Un relent de nostalgie

Les attentats islamistes n’ont pas connu de « trêve des confiseurs »

Les attentats islamistes n’ont pas connu de « trêve des confiseurs » (photo credit: REUTERS/FABRIZIO BENSCH)
Les attentats islamistes n’ont pas connu de « trêve des confiseurs »
(photo credit: REUTERS/FABRIZIO BENSCH)
Naguère, la période de la fin d’année qui allait de la veille de Noël au lendemain du Nouvel An était appelée « la trêve des confiseurs ». La politique prenait alors des vacances, cédant la place à d’autres préoccupations : rencontres familiales, échanges de cadeaux et joyeuses soirées dans des villes qui prenaient un air de fête. Cela, c’était « avant ». Avant l’avènement du mal du XXIe siècle : un mal qui frappe sans prévenir et sans faire de discrimination, mais qu’on a mis longtemps à diagnostiquer.
Lorsqu’un individu a lancé son camion sur une foule en liesse à Nice le 14 juillet dernier, les autorités ont parlé d’un déséquilibré, d’un homme qui avait agi seul. On sait aujourd’hui qu’il n’en était rien, et que cet acte avait été soigneusement préparé avec des complices « radicalisés ». Aussi en France a-t-on annulé ici et là des marchés de Noël, dont certains qui se tenaient depuis des siècles, faute de moyens suffisants pour en assurer la protection ; les autres se sont tenus avec une protection renforcée qui en a découragé beaucoup. Si la mesure a durement frappé forains et commerçants qui comptaient sur les recettes de ces manifestations populaires, l’attentat du marché de Noël à Berlin a montré, hélas, combien elle était sage.
Ce mal du siècle, Angela Merkel a enfin osé lui donner un nom : il s’agit de la terreur islamique. L’attentat perpétré dans la capitale allemande a ouvert les yeux aux plus aveugles, ceux qui se refusaient encore à voir : aujourd’hui, l’Europe comprend que rien ne sera plus comme avant. Alors, un peu partout, on a instauré contrôles et barrages pour permettre aux festivités de la nouvelle année d’avoir lieu. Sur les Champs-Elysées notamment, des blocs de béton étaient là pour prévenir l’apparition d’une éventuelle voiture bélier. Le réveillon s’est ainsi déroulé sans « problème majeur », a déclaré avec satisfaction le tout nouveau ministre de l’Intérieur français, soulignant que cet excellent résultat avait été obtenu grâce à la mobilisation de 100 000 membres des forces de sécurité (qui n’ont donc pas, eux, célébré la fête en famille.) Quelques trublions ont cependant agressé les forces de l’ordre, comme l’a rapporté le ministre, cité par Le Figaro : « Ce que je regrette une nouvelle fois, c’est, sur le territoire, un trop grand nombre d’agressions ou d’insultes ou de jets de projectiles divers sur les forces de sécurité. » Par ailleurs, la police s’est réjouie de constater que « seuls » 650 véhicules avaient été brûlés dans la nuit du 1er janvier ; certes, cela fait 50 de plus que l’an passé, mais 20 % de moins qu’il y a cinq ans. Curieusement, les rapports de police ne disent rien des auteurs d’agressions ou d’incendies de voitures. S’agirait-il de jeunes de quartiers défavorisés, radicalisés ou issus de l’immigration ? Allez savoir. Quoi qu’il en soit, c’est un peu de cette ambiance magique qui a enchanté notre enfance qui vient de disparaître.
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