Yesh Atid : circulez y’a rien à voir !

La punition de la députée Adi Kol a soulevé un tollé. Yaïr Lapid se défend.

P5 JFR 370 (photo credit: Reuters)
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(photo credit: Reuters)

A di Kol ne s’enva nulle part. La députée Yesh Atid a tenu à rassurer ses fidèles sur Facebook,quelques jours après un incident qui l’a vu verser des larmes à la Knesset.Mercredi 31 juillet, la parlementaire s’est abstenue lors du vote sur une desclauses de la réforme électorale défendue par son parti (voir ci-contre).Fureur de Yaïr Lapid et de son bras droit, le député Ofer Shelah, qui l’ontprise à part pour un échange des plus animés, filmé par les caméras de laKnesset.

L’élue a ensuite retrouvé sa place, les yeux rougis et s’essuyant les joues.Les députés Moshé Feiglin (Likoud) et Merav Michaeli (Avoda) étaient à sescôtés avec ce qui semblait être des gestes de réconfort. Le pire étaitcependant à venir : la direction de Yesh Atid a annoncé qu’elle suspendait Kolde toutes ses fonctions à la Knesset, y compris sa présidence de la commissiondes pétitions publiques et son siège à la commission des lois, de laconstitution et de la justice.
Il n’en fallait pas plus pour provoquer un tollé dans la presse, sur la toileet au sein des autres partis qui ont accusé Yaïr Lapid d’un comportementantidémocratique.
Dimanche 4 août, Kol a écrit sur Facebook qu’elle était « bien vivante,travaillant et écrivant » et qu’elle continuerait d’exprimer son opinion. « Jeme suis tue ces derniers jours pour ne pas alimenter la polémique, qui estpartie dans tous les sens », a conclu la députée.
De son côté, dans sa traditionnelle newsletter du vendredi, Yaïr Lapid s’estplaint du « fossé ridicule entre ce qui s’est passé et ce qui en a été dit ».Et le ministre des Finances de faire part d’une « conversation jusque tard dansla nuit où Adi m’a expliqué ce qui lui est arrivé et j’ai parlé de la nécessitéde ne pas nous prendre les uns les autres par surprise. Nous nous sommesensuite pris dans les bras et nous avons décidé que cela n’arriverait plus,parce que nous savons tirer les leçons de nos erreurs ».
Lapid a continué en taclant ses adversaires, qui lui ont reproché uncomportement de dictateur : « Le député Moshé Gafni (Judaïsme unifié de laTorah) est issu d’un parti où ni les Séfarades, ni les Ethiopiens, ni lesRusses, ni les soldats, ni les femmes, ni les nationaux-religieux ne sont lesbienvenus. Est-il vraiment bien placé pour savoir ce qu’est un partidémocratique ? ». Quant à Avoda, « où tout le monde se hait et colporte desragots aux journalistes du matin au soir », Lapid ne le considère « pas trèsdémocratique non plus ».
Selon une source de Yesh Atid, en dépit de la « bonne atmosphère » du parti etdes embrassades, Kol demeure punie. Le parti devra lui trouver des remplaçantsdans ses différentes fonctions d’ici l’ouverture de la session parlementairehivernale.