Conférence du KKL : une manifestation à point nommé pour la communauté

Il y a quelques années, on entendait encore souvent dire « heureux comme un Juif en France ». Aujourd’hui, ce n’est plus vraiment le cas

P6 JFR 370 (photo credit: MARC ISRAEL SELLEM/THE JERUSALEM POST)
P6 JFR 370
(photo credit: MARC ISRAEL SELLEM/THE JERUSALEM POST)

Depuis les dix dernières années, de nombreux actes antisémites et un climat général de crise sociale a fait naître un sentiment d’insécurité, de plus en plus palpable parmi les Juifs français. L’aliya française a augmenté de 63 % en 2013, et ce n’est pas une coïncidence.

C’est en partie à cause de ces raisons que la conférence organisée par le Keren Kayemet LeIsraël – Jewish National Fund dimanche 2 février à Paris, arrivait à point nommé. Une journée sous le signe de conférences, d’expositions et de fête.
C’est la première fois depuis 12 ans qu’un événement au sujet d’Israël et de cette envergure est organisé en France. Plus de 15 000 personnes se sont déplacées pour l’occasion.
Efi Stenzler, directeur mondial du KKL-JNF, a confié au Jerusalem Post que la communauté juive avait demandé expressément à l’organisme de présider la journée de conférences, car le KKL-JNF a toujours été un lien important entre Israël et la diaspora.
Intitulée « Israël aujourd’hui et demain », la conférence cherchait à présenter les nombreuses initiatives et les succès de la société israélienne d’aujourd’hui. Stenzler a insisté sur le fait que « l’exposition cherchait à montrer au peuple juif, et également aux non-juifs, le nouveau et vrai visage d’Israël ».
KKL-JNF souhaite promouvoir l’envergure de son action, dans toute sa diversité, depuis les 100 dernières années. L’organisation a pu présenter l’étendue de son travail grâce à des expositions à propos du parc naturel de la vallée de la Houla ou du parc Adoulam, qui mettaient en valeur leurs efforts pour préserver l’environnement et pour assurer le développement écologique de l’Etat d’Israël, grâce à la création de réservoirs d’eau et à la plantation d’arbres.
De nombreux entrepreneurs israéliens ont présenté la diversité et le dynamisme de la recherche en Israël : depuis la nanotechnologie, la protection de l’environnement jusqu’aux technologies médicales ou les applications pour smartphones. Le Technion et l’Université hébraïque de Jérusalem étaient également présents, impatients de présenter leurs dernières avancées en termes de recherche.
Néanmoins, le contexte politique et social a marqué la journée de festivités, les différentes personnalités présentes ont évoqué le sujet d’une seule et même voix. « Je suis venu ici pour montrer ma solidarité et pour rencontrer la communauté juive française alors même que le vieil antisémitisme européen revient en force. Des extrémistes de tous bords se réunissent pour contester le droit du peuple juif à l’autodétermination, à vivre dans l’état d’Israël. Mais nous resterons présents aux côtés des Juifs français pour les soutenir », nous a confié Ouzi Landau, le ministre du Tourisme israélien.
Raymond Bunan, le directeur de la branche française du KKL, a fait remarquer que la conférence avait été organisée au bon moment, alors même qu’il est nécessaire de faire découvrir Israël sous un jour plus positif pour contrer la « caricature » présentée par les médias.
« La semaine dernière, des extrémistes ont manifesté en criant “Juifs, hors de France !” Aujourd’hui l’indifférence ne vient pas du gouvernement mais de la population », analyse-t-il.
Les ministres israéliens présents à la conférence, Yaïr Shamir, ministre de l’Agriculture, et Danny Danon, vice-ministre de la Défense israélien ont exprimé leur soutien à la communauté juive française. Tous ont insisté sur l’importance de soutenir la communauté française et pour le droit de vivre en sécurité en diaspora.
Le KKL-JNF espère que cet événement est le premier d’une longue série, peut-être d’un rendez-vous annuel entre les Juifs français et Israël.