Leçon de morale internationale

Blocus et murs ne suscitent pas les mêmes réactions selon qu’ils viennent d’Israël ou d’ailleurs

Des manifestants devant une représentation de l'UNRWA à Amman (photo credit: DR)
Des manifestants devant une représentation de l'UNRWA à Amman
(photo credit: DR)
Des civils sans défense – vieillards, hommes, femmes et enfants – qui se demandent combien de temps les réserves de leur pays vont durer tandis qu’un blocus terrestre inflexible ne laisse plus rien passer – pas même de la nourriture. Bien sûr, il s’agit du Qatar qui n’est pas très populaire, mais tout de même ! Pourtant, les condamnations internationales se font attendre. Pendant ce temps, des dizaines de camions en provenance d’Israël apportent chaque jour à la bande de Gaza ravitaillement et produits de première nécessité. Le Qatar n’est pourtant pas en guerre avec son voisin saoudien, alors que le Hamas, lui, ne fait pas mystère de sa volonté de détruire Israël.
Au Liban, un imposant mur de béton enferme peu à peu le vaste camp de réfugiés d’Ain al-Hilweh. Ce sont les autorités libanaises qui ont pris l’initiative de cette clôture, que les médias occidentaux se gardent bien de qualifier de « mur de la honte » et encore moins de « mur de l’apartheid ». Pour Beyrouth, il s’agit d’un « mur de protection », sans que les bénéficiaires soient spécifiés : s’agit-il des habitants du camp ou bien des Libanais vivant aux alentours ? Là encore, les condamnations internationales se font attendre. Le Liban, qui n’est pas signataire des conventions internationales sur le statut des réfugiés, n’a jamais fait le moindre effort pour intégrer ceux arrivés en 1948, et n’a jamais accordé la nationalité libanaise aux enfants et petits-enfants de ces réfugiés, qui n’ont toujours pas le droit d’acheter des terres et ne peuvent accéder à de nombreux emplois. Heureusement, ils bénéficient de l’aide de l’office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine, mieux connu sous son sigle anglais, UNRWA.
A sa création en 1949, l’organisme avait pour mission de venir en aide aux quelque 700 000 Palestiniens considérés comme réfugiés. Mais par une étrange alchimie, il s’occupe aujourd’hui de plus de cinq millions de personnes dans près de 60 camps répartis entre plusieurs pays, comme si la condition de réfugié était héréditaire, ce qui n’est le cas nulle part ailleurs et ne repose sur aucun fondement juridique. Israël a plus d’une fois accusé le Hamas à Gaza de se servir des institutions de l’office – hôpitaux et écoles notamment – pour couvrir ses activités et assurer une protection précieuse aux militants qui s’y cachent. Une accusation chaque fois démentie par l’organisation terroriste. Cette fois, c’est l’UNRWA qui montre le Hamas du doigt. Des travaux de routine dans le sous-sol de deux établissements scolaires ont mis en évidence la présence de l’un de ces tunnels militaires – construits par le groupe islamiste avec l’argent destiné à la reconstruction du pays – rendus tristement célèbres ces dernières années. Les condamnations internationales ? Là encore, elles se font attendre.
Au fait, aucun office de secours n’a été prévu par l’ONU pour les 800 000 réfugiés juifs des pays arabes. Ceux qui sont venus en Israël sont aujourd’hui parfaitement intégrés et on les retrouve dans tous les domaines de la vie du pays.
© Jerusalem Post Edition Française – Reproduction interdite