Le déficit revu à la hausse

Objectif du déficit 2013 : 4,65 %. Le ministre des Finances Yaïr Lapid a cédé face au mécontentement suscité par les coupes budgétaires.

JFR P5 370 (photo credit: Baz Ratner - Reuters)
JFR P5 370
(photo credit: Baz Ratner - Reuters)
Le gouvernements’est finalement mis d’accord sur 4,65 % de déficit. La décision a été adoptéeen conseil des ministres, dimanche 5 mai. Alors qu’il avait d’abord annoncé sonintention de réduire la dette publique à 3 % du PIB, le ministre des FinancesYaïr Lapid s’est rétracté face aux nombreuses protestations suscitées par lescoupes budgétaires en prévision. Un retrait qui fait dire à certains analystesque le chef de Yesh Atid cherche à contenter tout le monde et manque pourl’instant de crédibilité économique.
A la veille du week-end, l’ancien journaliste avait d’abord annoncé un nouvelobjectif de 4,9 %. Réaction immédiate de l’agence de notation Standard &Poor’s : la note de crédit israélienne est passée de A+ à AA-. Le ministre adonc dû se livrer à un nouvel ajustement, proposant un taux de 4,65 % pour 2013et de 3 % pour 2014, ce qui a été approuvé dimanche par le gouvernement de BinyaminNetanyahou.
Réagissant à la baisse de notation de crédit, Lapid a déclaré : « Nous devonsnous dire honnêtement que 2013 et 2014 seront les années où nous couvrironsnotre découvert pour ensuite repartir en flèche ». Le réajustement del’objectif a eu lieu suite à une série de conversations téléphoniques avec lePremier ministre ainsi que Stanley Fischer, gouverneur de la banque d’Israëlsur le départ. Ce dernier, qui doit démissionner au mois de juin, s’est montrétrès sévère envers la dette publique, la qualifiant du « plus grave problème del’économie israélienne ».
Lors de la présentation de son dernier rapport annuel, Fischer a mis en gardecontre une hausse exagérée du déficit et souhaité qu’il ne dépasse par la barredes 3,6 % cette année.
Mais le budget bisannuel 2013-2014 ne sera pas adopté avant Rosh Hashana et, àdéfaut d’autre chose, le gouvernement fonctionne actuellement avec un budgetautomatisé mois par mois, calqué sur les prévisions 2012. Conséquence : ladette accumulée au cours de ces 12 derniers mois se monte d’ores et déjà à 4,5% du PIB.
Planchant sur son nouveau programme, Lapid a dû faire face à de nombreusespressions. La Histadrout a ainsi menacé le ministre d’une grève générale en casde coupes dans les salaires de la fonction publique, les médecins ont multipliéles mises en garde face à d’éventuels changements dans leur nouvelle conventioncollective, obtenue suite à un long bras de fer en 2011, et le monde desaffaires a prévenu qu’une hausse de l’impôt des sociétés ralentiraitl’économie. Sur le front parlementaire, les députés travaillistes ont donné dela voix contre des coupes dans l’éducation et les services sociaux, Shas aexigé le maintien des allocations pour les familles nombreuses et les membresdu Likoud ont cherché à réduire les coupes prévues dans le budget de ladéfense.
La loi exige que le gouvernement adopte un budget d’ici le 12 juin et que laKnesset l’approuve avant le 1er août, sinon de nouvelles élections généralesseront organisées. Lapid a encore du pain sur la planche.