Bienvenue dans le monde merveilleux de Google

L’histoire d’une success-story, Google et sa forte implantation dans les secteurs de R&D en Israël.

P18 JFR 370 (photo credit: Itay Sikolski)
P18 JFR 370
(photo credit: Itay Sikolski)
« Google aime Israël. Israël compte pour Google », déclare PaulSalomon, en poste à la tête du département des communications et des affairespubliques pour Google Israël et Grèce. Cette entreprise phare possède plus de70 antennes réparties dans 40 pays. Sa dernière-née a ouvert ses portes enIsraël en 2005.
C’est en 2011 que Salomon, ce natif de Grande-Bretagne, a commencé à travaillerpour ce qu’il appelle « une des entreprises les plus passionnantes au monde ».La vocation de Google Israël ne se réduit pas à « une simple extension de lamaison mère, dont le but serait simplement d’adapter les applications àl’hébreu », prévient-il. « Ses activités s’étendent à trois secteurs :recherche, développement et analyse », explique Salomon.
Voilà le tiercé gagnant de cette méga entreprise, qui excelle dans tous cesdomaines. « Les secteurs recherche & développement priment pour Google, etIsraël est classé 2e au monde en matière de R & D derrière la SiliconValley », ajoute Salomon. Ces secteurs clés sont au programme de tous les sitesGoogle répartis un peu partout dans le monde, mais les équipes basées à Haïfaet Tel-Aviv se concentrent tout particulièrement sur la recherche. « La saisiesemiautomatique de données, par exemple, a été mise au point en Israël »,rappelle Salomon.
Deuxième secteur de prédilection de Google, implanté en Israël : celui de lapublicité. « Nous travaillons avec des annonceurs, principalement israéliens.Nous encourageons les jeunes entrepreneurs à utiliser les outils proposés parGoogle dans le domaine de la pub, pour développer leur entreprise. Ce qu’il y ad’unique avec Internet, c’est que vous pouvez toucher un public dans le mondeentier et ce, où que vous soyez », note Salomon.
Bâtir un monde meilleur 
Google Israël emploie quelque 250 ingénieursinformaticiens.
« 80 d’entre eux travaillent à Haïfa et les autres à Tel-Aviv ».
Ils planchent sur toute une palette de sujets d’analyses et tendances Googletrès variées. Ils examinent un grand volume de requêtes qui se sont exprimées àdiverses périodes dans le temps et dans des lieux différents ».
Dernier point, mais non des moindres, sous l’appellation généraliste « autresprojets », Google initie toutes sortes de choses folles où la créativité dechacun est à l’honneur, parce que l’entreprise croit vraiment dans le potentielde l’Internet, affirme-t-il.
Démocratiser l’accès à la culture ou se lancer dans la conservation dedocuments et le stockage d’archives par exemple, ont initialement fait partiede ces « idées folles », explique-t-il. Google dédie 20 % du temps et de sonénergie à ces projets. En clair, cela signifie que les ingénieurs de Googlepeuvent consacrer 20 % de leur temps à un projet de leur choix.
« Google a vu le jour dans un garage, et même s’il s’agit aujourd’hui d’unegigantesque entreprise, nous avons à coeur l’épanouissement créatif de nosemployés. L’idée maîtresse qui nous anime est d’aider les autres. Nous voulonsbâtir un monde meilleur grâce au Web. C’est ainsi que Gmail est né.
Un jour, un ingénieur s’est demandé : « Comment pourraisje améliorer mon e-mail? » En fait, le tout premier accomplissement de Google dans les domaines del’histoire et de la culture est né de l’imagination de l’ingénieur Eyal Fink.Et c’est dans cette fameuse tranche des 20 % de son temps de travail, qu’il adéveloppé son idée.
Au départ c’est le désir d’aider Yad Vashem qui l’animait.
« Avant l’ère Internet, les archives historiques étaient conservées dans despièces sombres et closes, à l’abri des regards et ceux qui en avaient la chargen’avaient aucun moyen de les rendre accessibles, ni de les faire connaître ».Et un jour Google l’a fait pour eux.
« Maintenant, les propriétaires d’archives sont obligés de penserautrement et de tenir compte de cette donnée nouvelle », affirme Salomon.
« Google s’attache au patrimoine culturel de l’humanité, pour le rendreaccessible à tous », dit-il. « Les archives qui concernent Nelson Mandela etcelles du musée d’Afrique du Sud ont été gérées par l’institut culturel deGoogle à Paris. » 
Sensibiliser les ressources féminines
« L’un des principauxprojets de Google est la mise en ligne des photos et archives de Yad Vashemavec la création de liens vers les documents », explique Salomon. Un autre deces chantiers est d’établir un partenariat en ligne avec le musée d’Israël etla direction du département des antiquités, dans lequelle Google a largementinvesti et contribué à faire que des milliers de morceaux de parchemin desmanuscrits de la mer Morte soient disponibles en ligne, y compris la Genèse etles Dix Commandements.
« Au moment où nous avons mis en chantier ce premier projet avec le muséed’Israël, il y avait un million de visiteurs par an qui se déplaçaient pourvoir ces manuscrits. Une fois le projet mis en place, ils étaient déjà unmillion en ligne dès les quatre premiers jours. La logique voudrait que cettemise en ligne décourage les visiteurs de se rendre physiquement au musée, maisen fait c’est exactement le contraire qui se passe. » « L’information mondialedisponible et accessible pour tous, c’est la vision que Google a de l’avenir »,dit Salomon. « Si Pompéi est aujourd’hui sur le net, c’est à Google que nous ledevons ».
Autre bénéfice de cette tranche des 20 % ; Google travaille à donner sa place àla diversité. « Deux employées, toutes deux ingénieures, regardèrent autourd’elles un jour », raconte Salomon, « pour constater que le ratio hommes-femmeschez Google était très déséquilibré et en défaveur de la gent feminine ».
Un constat à l’origine du projet Gap, qui a insufflé son esprit à sondéveloppement.
Les deux ingénieures ont compris que pour encourager les femmes à étudier desmatières qui leur permettraient ensuite de postuler à des postes dans ledomaine des hautes technologies, il fallait aller à elles, alors qu’ellesétaient encore sur les bancs de l’école.
« Elles ont donc mis sur pied un projet de sensibilisation pour cibler lespopulations étudiantes juives, arabes et druzes, avec à la fois des visitesdans les établissements scolaires et des encouragements à leurs responsablespour les inciter à mettre à leur programme, la visite du siège de Google, avecses 8 étages, dans la Tour Elektra de Tel-Aviv. » Favoriser la solidarité, danstous les domaines C’est également dans ce même bâtiment, et toujours sous lesigne de la diversité, que s’est tenue en février, une conférence intitulée «Kamatech ». Celle-ci avait pour but d’encourager les populationsultraorthodoxes à s’engager sur le marché du travail dans le domaine des hautestechnologies. D’autres projets sont en cours d’élaboration ou en gestation chezGoogle, en partenariat avec des associations du secteur arabe, pour toujours «plus de diversité au sein de l’industrie des hautes technologies », déclareSalomon.
Enfin en décembre 2012 Google a lancé le site de Tel-Aviv, un pôle de hautetechnologie qui dispose d’un étage entier à la Tour Elektra. C’est, expliqueSalomon, « un espace pour start-up, leurs entrepreneurs et développeurs. Nousconstruisons un partenariat ensemble afin de stimuler leur créativité, etcherchons à les aider au mieux à faire aboutir leurs projets. Israël est appeléà juste titre une “Nation Startup”.
Il y a davantage de start-up par habitant ici que dans la Silicon Valley. Cenouveau site a vu, entre autres, le développement d’applications poursmartphones », ajoute Salomon.
Le site telavivien, héberge aussi des séminaires qui s’étalent sur deuxsemaines, animés par Google et d’autres experts, comme VC, une société decapital à risque dans le domaine de la recherche, qui travaille déjà avec lesstart-up pour les aider à combler leurs lacunes, en matière de développementd’interfaces, de marketing ou dans les affaires.» Et enfin, il y a MEET, quivise à créer un langage professionnel commun aux jeunes dirigeants israélienset palestiniens. En partenariat avec le Massachusetts Institute of Technology,MEET offre des outils technologiques et de leadership de pointe, pour faciliterl’éducation et l’autonomisation, en vue d’un changement social positif.
Un autre projet est né d’une recherche de McKinsey, qui a démontré que 50 % despetites entreprises du pays n’ont pas de présence en ligne. « Être en ligneaujourd’hui, c’est aussi naturel que d’avoir un téléphone portable. C’est commeavoir une vitrine qui a pignon sur rue. Pratiquement tout le monde est connectéici, avec les smartphones et ainsi de suite », explique Salomon. « Lesentreprises en Israël poussent en ligne. Nous avons donc établi un partenariatavec le ministère de l’Economie et du Commerce, Apple iDigital distribution etla Poste israélienne KAL, pour réaliser ce projet, dans le but de fédérer 20000 petites entreprises en ligne en leur proposant un site gratuit, plus undomaine (gratuit la première année) à AsakimOnline.co.il. Au jour d’aujourd’hui,nous en sommes à 10 000 nouveaux inscrits », confie Salomon.
Une entreprise à visage humain 
Google a la chance de pouvoir réaliser tous cesprojets fous.
Bien sûr, c’est dans son intérêt, parce que nous voulons parfaire l’outilInternet aussi bien dans le domaine de la culture que dans celui de l’histoire.« Il y a encore tellement à faire, pour aller plus loin. À l’heure actuelle,nous n’utilisons que 5 % du potentiel d’Internet. Le rêve est d’être en mesurede vous donner ce que vous voulez, quand vous le voulez ».
La dernière en date de ces avancées, s’appelle Google Street View, l’imageriedes rues, lancée récemment en Israël.
Quant aux conditions de travail des employés qui sont ceux par qui la magieopère, elle semble unique : « Personne ne pointe chez Google. L’impératif,c’est que le travail soit fait », annonce Salomon. « Il y a beaucoup deflexibilité dans les aménagements horaires, en particulier quand les employéssont parents et ce, quel que soit leur sexe. Il n’est pas besoin d’en débattre,d’autant plus que nous travaillons dans un monde en ligne. Tout est en ligne.Tous ceux qui travaillent ici font partie d’équipes internationales. Avec desweb conférences et des collègues répartis dans toute l’Europe.
On passe le plus clair de notre vie professionnelle à surfer sur « Google Plus».
« Google essaie d’employer des personnes de tous horizons, diplômés d’histoire,voire d’histoire de l’art », explique Salomon. « Nous les engageons souventtout fraîchement sortis de leur université, ou en fin d’autres cursus. Il estévident qu’ils ont besoin d’être formés au poste en termes de compétencesinformatiques. Nous avons des gens issus d’unités de l’armée spécialisées entechnologie, des entrepreneurs qui ont fait d’autres choses, puis débarquent unjour chez Google, ou dont les entreprises ont été rachetées par Google et quinous rejoignent alors à bord. » Quant à l’avenir ? Nous le tenons entre nosmains, affirme Salomon, et les téléphones portables appartiennent à l’avenir.
Aujourd’hui, ils sont devenus des bureaux mobiles, dit-il, « vous pouvez toutfaire sur votre téléphone maintenant. Et le domaine de la vidéo, aussi, est enpleine expansion. » Google a racheté YouTube en 2006. Et ce n’est qu’un début.