Iran : Kerry espère un accord d’ici « 3 à 6 mois »

Téhéran réitère son droit « au nucléaire civil » et s’en prend à Israël.

P4 JFR 370 (photo credit: Brendan Mc Dermid)
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(photo credit: Brendan Mc Dermid)

La diplomatieavant tout. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a déclaré dimanche 29septembre qu’un accord sur le programme nucléaire iranien pourrait être trouvéassez rapidement. Un accord qui aurait le potentiel d’améliorerconsidérablement les relations entre les deux pays. Selon Kerry,l’intensification des efforts diplomatiques pour résoudre le différend sur leprogramme nucléaire de l’Iran pourrait déboucher sur un accord dans les 3 à 6mois.

Alors que les Israéliensrestent très circonspects, les Iraniens campent sur leurs positions. Toujoursdimanche, le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif affirmait surun plateau télévisé américain que l’Etat hébreu dispose d’un arsenal de 200ogives nucléaires. Et qualifiait Jérusalem de « source d’insécurité pour leProche-Orient ».

Une hostilité quin’entame pas l’optimisme de la Maison Blanche. « Il serait même possibled’obtenir un accord plus tôt, si l’Iran accepte de faire preuve detransparence », a déclaré Kerry sur le plateau de la chaîne américaineCBS, dans la soirée de dimanche. « S’il s’agit d’un programme nucléairepacifique, nous sommes tous d’accord pour dire que la relation avec Téhéranévoluera radicalement pour le mieux », a ajouté le diplomate.

Vendredi, leprésident iranien Rohani s’était entretenu par téléphone avec le leaderaméricain Barack Obama, un contact au plus haut niveau entre les deux pays, dujamais vu depuis trois décennies. Une conversation qui a fait naître l’espoird’une percée dans les efforts occidentaux pour empêcher le Régime des Mollahsde construire une bombe nucléaire. Selon Kerry, l’Iran pourrait prouver sasincérité en ouvrant immédiatement ses installations nucléaires aux inspecteurset réduire les quantités d’uranium que le pays enrichit pour ne pas dépasser leseuil de production « civile ».

Car, pourl’heure, Téhéran continue de défendre son droit à enrichir de l’uranium dans lecadre d’un programme civil d’énergie et de médecine nucléaire et nie chercher àdévelopper des armes atomiques. Cependant, les Etats-Unis et leurs alliés déjàéchaudés souhaitent mettre un terme à l’enrichissement d’uranium à hauteteneur.

« L’Irandoit prendre des mesures rapides, définir des étapes claires et convaincantes,à la hauteur des exigences de la communauté internationale quant à sonprogramme nucléaire, un programme nucléaire pacifique », a déclaré Kerry.

« Les mots nevont pas remplacer les actes », a-t-il martelé, « nous avons besoinde mesures qui prouvent que nous et nos alliés, nos amis de la région, nepourront être menacés par ce programme. »

Dans une autreinterview, Javad Zarif a quant à lui fait savoir que le droit de son pays àl’enrichissement nucléaire pacifique n’était pas négociable, et que, pour cefaire, l’Iran n’avait pas besoin d’enrichir de l’uranium à haute teneur. Etd’ajouter que le régime mettra ses enceintes nucléaires à disposition desinspections en échange d’une levée des sanctions économiques par les grandespuissances occidentales. A suivre.