Shalom Kita Aleph !

Le président Shimon Peres et le ministre de l’Education Guidon Saar rencontrent les nouveaux élèves de CP

Rentree des classes (photo credit: © DR)
Rentree des classes
(photo credit: © DR)

Rituel de rentrée. Chaque année, lesmédias israéliens consacrent leur une à la traditionnelle rentrée des classes.Avec un titre de circonstances : “Shalom, Kita Aleph”, (Bonjour, les CP !). Carpour tous, la transition de la maternelle au primaire est événement excitant,important, parfois aussi traumatique. Sachant cela, les autorités tâchentchaque année de faire de ce jour symbolique une expérience aussi agréable quepossible pour les enfants.

Pour 120 petits Juifs et Arabes de tout le pays, cette rentrée 2012 au CPrestera mémorable. Car leur première année d’école a commencé par une visite auprésident Shimon Peres et au ministre de l’Education Gideon Saar, en larésidence officielle du président à Jérusalem, dimanche 26 août.

Le nombre 120 n’a pas été choisi au hasard : il représente le total actuelde députés dans les rangs de la Knesset, le nombre de sages qui siégeaient à laGrande assemblée (Haknesset Haguedola), l’âge auquel est mort Moïse et enfin lahauteur de l’ancien Temple (en coudées).

En résumé, il symbolise la démocratie, la sagesse, la longévité et la piété: de bons augures pour commencer l’école ! Dans la salle de réception de larésidence : un large matelas et des poufs colorés. Un panneau multicoloresouhaitait la bienvenue aux enfants : Shalom Kita Aleph.

Les nouveaux écoliers ne se connaissaient pas pour la plupart, mais étaientsagement assis sur les coussins tout en bavardant à haute voix. Certains,impatients, gambadaient autour de la pièce tandis que d’autres commençaient àse chahuter. Alors que les bambins juifs étaient habillés plutôt dans un styledécontracté, les petits Arabes étaient sur leur 31 : les garçons en pantalonsnoirs, chemises blanches et cravates rayées et les filles en robes blanches àtutu avec ceintures roses. Pas de discrimination pour l’occasion : plusieursnouveaux élèves éthiopiens étaient conviés et se sentaient parfaitement àl’aise.

La chanteuse pour enfants Michal Tsfir a chauffé l’ambiance avant l’arrivée desdeux hommes d’Etat, qui ont été par la suite plusieurs fois éclipsés par lajeune femme, très populaire auprès des plus jeunes.

Peres et Saar semblaient tous les deux très à l’aise en compagnie desenfants, affichant de larges sourires alors que les petits, nullementimpressionnés, leur posaient mille questions, les embrassaient, montaient surleurs genoux ou les entraînaient danser.

Le droit à la connaissance

Le président, qui fêtait son anniversaire dernièrement, a continué lescélébrations, reprenant en coeur le “Joyeux anniversaire” entonné par lesenfants et battant la mesure. Peres en a profité pour demander aux petits s’ilssouhaitaient eux aussi avoir 89 ans un jour, ou même 100 ans. Tous ont réponduoui. Et le président de leur demander ensuite ce qu’ils souhaitaient faire plustard. La première réponse a fusé : clown ! L’homme d’Etat a déclaré à sesjeunes invités que Dieu leur avait donné le droit de parler et d’acquérir laconnaissance. Il leur a également accordé des oreilles pour écouter, et mêmedes trous dans celles-ci pour mieux entendre. Peres a surtout encouragé cesnouveaux venus sur les bancs de l’école à écouter leurs professeurs pour biencomprendre ce qui allait leur être enseigné. “En classe, vous devez écouter etne pas bavarder entre vous pendant que le professeur parle”, a rappelé leprésident.

Le ministre de l’Education n’était pas en reste. Après avoir entonné avecenthousiasme toutes les chansons dont il connaissait les paroles par coeur,Saar a vérifié que les enfants avaient bien tous préparé leurs cartables enprévision de la grande journée du lendemain. Il a ensuite demandé si certainspréféraient peut-être rester au jardin d’enfants. Pas une main ne s’est levée.

Un petit garçon a même ajouté qu’il avait hâte d’apprendre des choses qu’ilne connaissait pas et surtout de savoir lire et écrire. S’adressant à tous,Saar a prodigué des conseils : “ Je veux que vous appreniez beaucoup, maisn’oubliez pas de jouer et n’ayez jamais peur de demander au professeur ce quevous n’avez pas compris ou quand vous avez besoin d’aide. Et le plus important: pas de violence. Ne vous battez pas ! Tout peut être résolu par la parole”.

Certains enfants de Ness Ziona n’avaient visiblement pas attendu l’écolepour apprendre à lire. Deux élèves de la maternelle Zipornit ont lu à voixhaute de longs voeux à l’adresse des deux politiciens, les remerciantrespectivement pour leur contribution à l’Etat et pour les réformes du systèmescolaire.

Les voeux de rentrée ont été adressés en hébreu par Roy Kugler, de Modiin,puis en arabe par Niza Zaatri, d’Ein Nekouba. La maîtresse de cette dernière,qui lui avait visiblement appris le discours, récitait silencieusement en mêmetemps que son élève, avant d’applaudir avec fierté après que tout se soit biendéroulé.

Peres et Saar ont ensuite posé pour des photos de groupes et individuellesavec les enfants. Lundi 27 août, le président devait se rendre dans le Néguev.Au programme : visite du Lycée technologique de Shaar Hanéguev - le premierétablissement protégé contre les missiles - et des salles de classesinteractives. Puis, comme il le fait traditionnellement, Peres avait dégagé dutemps pour rencontrer les lycéens, répondre à leurs questions et évoquer aveceux leur enrôlement prochain dans l’armée.