Ayalon : « Liberman faisait régner la terreur au ministère »

L’ancien vice-ministre des Affaires étrangères est accusé de régler ses comptes avec Avigdor Liberman. Il persiste dans ses déclarations.

JFR P5-2 370 (photo credit: Baz Ratner - Reuters)
JFR P5-2 370
(photo credit: Baz Ratner - Reuters)
Il persiste et signe. Samedi 4 mai, surle plateau de Rencontrez la presse d’Aroutz 2, Danny Ayalon a affirmé quel’ancien ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman faisait peser « uneambiance de terreur » sur les employés du ministère. Une déclaration qui vise àexpliquer pourquoi le vice-ministre, exclu de la liste Israël Beiteinou parLiberman lors des dernières élections, est presque le seul témoin à charge dansle procès de son ancien patron. Pour Ayalon, il est en effet difficile pour leshauts fonctionnaires des Affaires étrangères de venir témoigner contre celuiqui pourrait encore reprendre la tête du ministère s’il était blanchi.
Ayalon a livré son propre témoignage jeudi 2 mai, lors d’une audienceparticulièrement tendue où il a été soumis à un contre-interrogatoire cinglantde la part de l’avocat de Liberman, Jacob Weinroth. Le procès pour fraude etabus de confiance de Liberman cherche avant tout à déterminer si l’élu a reçudes informations au sujet d’une enquête le visant de la part de l’ancienambassadeur en Biélorussie, Zeev Ben- Arieh, et s’il a ensuite voulu nommerBen-Arieh comme envoyé diplomatique en Lituanie, en remerciement de sesservices.
Selon le témoignage d’Ayalon, c’est bien Liberman qui lui aurait demandé denommer Ben-Arieh. Une décision que le vice-ministre n’aurait pas remise encause à l’époque, en raison, notamment, de « l’expertise de Liberman en matièred’ex-URSS ». Ayalon a également affirmé ne rien savoir, au moment des faits, dela mauvaise estime que portaient les hauts gradés du ministère enversBen-Arieh, et dont a attesté un autre témoin à charge, Victor Harel, ancieninspecteur général des Affaires étrangères, aujourd’hui retraité.
Le témoignage d’Ayalon est controversé car l’ancien député avait affirmé, lorsd’un entretien télévisé alors qu’il était toujours en fonction, que Libermann’avait rien à voir avec la nomination de Ben- Arieh. Interrogé à ce sujet, letémoin, qui a conservé un calme étonnant tout au long de l’audience, a réponduqu’il ne pouvait décemment pas accuser le ministre des Affaires étrangères detels agissements, alors que la mise en examen officielle n’avait pas encore étéprononcée, mais qu’aujourd’hui, face à la cour, il était tenu de dire lavérité. Se défendant de vouloir se venger de Liberman, qui l’a brutalementécarté très peu de temps avant les élections, Ayalon a proposé de se soumettreau détecteur de mensonge pour prouver la véracité de ses propos.
Le procès de Liberman doit désormais se focaliser sur la défense, avec letémoignage de l’ancien ministre luimême dans les prochains jours.