Made in Judée-Samarie : l’UE persiste

13 pays de l’UE veulent étiqueter différemment les biens en provenance des territoires disputés. Les Etats-Unis laisseraient faire

Israeli flags 370 (photo credit: Marc Israel Sellem/The Jerusalem Post)
Israeli flags 370
(photo credit: Marc Israel Sellem/The Jerusalem Post)
L’initiative est européenne mais Washington ne s’y oppose pas. C’est du moinsce que laisse entendre l’ambassadeur des Pays-Bas en Israël, Caspar Vedkamp.
Le diplomate a reçu la presse la semaine dernière dans sa résidence d’Herzliya.« Les Etats-Unis ne nous ont pas découragés », a-t-il affirmé aux reportersprésents. Le ministère des Affaires économiques néerlandais a d’ores et déjàpréparé une circulaire à destination des magasins alimentaires et autressupermarchés qui souhaitent étiqueter différemment les produits fabriqués enJudée- Samarie. Autrement dit : ne pas y inscrire made in Israël.
La mesure n’a pas encore été approuvée en conseil des ministres. Elle a étémise en suspens, dans l’attente des directives légales de Bruxelles sur cettequestion de consommation.
La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères néerlandais cosignaitavec 13 de ses homologues européens une lettre à ce sujet à la chef de ladiplomatie européenne Catherine Ashton. Des codes postaux différents signalentdéjà aux consommateurs du Vieux Continent que certains produits ont étéfabriqués en Judée-Samarie. Produits qui ne bénéficient pas des mêmes accordscommerciaux passés, par ailleurs, entre l’Etat hébreu et l’Union européenne,mais qui comportent tout de même la mention made in Israël. Ce que souhaitentdésormais changer certaines nations. « Selon la loi internationale et nospropres législations, les implantations ne font pas partie d’Israël », a réagil’ambassadeur Vedkamp. Qui ne veut voir aucun appel au boycott dans cetteinitiative, mais simplement une meilleure information du consommateur. « Ceserait comme déclarer qu’un fromage vient de Grèce », a-t-il poursuivi, « alorsqu’il vient du Danemark ».
Toujours selon le diplomate, ce projet a été lancé en mai 2012, lors d’unsommet entre ministres européens des Affaires étrangères. Un communiqué avaitalors déclaré : « L’Union européenne réaffirme son engagement à pleinementappliquer la législation existante et les accords bilatéraux applicables auxproduits issus des implantations ». En d’autres termes, le Vieux Continentn’aurait pas besoin de ratifier cette mesure, car le cadre juridique pour cegenre de situations existe déjà. Bruxelles doit simplement en préciser lestermes afin que l’étiquetage soit uniforme et consistant. « Nous préféronsfaire cela ensemble, plutôt que d’agir seuls », a poursuivi l’ambassadeur. «L’Union s’impatiente face à la stagnation du processus de paix israélo-palestinien», et les constructions dans les implantations post-1967.
Une frustration, a-t-il néanmoins tenu à préciser, qui ne doit pas entraver lessolides relations entre les deux pays. « Etre l’ami d’Israël ne signifie pasêtre automatiquement d’accord avec la position de son gouvernement », a faitvaloir Vedkamp. « Les Pays-Bas sont l’Etat le plus amical envers Israël au seinde l’Union. Nous sommes les seuls à avoir blacklisté le Hezbollah ». Pas sûrque le gouvernement israélien s’en console.