David Shapira, fédérer les Français d’Israël

Candidat indépendant, il déclare: « Etre député est un moyen et non un objectif ».

JFR P16 370 (photo credit: DR)
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La fin de la politique politicienne ? Tel est le pari de DavidShapira, qui estime que « les gens ont en assez » des grands partis.
L’historien et ancien journaliste mise sur une autre façon de s’engager. Contre« les promesses loufoques » de certains candidats, mais aussi le buzzmédiatique et la politique agressive.
Sa grande fierté est d’avoir mené une campagne propre, sans attaquesdégradantes à l’endroit de ses concurrents. Un engagement qui a demandé desefforts tant le climat s’est parfois avéré électrique dans une course qui aattiré beaucoup (trop) de candidats. Mais face à certaines grandes ambitionspersonnelles, l’homme préfère la jouer modeste.
« Etre député est un moyen et non un objectif », répète-t-il.
Au buzz de certains, Shapira oppose donc son sérieux et ses 30 ans de vieisraélienne. Celui qui a été porte-parole du Conseil d’implantations deJudée-Samarie précise néanmoins qu’il n’est pas étranger à une certaineschizophrénie franco-israélienne. « Contrairement à d’autres, je l’assume »,sourit-il. « Je suis profondément israélien, mais je reste français par meslectures, mes fréquentations et mes publications dans la langue de Molière.Comme dit l’un de mes amis : “Nous ne sommes pas des expatriés, nous sommes desrapatriés” ».
A cheval entre deux univers, il souhaite donc fédérer les très nombreusesbonnes volontés qui oeuvrent pour la communauté francophone, mais « manquentaujourd’hui d’unité ». Et de donner pour exemple les secteurs éthiopiens etanglophones en Israël, « bien mieux organisés, sans être beaucoup plus nombreux». Shapira rêve donc de coordonner tous ces efforts et trouver une formulecollégiale qui rende justice aux nombreux talents qui fleurissent dans lafrancophonie.
La « surprise de cette élection » 
Objectif : répondre aux besoins et améliorerle bien-être des Français de la 8e circonscription. D’ailleurs, sa premièreaction de député serait d’obtenir la réserve parlementaire, qui permet à chaqueélu de débloquer des sommes d’argent (« de 2 à 5 millions d’euros ») pour sacirconscription, et la redistribuer aux associations sur le terrain.
Pour le reste, il se voudra à l’écoute de ses électeurs et s’entourera d’uneéquipe de « locaux », issus de Grèce, de Turquie et d’Italie.
Shapira revendique ainsi une très bonne entente avec le candidat indépendantitalien Alexandre Bezardin (ancien suppléant de Valérie Hoffenberg). Les deuxhommes, qui se définissent tous deux comme « issus du terroir », seconsulteront sur la marche à suivre à l’issue du premier tour.
L’indépendant n’hésite d’ailleurs pas à se projeter « comme la surprise decette élection ». Un optimisme qu’il puise dans l’analyse suivante : lesdéputés portés par des partis de droite et du centre n’auront aucune influencependant 4 ans, quoi qu’ils en disent, vu qu’ils siégeront sur les bancs del’opposition. Et la candidate du PS est une résidente turque… Une conjoncturequi lui semble donc favorable pour porter sa voix modérée et réaliste jusquedans l’Hémicycle.
La défense d’Israël est également une cause primordiale pour cet érudit qui aconsacré son post-doctorat d’histoire aux antisémitismes de France.
Lui qui n’a jamais cessé d’étudier (il prépare actuellement une licence dedroit à l’Université hébraïque de Jérusalem) se fait fort de posséder lesoutils intellectuels nécessaires pour tenir tête à l’antisionisme qui sepropage dans l’intelligentsia française. « J’interviendrai dans les médias, pardes interviews et des débats. Mais je ne serai pas le seul. Je serai une voixde plus aux côtés d’autres ».
Une voix de plus. En somme, ce que David Shapira demande à chacun de sesélecteurs.