Histoires de patrimoine

Entre Eglise de la Nativité et rénovations de la Vieille Ville de Jérusalem, l’Unesco a du pain sur la planche

Eglise de la Nativité a Bethleem (photo credit: Thinkstock)
Eglise de la Nativité a Bethleem
(photo credit: Thinkstock)

L’Eglise de laNativité ne sera pas répertoriée comme un site palestinien. C’est du moins cequ’a décidé l’Unesco dont la commission du patrimoine mondial avait été saisieen urgence par l’Autorité palestinienne. Une procédure justifiée du côtépalestinien par “les effets combinés de l’occupation israélienne et du manquede moyens scientifiques et techniques pour restaurer et préserver le site”.

“Aux Nations unies, où chaque année l’Assemblée générale adopte plus derésolutions hostiles à Israël qu’à tous les autres pays réunis, un telspectacle est (...) rare”, affirme Hillel Neuer, directeur de l’organisation UNWatch. Cette organisation non lucrative basée à Genève a pour mission de fairede la veille sur les activités onusiennes.
L’église de la Nativité fait partie d’une liste de 36 monuments dontl’intégration au patrimoine mondial sera discutée prochainement àSaint-Pétersbourg. C’est au comité du patrimoine mondial, constitué de 21 pays,que reviendra la décision finale, par un vote aux deux tiers. Si la propositiond’intégrer l’église de la Nativité était acceptée, il s’agirait du premiermonument enregistré pour le pays “Palestine”.
A l’heure actuelle, les Nations unies n’ont pas reconnu la Palestine comme Etatmembre, mais c’est le cas à l’UNESCO depuis un vote en octobre dernier. Israëls’était pourtant opposé à cette inclusion ainsi qu’à toute mesure palestinienneunilatérale envers la reconnaissance d’un État palestinien souverain.
Rénovations au Mont du Temple

Un peu plus au nord, au cœur de Jérusalem, l’Unesco est également mise àcontribution. L’organisation a reçu un rapport jordanien qui met au jour denouveaux éléments quant aux travaux de rénovation entrepris sur le Mont duTemple.Bien qu’Israël administre la majorité de la Vieille Ville, le contrôle du Montdu Temple est assuré par le Waqf, une fondation islamique qui opère sous lesauspices du gouvernement jordanien. Difficile, donc, de savoir exactement quelstypes de travaux y sont menés.Selon le rapport, les mosaïques du Dôme du Rocher, les plafonds de la mosquéeAl-Aqsa ainsi que l’école et bibliothèque attenantes seraient parmi lesstructures en cours de rénovation. Ce rapport examine de plus des projetsisraéliens pour la Vieille Ville, comme la construction d’un parking souterraindans le quartier juif ou des rénovations sur l’esplanade du mur Occidental.L’un des points de ce rapport consiste en une acerbe critique envers Israël,qui aurait volontairement manqué une réunion avec des experts jordaniensaffiliés au Waqf. La réunion avait pour thème la construction du pont Mougrabientre le Kotel et le Mont du Temple. Yigal Palmor, porte-parole du ministre desAffaires étrangères, a assuré qu’Israël n’avait pas été prévenu de la tenue decette réunion, ajoutant que le refus de coopérer venait des Jordaniens, etqu’Israël avait au contraire fait preuve de transparence.Autre conclusion du document : la possible reconstruction de la synagogueTiferet, située près du mur Occidental, qui pourrait mener à des émeutes de lapart des Palestiniens.Cependant, Yigal Palmor a affirmé ne pas avoir connaissance d’un tel projet,tout en critiquant la peur de possibles émeutes comme une raison non valablepour arrêter la protection de sites historiques.Et de conclure : “Les extrémistes ne devraient pas bénéficier d’un droit deveto dans la reconstruction de Jérusalem”. La Vieille Ville de Jérusalem faitpartie depuis 1982 de la liste UNESCO des sites considérés comme “menacés”.