Pisgat Zeev, situé au nord-est deJérusalem, est le plus grand quartier de la capitale. Avec plus de 50 000habitants, il pourrait être considéré comme une ville en soi, mais seshabitants semblent heureux de faire partie de la capitale.
Aujourd’hui, le secteur est très demandé. Bien qu’il soit assez éloigné ducentre de la ville, le tramway l’a rendu beaucoup plus accessible. De plus, ilest situé à proximité d’un des axes qui rallie la capitale au centre du pays,la route 443, ce qui le rend pratique et facile d’accès pour ceux quitravaillent à Tel-Aviv ou dans le parc industriel de l’aéroport Ben Gourion.
Historiquement, la zone sur laquelle se trouve Pisgat Zeev faisait partie del’arrière-pays de Jérusalem à l’époque du premier et du second Temples. Despreuves archéologiques montrent que dans la période biblique, le quartierpourvoyait Jérusalem en produits agricoles. La zone englobe une série de petitsvillages le long de l’ancienne route qui reliait Jérusalem à Naplouse, et de làmenait en Galilée.
Les découvertes archéologiques révèlent en outre que la région était dotée d’unassez grand nombre de pressoirs à vin et à huile, et ses produits étaient,selon toute probabilité, utilisés au Temple. De plus, les fouilles attestentque les anciens exploitaient un ingénieux système de captage d’eau pour stockerl’eau et irriguer les champs secs, les mois chauds d’été.
Nommé en l’honneur du sioniste révisionniste Zeev Jabotinsky, Pisgat Zeevaffiche un lien étroit avec la philosophie sioniste. Au milieu des années 1930,un groupe de Juifs de Pologne achète un terrain près du village arabe de Hizmeafin d’y établir une coopérative agricole juive qui devait se nommer HavatzeletBinyamin.
Mais il n’en sera rien, puisque la plupart de la population concernée va périrdans la Shoah.
Un anneau autour de la ville
Après 1967, la terre est utilisée en même tempsque d’autres terrains pour construire Pisgat Zeev.
Le quartier connecté à Jérusalem est maintenant différent de ce qu’il étaitdans les temps bibliques. Les champs agricoles larges et fructueux ont cédé laplace à des immeubles résidentiels : Pisgat Zeev peut être décrit comme unecité-dortoir de Jérusalem. Le quartier domine également Tell el-Ful – l’anciensiège du gouvernement de la tribu de Juda, et site du palais du roi Saül. Ilest également le lieu d’une autre résidence royale : le palais inachevé que leroi Hussein de Jordanie a construit pour lui-même à Jérusalem lorsque la villeconstituait la seconde capitale du royaume hachémite.
La Pisgat Zeev moderne a été construite avec un seul objectif : augmenter lapopulation juive de la capitale en créant un anneau de quartiers qui entourentla ville.
Après la guerre des Six Jours, Israël annexe la région maintenant connue sousle nom de Jérusalem-Est, qui faisait auparavant partie du royaume hachémite deJordanie. Par la suite, le gouvernement prévoit d’entourer les cinq quartiersqui constituaient alors les frontières municipales de Jérusalem, à l’est, àl’ouest, au nord et au sud. Pisgat Zeev est le plus jeune d’entre eux, saconstruction ayant commencé en 1982 et continue à ce jour.
Parmi ses atouts : son altitude – 772 mètres au-dessus du niveau de la mer –qui offre à ses logements une vue panoramique sur les environs. Le quartier estaussi l’un des plus ouverts à l’écologie à Jérusalem. Avec l’aide de la Sociétépour la protection de la nature en Israël, les habitants ont transformé deuxhectares utilisés auparavant comme lieu de déversement illégal en un sanctuairede fleurs sauvages avec plus de 55 espèces d’arbres et de plantes. De plus, lequartier est le foyer de certains des projets novateurs de conservation del’eau : son mikve local (bain rituel) se dispense de changer l’eau tous lesjours, et les réservoirs d’eau de pluie ont été installés à l’école de PisgatZeev (ouest) et ce, dans le cadre d’un projet organisé par le Réseau vert, quise spécialise dans les programmes éducatifs sur l’écologie et l’environnement.
L’agent immobilier Emma Bonin travaille dans l’agence Anglo- Saxon deJérusalem. Elle décrit le marché de l’immobilier dans Pisgat Zeev commesatisfaisant.
« Pisgat Zeev est moins cher que d’autres quartiers de Jérusalem, mais les prixsont à la hausse et, par conséquent l’immobilier y est considéré comme un boninvestissement.
Le quartier est également attrayant pour les investisseurs en raison de saproximité avec le campus de l’université Hébraïque du Mont Scopus, car il y aune demande constante de location de la population étudiante », dit-elle.
« L’une des raisons pour lesquelles les prix sont relativement bas est lesembouteillages le matin et le soir, une cause perpétuelle de plainte auprès deshabitants. Mais actuellement, en raison du tramway, les problèmes de transportont diminué, et le temps qu’il faut pour se rendre de Pisgat Zeev au centre deJérusalem a considérablement diminué.
Par conséquent, la différence de prix entre Pisgat Zeev et le prix moyend’autres biens immobiliers à Jérusalem a baissé de près de 16 %, comparativementà plus de 20 % il y a deux ans. » Selon Bonin, le prix moyen d’un deux piècesdans le quartier est de 750 000 shekels. Un appartement de trois pièces dansles vieux quartiers de Pisgat Zeev coûte 950 000 shekels, et un appartementsimilaire dans les zones plus récentes coûte 1,05 million de shekels.
Un appartement de quatre pièces en moyenne dans les vieux quartiers coûte 975000 shekels, tandis qu’un appartement similaire plus récent s’acquiert pour1,25 million.
Les appartements dans les zones plus neuves sont dotés de terrasses,d’ascenseurs et d’un parking privé.
Pisgat Zeev possède des appartements de trois et quatre pièces avec jardin pourlesquels il faut compter de 1 million de shekels à 1,4 million, en fonction dela taille de l’appartement et de la taille du jardin.
Un appartement sur toit peut atteindre 1,1 million à 1,6 million de shekels,selon la taille et l’emplacement.
Une maison familiale peut coûter jusqu’à 3 millions, contre 2,1 millions enmoyenne pour une maison jumelée.