Législatives : UMP vs. UDI

Valérie Hoffenberg sera opposée au centriste Meyer Habib. Premières réactions à chaud des candidats.

French flags 370 (photo credit: REUTERS/Yves Herman)
French flags 370
(photo credit: REUTERS/Yves Herman)

Les jeux sont faits pour ce premier round des législativespartielles.
Comme tout le monde s’y attendait, le taux de participation reste peu élevé. Autotal, 10,37 % des Français de la 8e circonscription auront exprimé leurs voix,réparties à quasi-égalité entre le vote électronique sur Internet et celui auxurnes.
La finale opposera donc la candidate UMP, Valérie Hoffenberg à Meyer Habib, quia récemment fait son entrée en politique sous la bannière du parti centriste deJean-Louis Borloo, l’UDI. « Je suis heureux », déclare l’ancien vice-présidentdu Crif, « c’est une immense bouffée d’oxygène ». Et de se féliciter d’êtrearrivé premier dans toutes les grandes villes d’Israël, en particulier àJérusalem.
La victoire ? Meyer Habib la voit au bout du chemin. Il veut l’unanimité enIsraël. « Ce sera plus facile que vous ne le croyez », affirme-t-il sansambages. Sa botte secrète ? Les électeurs de Valérie Hoffenberg qui voterontpour lui au second tour. « C’est inutile d’avoir un autre député UMP qui neservira à rien », assène celui qui compte sur son soutien populaire. « Les gensont compris que je suis le député qu’il leur faut ». Face à lui, ValérieHoffenberg mise sur son expérience politique et sa pratique du terrain.
Sa connaissance des véritables enjeux que constituent les questions sociales etd’éducation.
Selon elle, « ce sont les journalistes qui ont fait campagne », en prenantouvertement parti pour tel ou tel candidat.
Qu’à cela ne tienne. Elle se déclare confiante pour le second tour. « Je suisquelqu’un sur qui on peut compter. C’est à Paris que tout se décidera, et non àla Knesset », avance-t-elle en référence aux soutiens locaux dont bénéficie àJérusalem son rival du second tour.
« Cela fait un an que je fais campagne, alors que M. Habib n’est là que depuis3 semaines.
Il ne faut pas uniquement des contacts et de la motivation pour gagner. »Question report des voix, Valérie Hoffenberg se dit sereine.
Deux candidats « indépendants » l’auraient d’ores et déjà assuré de sonsoutien. « Et Alexandre Bezardin également ».
Ce lundi 27 mai, le candidat de droite basé en Italie n’avait pourtant pasencore fait connaître son choix pour le second tour. « Je ne suis paspropriétaire de mes voix, j’ai trop de respect pour les électeurs qui m’ontfait confiance », expliquait Bezardin.
Parce qu’il a des exigences pour les Français de la 8e circonscription, ilattend des 2 candidats en finale des éclaircissements sur « quelques points quime semblent essentiels ».
Pour l’heure, Alexandre Bezardin se déclarait « fier d’être arrivé quatrièmederrière les trois candidats officiels des partis traditionnels ». « Je terminetroisième au vote électronique et hors Israël. C’est assez exceptionnel face àdes partis qui avaient mis en place de véritables machines de guerre pouratteindre le second tour ! », se félicitait-il.
Juste devant lui, en troisième position, Marie-Rose Koro. La socialiste évitede justesse le duel avec la candidate UMP, coiffée sur le poteau par MeyerHabib à quelque 80 voix près. Quelques heures après les résultats du premiertour, nous n’avions pas réussi à la contacter.
Indépendants et fiers de l’être 
Les indépendants israéliens n’auront donc pasréussi à faire la différence.
Le premier d’entre eux, Jonathan- Simon Sellem, se déclare toutefois satisfaitde sa troisième place en Israël, « derrière Sarko et Bibi », plaisante-t-il.Certes, il aurait voulu faire mieux, mais il considère son score comme unevictoire qui ne lui donne que « plus de légitimité pour continuer ses combats».
Pour ce trentenaire telavivien, aucune hésitation en matière de report de voix: « en tant que candidat du Parti libéral démocrate (PLD), je ne peux bienévidemment qu’appeler à voter pour Meyer Habib. Notre vision de la France etd’Israël est quasiment semblable.
Avec lui, j’ai la certitude que nos valeurs et notre engagement ne serontjamais bafoués ».
Et de mettre l’accent sur l’amour d’Israël du candidat centriste, « qui n’ajamais trahi sa parole pour faire plaisir à un politicien ». Une prise deposition fort logique de la part de Sellem, fils spirituel de Philippe Karsentydont on connaît la haine féroce pour Hoffenberg et qui avait appelé les membresde l’UMP à voter Bezardin au premier tour.
En 9e position, David Shapira tire un bilan très positif de sa campagne.
Certes, « les résultats ne sont pas à la hauteur des efforts investis, maisj’ai eu l’occasion de m’entourer d’une équipe formidable. Nous pouvons nousvanter d’avoir été sincères, honnêtes, et respectueux envers toutes lescandidatures », déclaraitil.
Si c’était à refaire, il le referait, et recommencerait de la même façon.
Il se réserve le temps de donner des consignes de vote pour la suite.
Animé du sens du collectif jusqu’au bout, Shapira envisage peut-être derencontrer les candidats du second tour et donnera des consignes de vote enconcertation avec son équipe, avec laquelle il a pris toutes ses décisions.
Les marins d’eau douce 
Sur la promenade de Netanya, petit vent de flottement.Si la nouvelle venue sur la place publique Nathalie Mimoun a réussi à séduire589 électeurs, seuls 383 votants ont soutenu le vétéran et pilier de lacommunauté, Albert Fratty.
Un mélange de déception et de satisfaction, concède ce dernier.
Déception de ne pas être au second tour et satisfaction du nombre de voixrecueillies. Il déclare ne pas avoir encore réfléchi pour le second tour.
« Je m’exprimerai dans le courant de la semaine, mais ce n’est pas certain queje me prononce pour un candidat. Je considère que chacun a sa liberté de vote». Selon lui, « tout est ouvert, rien n’est certain ».
En bas du classement, Ghislain Allon enregistre un score bien décevant : seuls48 votants ont été prêts à lui faire confiance. L’indépendant est bien sûr déçudes résultats, « mais c’est le jeu électoral », notet- il, fataliste. Il fautdire qu’Allon a d’autres projets en tête : son nouveau parti politique Hazak,auquel il va dorénavant se consacrer « avec plus d’énergie et de temps ».
Pour lui, une page se tourne. La suite des législatives ne le concerne plus. Iln’a pas de consignes de vote à exprimer. « Le parti que j’ai fondé est désormaisma priorité », ponctue-t-il.
Enfin, quelques nouvelles du marin Alix Guillard. Nanti de quelque 111 voixseulement, le représentant du Parti Pirate garde pourtant un bon souvenir de lacampagne. « Habitant loin et sans ressources, c’était un gros défi, mais j’aisu tisser des liens intéressants pour l’avenir. J’espère que le Parti Pirate atrouvé un bon mouillage dans cette partie de la Méditerranée », note-t-il avechumour. Pour avoir recueilli 0,97 % des suffrages, il regrette surtout « de nepas avoir franchi la barre des 1 % pour une voix ». Pas de consignes de votenon plus pour cet habitué des grands vents et des bourrasques électorales, maisil compte poser des questions aux candidats présents au second tour. « Mesélecteurs sont assez grands pour faire leur choix éclairés sur la base de ceséléments », annonce-t-il.
Reste maintenant à Meyer Habib et Valérie Hoffenberg à tenir bon la barrejusqu’au 9 juin prochain, date du second tour.