Chemins de traverse : la création au service du Créateur

Artistes, musiciens et écrivains juifs qui reviennent à une pratique religieuse sont souvent face à un dilemme : comment concilier leur art avec leur cheminement spirituel ?

Une œuvre de Solomon Souza (photo credit: EBIN SANDLER)
Une œuvre de Solomon Souza
(photo credit: EBIN SANDLER)
Les artistes juifs pratiquants se retrouvent fréquemment à la croisée des chemins : l’observance religieuse d’un côté, et la vie créative sur l’autre rive. Le judaïsme implique des temps de prière bien définis ainsi que le repos du chabbat, qui peuvent freiner leur élan créatif. La recherche de sens et d’inspiration divine dans le cadre de la tradition peut, en outre, se heurter aux tendances plus nihilistes et à un certain libéralisme propre à l’art, la musique et la littérature d’aujourd’hui.
Si cette dichotomie entre créativité et religion amène certains artistes à renoncer à l’un ou à l’autre, d’autres cultivent leurs talents afin de se rapprocher du Créateur, et partager leur foi avec autrui.
Un collage entre le texte et la vie
Un fossé entre religion et créativité s’est creusé très tôt pour le poète Yehoshua November, tiraillé entre deux directions opposées, entre sa volonté d’écrire de la poésie narrative et son intérêt naissant pour le judaïsme. Elevé dans un foyer sioniste religieux mais ouvert à la culture laïque, le jeune écrivain a passé ses premières années dans des petites villes américaines, en Pennsylvanie notamment. Les chansons de Leonard Cohen et de Paul Simon l’incitent très tôt à prendre la plume, puis l’amènent à étudier la littérature et l’écriture.
C’est sur le campus de l’université Binghamton, dans l’Etat de New York, qu’il rencontre le rabbin Loubavitch local et commence à s’intéresser à la philosophie hassidique. Sa licence en poche, November poursuit ses études en maîtrise d’écriture créative à l’université de Pittsburgh. « A cette époque, je voyais clairement une scission entre la création littéraire et la vie religieuse Habad, mais j’étais aussi rebuté par l’élitisme et l’arrogance de certains écrivains que je rencontrais. Parallèlement, je me sentais de plus en plus attiré par la pensée, les histoires et l’enseignement hassidiques », se souvient le poète. « Le tournant a eu lieu lorsque le responsable de mon programme m’a présenté un célèbre écrivain juif. Celui-ci s’est montré particulièrement irrévérencieux vis-à-vis du judaïsme et du mysticisme. Il était hautain et méprisant. Cela contrastait tellement avec mon expérience du mouvement Habad que je ne pouvais plus ignorer cette dichotomie. »
Après sa maîtrise, Yehoshua November avait déjà rédigé la moitié d’un recueil de poèmes, God’s Optimism (L’optimisme de Dieu, paru en 2010). Mais au lieu de terminer son ouvrage, il délaisse l’écriture pour étudier deux ans à la yeshiva Loubavitch de Morristown, dans le New Jersey, et se plonge dans les interprétations mystiques de la Torah et du Talmud. Le thème récurrent, au cœur de ses études, était l’idée selon laquelle les messages spirituels les plus profonds se cachent au sein d’activités et d’expériences particulièrement banales.
« Avant de découvrir le hassidisme, l’écriture me paraissait plus épanouissante. Sans que je remette en question la vérité de la Torah, celle-ci ne me touchait pas autant que la poésie », explique l’artiste, évoquant sa formation dans les écoles juives. Alors que ses études à la yeshiva touchent à leur fin, il se prépare à entrer dans la vie active, hésitant entre une carrière dans l’éducation religieuse, et l’enseignement de l’écriture créative et la publication de sa poésie. Après avoir pris conseil auprès d’un de ses mentors, Yehoshua November choisit de retourner à l’écriture, parallèlement à un poste d’enseignant à l’université de Rutgers.
« Le changement était perceptible : mes poèmes écrits après mes années de yeshiva étaient davantage teintés de tragique et empreints de tristesse. Mon éditeur a remarqué que j’avais toujours « la même voix, mais que les thèmes étaient devenus plus graves ». L’écrivain retravaille les textes, et publie enfin son recueil qui remporte le prix du « Main Street Rag Poetry Book » en 2010, et sera nominé pour le prix Pushcart et le grand prix du livre du Los AngelesTimes.
L’œuvre et sa suite, Two Worlds Exist (Deux mondes existent, paru en 2016), ont suscité d’élogieuses critiques dans des journaux comme le New York Times et le Chicago Tribune, ses poèmes figurant également dans des magazines littéraires de premier plan.
L’Optimisme de Dieu comprend un poème intitulé Le but de ce monde, qui s’adresse à ceux qui « font vœu d’athéisme » quand ils « ne peuvent expliquer le chagrin de leur vie ». Dans ses derniers vers, November met au défi ses lecteurs d’attraper Dieu « par les revers / attirer Son corps sans forme en cet humble monde / et exiger qu’Il s’explique ». Et de conclure : « Après tout, tel est le but de la création – faire de ce royaume grossier une demeure pour Sa présence. » Quand on lui demande si sa poésie va dans ce sens, l’auteur rit modestement : « Je n’aurais pas l’audace d’écrire ces vers aujourd’hui. »
« J’aime voir, dans mon écriture, la théologie par rapport à la façon dont la vie se déroule vraiment. Il me plaît de prendre un concept dans la philosophie hassidique, pour le confronter au vécu. C’est comme un collage entre le texte et la vie », explique-t-il. Dans une interview avec le rabbin Alan Brill, l’auteur remarquait : « J’ai l’impression que mon mode de vie hassidique enrichit considérablement ma poésie, qui à son tour me procure un espace qui me permet de transformer mes efforts afin de vivre comme un hassid. En ce sens, les deux mondes se nourrissent plaisamment l’un de l’autre. »
Cette dynamique se retrouve au cœur de poèmes comme Les baalei techouva au mikvé, qui dépeint la rencontre au bain rituel du poète avec un coreligionnaire tatoué. Une telle altération physique, prohibée par la loi juive, indiquait que la personne n’avait pas été pratiquante toute sa vie. November imagine ce que cela représente pour ce jeune hommequi se trouve au mikvé, dont le corps même témoigne de sa vie antérieure : « Puis, tenant seulement une serviette, ils repassent, une fois de plus, devant les autres, au vestiaire : le rabbin, devant qui ils seront bientôt assis pour le cours de Talmud, les hommes, dont les noms de famille évoquent les premiers hassidim, presque tous pieux depuis la naissance.
Et à chaque pas, ils maudissent la pauvreté qui maintient l’encre sombre gravée dans leur peau, jusqu’à ce qu’ils descendent enfin l’escalier de l’eau purificatrice et, sous le liquide translucide, apparaissent, de nouveau, comme l’homme qui arrive derrière, lui qui n’a probablement jamais offert un sacrifice aussi cher à Dieu. »
« C’était un instant béni, vu à travers le prisme de la honte, un moment très humain et authentique », remarque le poète. « J’ai senti que la honte pouvait être élevée à quelque chose de sacré : en tant qu’outsider, son combat rendait le voyage plus vrai. Je voulais braquer le projecteur sur la lutte et la honte humaines devenues saintes, dans ce moment d’embarras. »
Cette rencontre illustre également, pour le poète, un concept hassidique central, selon lequel l’endroit le plus bas du monde est le lieu où la divinité la plus profonde peut resplendir. « Cette idée nous pousse à regarder des moments anodins ou difficiles, pour y discerner l’étincelle de divinité qui s’y cache », explique le poète. « C’est une extension du principe midrachique selon lequel Dieu a spécifiquement créé le royaume le plus bas comme l’ultime finalité de la création, afin que la présence divine puisse résider en ce bas monde, le lieu où Il est en fait le plus présent. Cela s’applique également à nos vies individuelles : le creux de la vague est l’instant où Dieu est le plus présent. Ces moments d’échec, de difficulté, de doute incarnent le but même de la Création. « En poésie, je considère ces moments humains imparfaits comme mystiques et spirituels », dit-il.
« Dans ces moments sombres, il faut réorienter ses pensées. Ne pas tenter de fuir ou de s’échapper. Quand on se trouve là, on doit essayer de ne pas être sur la défensive, de trouver le divin, de mettre l’accent sur la présence divine à cet endroit. Ainsi, l’on a plus de chance de se sortir des ténèbres sans céder à la colère. »
L’art urbain : une expérience transcendantale
Si la poésie de Yehoshua November est le fruit d’une observation attentive et d’une réflexion mesurée, le processus qui permet de voir littéralement le divin dans les recoins les plus sombres de l’existence est un exercice pratique quotidien pour le jeune artiste Solomon Souza. Celui-ci est l’auteur d’une œuvre impressionnante sur les murs de Jérusalem, de Tel-Aviv, de Safed et d’autres villes israéliennes. Il utilise l’art brut du graffiti pour donner vie à des scènes de la Bible et des portraits de personnages historiques juifs célèbres.
Originaire de Londres, Souza est arrivé en Israël à l’adolescence et a affiné son art dans les rues de Jérusalem. Il s’est fait un nom en peignant « à la bombe » des portraits de Hiérosolomytains célèbres, de sages de la Torah et d’icônes culturelles. Parmi eux, l’ancien Grand Rabbin Ovadia Yossef, Albert Einstein, Bob Marley, le Mahatma Gandhi et Golda Meir.
Souza a peint la plupart de ces portraits sur les volets des étals du marché de Mahané Yehouda à Jérusalem, qu’il a transformé en galerie urbaine, le soir, une fois le rideau tombé. Un lieu qui fait désormais l’objet de visites guidées. Les visiteurs parcourent les œuvres finies et aperçoivent parfois l’artiste en action.
Parmi ses premières œuvres au shouk, une série de volets sur lesquels il a peint les sept jours de la Création. Ses tableaux, comme ses portraits, témoignent d’une aura mystique, qui rappelle à la fois les photographies en couleurs sursaturées et les peintures murales du Bronx.
En dehors du marché, les œuvres de Souza ornent également les murs de l’enclave artistico-religieuse de Nahlaot à Jérusalem. C’est ici qu’il a peint un portrait en hommage au Tsadik de la capitale, le Rav Aryeh Levin (1885-1969). Celui-ci occupe deux étages d’un immeuble et mêle des images de la Shoah à une vision du Troisième Temple, sous le regard affectueux du rabbin bien-aimé.
« Ma mère m’a inculqué le besoin de peindre et de créer. J’ai grandi à Hackney, dans l’est de Londres, et j’étais fasciné par les graffitis. Je n’ai pas fait d’école d’art. Je suis autodidacte », explique l’artiste.
S’il a développé son art en marge de la filière officielle, il puise cependant ses racines dans le monde artistique à la fois du côté de sa mère, la peintre Karen Souza Kohn, et de son grand-père maternel, le célèbre artiste F.N. Souza, pionnier du groupe d’Artistes progressifs de Bombay, considéré comme le premier artiste indien d’après l’indépendance, à avoir atteint une certaine renommée dans le monde de l’art occidental.
« Sans ma mère, je ne sais pas où je serais », souligne Souza. « Pour ce qui est de mon grand-père, je l’ai rencontré deux fois. Une fois, je me souviens que c’était après un vernissage, qui a dû être un succès. Il a emmené tout le monde dans un restaurant français. Il m’inspire énormément », poursuit le jeune artiste. « Le travail de ma mère est également une source d’inspiration : il est à la fois libre et détaché, mais aussi technique et émotif. J’y perçois son cheminement spirituel, la façon dont son œuvre a évolué lorsqu’elle est devenue pratiquante : elle est sortie des ténèbres. »
« Je voue un amour sans faille aux aspects religieux de la vie et à la Torah : c’est là ma principale source d’inspiration », explique Souza, interrogé sur le rôle que tient le judaïsme dans son travail. « La Torah est ma référence, c’est un témoignage de notre histoire. Pour moi, peindre des scènes bibliques rappelle les œuvres mayas ou celles d’autres civilisations. Je représente notre culture, notamment à Jérusalem, notre capitale », explique encore l’artiste. « Chaque fois que je peins, c’est une expérience transcendantale. Je perçois cette étincelle, l’imagerie qui la traverse. Je dessine tout le temps, c’est ma seule façon de me concentrer. Même quand j’étudie la Torah. »
Laisser couler les mélodies
Contrairement aux artistes picturaux ou aux écrivains qui peuvent accorder leur emploi du temps à leur pratique religieuse, il est presque impossible pour les musiciens pratiquants d’éviter les conflits autour de la question du chabbat dans l’univers majoritairement laïque de la musique.
Le violoniste Yonatan Lipshutz s’est trouvé confronté à ce problème lorsqu’il s’est rapproché du judaïsme orthodoxe. Jouer en matinée le samedi était devenu impossible à concilier avec son observance du chabbat. Lipshutz jouait du violon classique depuis l’âge de sept ans et était titulaire d’une licence d’art. Dire que la musique était sa vie serait un euphémisme : il répétait de 10 à 15 heures par jour, jouait avec le Westchester Chamber Orchestra et enseignait dans un conservatoire local. Mais lorsque sa femme et lui ont commencé à devenir pratiquants, il a décidé de mettre un terme à sa carrière artistique.
« J’ai arrêté complètement, et pas seulement sur le plan professionnel. J’ai totalement arrêté de jouer. J’ai suivi un cours d’informatique de neuf mois, j’ai trouvé un emploi, nous avons déménagé de New York pour Minneapolis, dans le Minnesota, et nous avons acheté une maison et une voiture. A ce moment-là, j’ai même vendu mon violon », se souvient Lipshutz.
« Lorsque j’ai épousé la Torah, j’ai commencé à me poser des questions par rapport à la musique classique. J’ai réalisé que c’était la musique que l’on jouait lorsque les juifs étaient conduits aux chambres à gaz. Mon rapport à la musique est alors devenu difficile. J’ai abandonné le classique du jour au lendemain. J’écoutais encore un peu de Grateful Dead, mais plus de Bach, ni de Beethoven. »
Lipshutz fait son aliya en 1991, deux semaines à peine avant la guerre du Golfe, et atterrit à Safed avec sa femme et ses enfants. Bientôt, il découvre le hassidisme de Breslev et entreprend des voyages annuels à Ouman, en Ukraine, lieu de sépulture du fondateur du mouvement, Rabbi Nahman.
Par un étrange tour du destin, son voisin à Safed lui apporte un violon de format réduit, et lui demande s’il pourrait le réparer. « Après une quinzaine d’années sans toucher à un instrument, je me suis retrouvé pris d’une envie folle de me remettre à jouer. Après tout ce temps sans violon, sans même une chaîne stéréo, ce désir n’a fait que grandir », se souvient le musicien. Peu de temps après avoir réparé le violon et en avoir joué, Lipshutz retourne à Ouman avec un groupe de 35 hassidim de Breslev. Si les pèlerinages à Ouman autour de Roch Hachana sont à la mode et drainent chaque année des milliers de juifs, Yonatan s’envole cette fois-ci juste après Pessah, une période creuse pour le tourisme vers la ville ukrainienne. « En période de pointe à Ouman, il y a un énorme shouk, avec des gens qui achètent et vendent toutes sortes de choses. Dans les années 1990, tout était incroyablement bon marché. On pouvait acheter une clarinette pour un dollar. Cinq dollars pour n’importe quoi était considéré comme un prix exorbitant », explique-t-il.
« Lors de ce voyage d’après Pessah 1997, il n’y avait pas foule et donc pas de marché non plus. J’ai entendu des nigounim [mélodies] incroyables ce chabbat : je me suis senti sangloter à l’intérieur. Toutes ces années, quand je jouais du violon, c’était toujours avec des partitions. Je prenais la musique de l’extérieur pour la faire résonner à l’intérieur. Mais le chabbat, les mélodies viennent de l’intérieur. Je me suis dit que si j’avais un violon, je pourrais jouer tous ces airs. »
« Après le chabbat, je suis allé seul sur la tombe de Rabbi Nahman, dans l’obscurité totale. Il était minuit et il faisait très froid. Peut-être y avait-il même de la neige. J’étais seul à prier là-bas. J’ai commencé à m’adresser à Dieu du plus profond de mon être : “J’ai joué du violon pendant tant d’années. J’y ai passé tellement d’heures, et toute cette technique que j’ai apprise, à quoi cela a-t-il servi ? Mon père a dépensé tout cet argent chaque semaine pour des cours de violon, et maintenant il ne reste rien de tout cela. Pourquoi ?” »
« Il était très tard lorsque je suis parti. Il y avait un Ukrainien qui se trouvait sur le lieu du marché quand j’ai quitté la tombe, et il ne vendait qu’un simple objet : un violon. J’ai éclaté de rire. Il en voulait quinze dollars. Je l’ai acheté et je l’ai ramené en Israël », raconte le musicien. « Tout à coup, les mélodies se sont mises à couler. J’ai commencé à jouer avec mon ami Eliyahou Reiter en donnant de petits concerts après le chabbat. C’était un déferlement de musique extraordinaire. Nous avons sorti une cassette, et formé le groupe Simply Tsfat. »
Le groupe s’est rapidement fait un nom en Israël et aux Etats-Unis, où il se produit régulièrement. Il a aussi enregistré un certain nombre d’albums. Sa musique mêle des mélodies juives traditionnelles aux accents de folk bluegrass et de rock, ainsi que des morceaux de composition qui mélangent tous ces genres. En plus de concerts traditionnels devant des publics laïques et religieux, Simply Tsfat s’est produit pour des détenus dans des pénitenciers fédéraux, pour des personnes âgées et des fidèles de synagogues libérales.
« J’ai observé le chabbat et pratiqué les commandements pendant des années, mais je n’ai vraiment fait techouva (retour au judaïsme) que lorsque j’ai tenu ce violon entre les mains », explique le musicien en parlant de son exil du monde musical. « J’ai joué de la musique classique pour apprendre la technique, mais cela n’avait pour moi rien de spirituel. Je n’ai jamais vécu d’expérience spirituelle avec Bach, Mozart ou Beethoven. Quand j’ai recommencé à jouer à Safed, j’ai réussi à prendre ce que j’avais à l’intérieur et à en faire don à Dieu. » Comme le poète Yehoshua November et l’artiste urbain Solomon Souza, Yonatan Lipshutz a réalisé que l’un des moyens les plus puissants pour se connecter spirituellement est de faire usage de sa créativité.
Comme beaucoup d’autres, ces artistes juifs pratiquants ont découvert que l’obstacle apparemment le plus important à leur développement spirituel était en fait l’un des moyens les plus directs pour se connecter au Créateur et exprimer sa foi. Au bout du compte, au lieu de les éloigner de Dieu, leur créativité les en a rapprochés.
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