Avoda, la guerre est (à nouveau) déclarée

Shelly Yachimovich annonce des primaires pour le mois de novembre. Les commentaires acerbes vont bon train.

P4 YACIMOVICH JFR 370 (photo credit: Marc Israël Sellem/The Jerusalem Post)
P4 YACIMOVICH JFR 370
(photo credit: Marc Israël Sellem/The Jerusalem Post)

Un nouveau scrutin dans 4 mois. Dimanche 14 juillet, la présidentedu parti travailliste Shelly Yachimovich a appelé à organiser une primaire le14 novembre prochain, soit exactement dans 4 mois. Elle a annoncé cettenouvelle course à la présidence du parti lors d’une conférence de presse àTel-Aviv. Et immédiatement subi les attaques des candidats qui ont l’intentionde se présenter contre elle.
Le député Erel Margalit a déploré que le parti ait perdu une élection généraleà sa portée en janvier dernier, à cause, a-t-il dit, du manque d’espritd’équipe de sa dirigeante. « Yachimovich a connu une défaite lors de cesélections », a déclaré Margalit.
« Les 15 sièges remportés sont tout ce qu’elle pouvait gagner. La prochaine élection va se jouer sur une seule question : qui est à même detenir tête à Yaïr Lapid, et de reprendre les votes que Yesh Atid nous asoutirés ». Margalit, qui est allé jusqu’à traiter Yachimovich de «communiste-maccarthyste », a assuré qu’il n’avait aucun problème avec la datefixée tant que les institutions du parti forceraient la présidente à ouvrir lescrutin aux nouveaux membres, ce que Yachimovich ne souhaite pas.
De son côté, le parlementaire Itzhak Herzog a mis en cause le choix ducalendrier de la primaire, au moment où l’attention des citoyens est focaliséesur les problèmes socio-économiques et les guerres civiles qui font rage dansles pays alentours. « Avonsnous vraiment besoin d’élections à ce moment précis? », s’est interrogé Herzog. « Cela ne fait que renforcer le sentiment chez lesadhérents que l’on s’éloigne des réalités ». « Il n’y a aucune raison de semettre autant la pression au moment où le parti travailliste doit se battrecontre le budget voté par le gouvernement », a renchéri le député Eitan Cabel.
Pas de répit 

Assaillie de toutes parts, Yachimovich semblait avoir pourtant lesyeux fixés sur un autre adversaire. Ne faisant aucune mention des 3 députés deson propre camp, l’élue s’est implicitement adressée à l’ancien chefd’état-major Gabi Ashkenazi : « J’en appelle à toute autre personne qui penseêtre en situation de diriger le parti » a-t-elle lancé. « Il n’y a pas depériode de répit pour se présenter à la tête d’un parti. La primaire va sejouer sur nos choix idéologiques. Après le vote, nous nous inclinerons devantle verdict des électeurs et laisserons nos conflits internes derrière nous ».

La chef du parti serait prête à annuler les 6 mois d’ancienneté nécessaires auxadhérents pour participer au scrutin. Yachimovich aurait même également préféréque la primaire ait lieu en septembre, avant les élections municipales du 22octobre, mais des candidats travaillistes à ce scrutin l’ont persuadéed’attendre.
Depuis 2000, 6 présidents se sont succédé à la tête d’Avoda. Si Yachimovichressort victorieuse de la primaire de novembre, elle sera la première leadertravailliste à remporter 2 primaires consécutives depuis Shimon Peres dans lesannées 1980.
Et la politicienne de conclure, bravache : « Je suis convaincue que nos membresn’en peuvent plus de ces changements permanents qui n’ont pas aidé lestravaillistes à revenir au pouvoir. J’ai bien l’intention de faire l’Histoireet de remporter un second mandat consécutif ».