Le départ de Kahlon : bouffée d’air ou famille, je vous hais ?

Sur le pas de la porte, Moshé Kahlon continue d’affirmer : “Le Likoud est ma maison.”

Likud Minister Moshe Kahlon 311 (photo credit: Avi Hayun)
Likud Minister Moshe Kahlon 311
(photo credit: Avi Hayun)

Moshé Kahlonquitte le monde de la politique. Sur le départ, le ministre de la Communicationannonce qu’il ne formera pas de nouveau parti et continuera de soutenir leLikoud, selon ses propres affirmations samedi 3 novembre au soir.
“Le 14 octobre, j’ai annoncé que je souhaitais prendre congé de la viepolitique pendant quelque temps et que je ne me présenterai pas aux électionsde la 19e assemblée de la Knesset. Je me tiendrai à cette décision.” Telle estla profession de foi de Moshé Kahlon, en cette période de campagne. Enprécisant toutefois : “Le Likoud reste ma maison, proche de ma sensibilité surles plans diplomatiques et sociaux.”
Kahlon s’amuse même des rumeurs de nouveau parti et met les choses au clair :“Ce n’est pas une coïncidence si vous ne m’avez pas entendu, la semainedernière, m’exprimer sur mon nouveau parti. Car, la vérité, c’est qu’il n’y apas de nouveau parti.” Fin du débat. Et pourtant, Moshé Kahlon était réclamé,sollicité. Selon l’intéressé, “il y a eu des pressions mais je n’ai jamaischangé d’avis à ce sujet.” Sa décision est prise, donc.
Le ministre de la Communication a assuré le Likoud et son leader, l’actuelPremier ministre Binyamin Netanyahou, de son soutien indéfectible, en vue deremporter les élections du 22 janvier 2013. Kahlon serait également prêt àsiéger dans une commission chargée de diminuer le coût de la vie et de réformerle système gouvernemental.
Il continuera de s’investir dans des causes sur le plan social, en dehors dugouvernement et indépendamment de la Knesset. Le ministre sur le départ aterminé son allocution en appelant la population israélienne à voter pour leLikoud le 22 janvier prochain.
Ses options pour l’avenir ? Suivre un programme d’études d’administrationsupérieure, au sein de la très prestigieuse Harvard Business School. Il auraitégalement pu se joindre à la liste d’union Likoud-Israël Beiteinou.
Trop tard maintenant pour se présenter.
Parmi les partis d’opposition, le départ de Kahlon est l’occasion d’attaquer leLikoud sur sa ligne politique concernant les questions sociales. Selon ShellyYacimovitch, “les manipulations vont bon train mais la population n’est passtupide. Elle sait bien qui formera un gouvernement qui se souciera descitoyens qui souffrent de la pauvreté, au lieu de veiller seulement au bienêtredes catégories aisées.” Et la leader du parti travailliste d’ajouter : “Queceux qui en ont assez de Liberman et Netanyahou rejoignent nos rangs, pourqu’advienne un réel changement social !” Si, par son départ, Kahlon ne veut enaucun cas “affaiblir le Likoud”, ce n’est pas la vision de tous. Qu’on se ledise...

 

Likoud Beiteinou,une mauvaise idée pour la droite ? 

D’après un sondage du Jerusalem Post, lafusion du Likoud et d’Israël Beiteinou ferait perdre 4 sièges à la droite.

La liste communeLikoud-Israël Beiteinou remporterait 37 sièges lors de la 19e Knesset. Soit 5mandats de moins que n’en comptent actuellement les deux partis séparément.Tels sont du moins les résultats d’un sondage réalisé par l’Institut d’étudesSmith pour le Jerusalem Post, jeudi 1er novembre. Une semaine après la décisionde fusion des deux factions, beaucoup de leurs électeurs habituels se rabattentsur d’autres partis.

Quatre de leurs sièges bénéficieraient au parti travailliste, qui accumulerait22 mandats dans la prochaine assemblée. Soit 9 de plus que dans l’actuelleKnesset.
Ce sont 500 individus représentatifs de la population israélienne en âge devoter, qui ont été interrogés pour réaliser ce sondage (marge d’erreur, 4,5 %).
Le 5e siège, qui a échappé au Likoud Beiteinou, reviendrait à Shas, quiobtiendrait alors 12 sièges.
Un autre sondage de l’Institut Smith, réalisé pour Israël Radio, estime que 45% de la population soutient l’union de l’aile droite. Parmi ces 45 %, on compte67 % des électeurs Likoud du précédent scrutin et 73 % de supporteurs d’IsraëlBeiteinou.
Selon le sondage du Jerusalem Post, le troisième parti le plus important ausein de la Knesset sera le parti de Yaïr Lapid, Yesh Atid, avec 13 sièges à sonactif.
Kadima serait le grand perdant, en passant de 28 à 3 députés, et Meretzgagnerait deux sièges, passant de 3 à 5.
Si l’ancienne leader de Kadima, Tzipi Livni, acceptait de participer, ellecomptabiliserait toutefois 8 sièges à elle seule et le Likoud Beiteinouperdrait encore un siège supplémentaire, passant à 36 au lieu de 37. Dans cecas précis, Livni enlèverait 2 sièges au parti travailliste, qui tomberait à20. Elle récupérerait également 3 sièges au détriment de Yesh Atid, un deKadima et un de Meretz. Pourtant, même si Livni se présentait, elle n’est pasla personnalité la plus populaire au sein du bloc de centre-gauche, selon lesondage réalisé pour Kol Israël.
Dans la situation actuelle, entre Shelly Yacimovitch, Shaoul Mofaz et YaïrLapid comme potentiel leader du centre-gauche, Yacimovitch est de loin lapréférée des électeurs, avec 37 % des suffrages, tandis que Lapid en rassemble19 % et Mofaz 14 %.
Même si Livni et l’ancien Premier ministre Ehoud Olmert concouraient,Yacimovitch se maintiendrait donc en tête, avec 27 % des suffrages. Olmertobtiendrait 12 % et Livni 11 %. Ni l’un ni l’autre n’ont encore décidé de leuravenir politique. S’ils ont tous les deux reconnu être prêts à “changer legouvernement”, ils n’ont pas précisé comment. Il leur reste jusqu’au 6 décembrepour prendre leur décision, délai légal pour les candidatures aux élections dejanvier.