Un 3e soldat religieux attaqué par des harédim

Shimon Peres demande aux dirigeants orthodoxes d’intervenir.

P5 PERES JFR 370 (photo credit: Amit Shabi)
P5 PERES JFR 370
(photo credit: Amit Shabi)

Nouvelle attaque ultraorthodoxe. Dans l’aprèsmidi du 14 juillet,un soldat national-religieux a été pris pour cible dans le quartier harédi deBeit Israël, à Jérusalem, près de Méa Shéarim. Deux harédim s’en sont pris aujeune homme en uniforme, portant une kippa crochetée, qui marchait dans la rueShaarei Shamayim. Selon la police, d’autres passants ont craché sur le soldatet l’ont frappé. Ce dernier a pu prévenir les forces de l’ordre, qui ontprocédé à son évacuation. Une unité de patrouille spéciale a ensuite quadrilléle quartier à la recherche des suspects qui ont réussi à prendre la fuite.
C’est le troisième cas de violence contre un soldat religieux par desultrareligieux de la capitale en l’espace d’une semaine. Jeudi 11 juillet, unmilitaire harédi rentrait chez lui, rue Shmouel Hanavi à Méa Shéarim lorsqu’ila été assailli par un jet d’objets et insulté par un groupe dans un véhiculequi roulait à proximité. Le jeune homme s’est réfugié dans un bâtiment àproximité avant d’être secouru par la police. Dans la soirée de mardi 9, unefoule d’environ 100 orthodoxes a encerclé et menacé un autre soldat harédi enuniforme. Là encore, le jeune homme a réussi à s’échapper et à prévenir lesforces de l’ordre, mais l’incident a dégénéré en affrontements entre officierset harédim qui ont jeté des pierres et d’autres objets vers la police. Bilan :4 arrestations, dont un mineur.
Ces derniers mois, une campagne intensive est menée au sein de la communautéorthodoxe par des éléments radicaux qui s’opposent violemment à l’enrôlementdes étudiants de yeshiva que souhaite le gouvernement. Les jeunes harédim quichoisissent de rejoindre l’armée de leur plein gré sont montrés du doigt ettraités de « hardakim » (abréviation en hébreu de harédi kal daat, sobriquetpéjoratif formé à partir des mots haredim et harakim (insectes).
Toujours dimanche 14 juillet, le président Shimon Peres rencontrait des jeunessoldats orthodoxes. Et appelait les leaders de la communauté à les soutenir. «J’appelle les dirigeants du camp harédi à être fiers de vous, tout comme nousle sommes », leur a déclaré le président, avant d’ajouter : « nous devonsprotéger nos citoyens et soldats contre tout acte de violence. Ces actes sontcontre l’esprit des Dix Commandements ». Et d’encourager les combattants àpersévérer : « C’est une mitsva de protéger notre pays.
Personne ne le fera à notre place ».
Les tensions entre ultrareligieux et laïcs ont été attisées ces derniers moispar la constitution de la nouvelle coalition, qui a laissé les orthodoxes surles bancs de l’opposition pour la première fois depuis 30 ans.
Le président a souhaité apaiser les esprits en rappelant que « nous sommes tousfrères. Nous sommes une nation, et non deux ».
En réaction aux événements, un représentant des militaires harédim s’estfélicité du soutien de Tsahal à leur égard et a réaffirmé qu’il étaitparfaitement possible de faire l’armée tout en respectant un mode de viestrictement religieux.
« En rentrant à la maison de l’armée, nous étudions la Torah, ensemble, pardeux ou encore à la yeshiva », a déclaré l’homme qui n’a pas souhaité révélerson identité. « Tsahal nous fournit le cadre nécessaire pour rejoindre l’arméeen tant que harédim et de le rester ».