La visite du président américain racontée aux enfants

Retour sur la visite de Donald Trump en Israël

Une affiche appelant à la pose d'une pierre inaugurale de la future ambassade américaine (photo credit: MARC ISRAEL SELLEM/THE JERUSALEM POST)
Une affiche appelant à la pose d'une pierre inaugurale de la future ambassade américaine
(photo credit: MARC ISRAEL SELLEM/THE JERUSALEM POST)
Chers enfants, vous connaissez l’histoire de Jérusalem, l’endroit où se trouve le mont Moriah, le lieu où, selon la Bible, le patriarche Abraham s’apprêtait à sacrifier son fils Isaac ? Le roi David a fait de la ville sa capitale, et son fils, le roi Salomon, y a construit un temple magnifique. Elle est la ville la plus sainte du judaïsme et pendant leurs deux mille ans d’exil, les juifs n’ont cessé d’y rêver et de répéter « l’an prochain à Jérusalem ».
La cité plusieurs fois millénaire vient de vivre deux journées historiques avec la visite de Donald Trump, le président des Etats-Unis. Il est arrivé d’abord en Israël, à Tel-Aviv. Oui, parce que, pour lui, Jérusalem n’est pas en Israël. C’est compliqué à expliquer. Voilà : en 1967, Israël a occupé la ville, mais la communauté internationale n’a pas reconnu son droit sur la partie orientale. Vous demandez à qui appartenait cette partie orientale ? C’est compliqué à expliquer. Les Jordaniens l’ont occupée en 1948, mais la communauté internationale n’a pas reconnu leur droit non plus. A qui appartenait Jérusalem avant ? Ça aussi, c’est un peu compliqué. Jusqu’en 1917, elle faisait partie de l’Empire ottoman qui l’avait conquise sur les Mamelouks en 1517. Les Mamelouks eux… Non, là c’est vraiment trop compliqué. Donc en 1917, durant la Première Guerre mondiale, les forces britanniques ont chassé les Turcs et occupé Jérusalem. Et en 1948, quand les Anglais sont partis et que l’Etat juif est né, les armées de cinq pays arabes ont voulu le détruire. Ils n’ont pas réussi, mais les Jordaniens ont occupé la partie orientale de Jérusalem, tandis que le jeune Etat d’Israël faisait de la partie occidentale sa capitale.
C’est clair maintenant ? Bon.
Revenons à la visite du président américain. Vous voulez savoir pourquoi il est venu à Jérusalem ? Il est venu rencontrer le président de l’Etat d’Israël et le Premier ministre, qui habitent là parce que c’est la capitale d’Israël. Enfin, la capitale pour les Israéliens. Les Américains ne sont pas d’accord, mais leur président s’y est quand même rendu. Il voulait aussi aller dans la Vieille Ville de Jérusalem, voir le Mur des Lamentations, révéré par les juifs du monde entier. Voir aussi l’église du Saint Sépulcre parce qu’il est chrétien. Mais il a insisté pour y aller sans ses hôtes israéliens, puisque la Vieille Ville est un territoire occupé. Enfin, sans ses hôtes israéliens, à l’exception de plusieurs milliers de policiers et de soldats, parce qu’il fallait bien que quelqu’un veille à sa sécurité. Ensuite il est revenu dans la partie occidentale et a dit à ses hôtes à quel point la visite l’avait ému. Vous me dites que ce n’est pas logique ? Voyons, la logique, c’est pour vous, les enfants. Pas pour des hommes politiques, et surtout pas pour des présidents. D’ailleurs, avant son élection, Donald Trump s’était engagé à transférer à Jérusalem l’ambassade des Etats-Unis qui se trouve à Tel-Aviv, ce qui aurait signifié que son pays reconnaissait que Jérusalem était bien la capitale d’Israël. Mais ça, c’était avant d’être élu.
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