Procès Liberman : le témoin à charge fait volte-face

Ben Aryeh retire ses déclarations contre l’ancien ministre des Affaires étrangères

p5 JFR 370 (photo credit: Ronen Zvulun/Reuters)
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(photo credit: Ronen Zvulun/Reuters)
Coup de tonnerre dans le procès d’AvigdorLiberman. Le chef d’Israël Beiteinou est jugé pour fraude, abus de confiance etcorruption. Alors que les audiences ont repris la semaine dernière, leprincipal témoin à charge a soudain fait volte-face. Ce sont les déclarationsde l’exambassadeur en Biélorussie, Zeev Ben Aryeh, qui avaient permisd’inculper Liberman dans un premier temps. Mais l’ancien diplomate a soudainsemblé se désister, cherchant à torpiller le procès. Mercredi 25 avril, lesmains fermement appuyées sur la barre des témoins au tribunal de Jérusalem, ils’est écrié : « Je ne lui ai jamais rien dit ! ».
Rappel des faits. En 2008, alors ambassadeur israélien en Biélorussie, BenAryeh reçoit une demande confidentielle de la part du ministère de la Justice,sollicitant l’aide des autorités biélorusses pour enquêter sur d’éventuellesactivités de blanchiment d’argent par Liberman auprès, notamment, de certainesbanques locales. L’un des trois magistrats en charge du procès Liberman acondamné Ben Aryeh, en octobre 2012, à 4 mois de travaux d’intérêt général pouravoir transmis à l’ancien ministre des Affaires étrangères lesdits documentsconfidentiels lors d’une visite de celui-ci en Biélorussie, en 2008. Dans sontémoignage initial, Ben Aryeh avait même avoué avoir passé plusieurs minutes àexpliquer à Liberman les détails de l’enquête.
La stratégie de défense de l’ancien chef de la diplomatie israélienne a été deplaider coupable. A savoir, admettre qu’il avait reçu les documents, mais enminimiser l’importance en affirmant n’avoir pas sollicité les confidences deson subalterne et n’avoir rien appris de nouveau concernant l’enquête levisant. Un argument qu’il serait très facile de réfuter en prouvant que BenAryeh a bien passé plusieurs minutes à lui dévoiler les détails del’investigation.
Le procureur d’Etat espérait donc que ce dernier confirmerait ses déclarationsantécédentes contre Liberman, et en faisait son principal témoin à charge.
Mais voilà que Ben Aryeh a présenté une version complètement différente ets’est montré très peu coopératif avec l’accusation, répétant sans cesse « j’aioublié », en réponse aux questions de son interrogatoire.
Et de sembler retrouver la mémoire lors de son contre-interrogatoire par ladéfense… En fin de compte, l’ex-ambassadeur a donné à croire qu’il avaitsimplement transmis un bout de papier à Liberman et que celuici l’avaitimmédiatement jeté. Il n’aurait pas évoqué l’enquête de vive voix avec l’ancienministre, car il aurait craint d’être enregistré par les autorités biélorusses.
Enfin, il a prétendu avoir fait ses déclarations antécédentes « sous lapression et la menace ». Perdant patience, le procureur a rappelé à son témoinqu’il avait lui-même relu, corrigé et signé ses déclarations signées. Mais envain.
Les audiences devaient reprendre mardi 30 avril. L’accusation devait appeler àla barre plusieurs hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères,ainsi que l’ancien ministre adjoint de Liberman, Danny Ayalon, jeudi 2 mai.