Un ton nouveau ?

La Grande-Bretagne annonce un regain de fermeté face au terrorisme

Teresa May, lors d'une allocution (photo credit: REUTERS)
Teresa May, lors d'une allocution
(photo credit: REUTERS)
Samedi soir 3 juin. Pubs et restaurants sont bondés dans ce quartier branché de Londres, fréquenté par de nombreux expatriés. Il y a aussi beaucoup de monde dans la rue. Et soudain, l’attaque. Un bilan très lourd. Huit morts – dont trois Français – et des dizaines de blessés, dont plus de vingt dans un état très grave. Tout cela est le fait de trois hommes munis de couteaux, qui ont terrorisé un quartier entier pendant de longues minutes. Deux policiers sans armes ont tenté de s’interposer et ont été blessés. Des civils à main nue également, ce qui est tout à leur honneur. C’est seulement au bout de huit minutes que des policiers lourdement armés sont enfin arrivés sur les lieux. Le pays était pourtant en état d’alerte depuis l’attentat de Manchester. On retiendra encore que c’est un véritable déluge de feu qui s’est abattu sur les trois terroristes qui ne disposaient « que » d’armes blanches ; un passant a même été touché. Mais cette fois, personne ne parle « d’exécutions extrajudiciaires » ou « d’usage de force disproportionné », termes généralement utilisés quand il s’agit d’Israël.
Les faits demeurent et ils dérangent. Une fois encore, ce sont des « jeunes » qui se sont retournés contre le pays où ils sont nés et où ils ont grandi. Ce n’est pas en arabe, mais en anglais que les terroristes ont proclamé qu’ils agissaient au nom de l’islam. Ce n’est pas non plus la violence aveugle de l’attentat suicide ou de la voiture bélier. Les tueurs se sont acharnés sur leurs victimes, les frappant à plusieurs reprises au cou ou à la poitrine. La police a immédiatement fait une descente en force dans une zone « sensible » et a arrêté une douzaine de suspects. Selon la presse anglaise, plus de 3 000 individus dans le pays sont fichés pour soupçons de soutien à la terreur ou à des réseaux terroristes, 3 000 personnes que les forces de l’ordre n’ont pas les moyens de surveiller. D’ailleurs, les trois terroristes avaient été signalés, l’un d’eux pour ses tentatives de radicaliser des enfants.
L’extrémisme a trop longtemps été toléré en Grande-Bretagne, et il est grand temps de prendre des mesures rigoureuses, allant jusqu’à infliger des peines de prison sévères pour tout acte de terreur, même relativement mineur. Et il est indispensable de limiter la propagande extrémiste sur Internet. Ces propos sans ambages, cette fermeté nouvelle, voilà ce qui ressort du discours de Theresa May après le nouvel attentat de Londres. Des positions que ne partage sans doute pas le leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn, qui espère bien l’emporter lors des élections du 8 juin. Pour sa part, au lendemain de cette nuit d’horreur, le maire de Londres a déclaré qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter : selon lui, la capitale britannique est une des villes les plus sûres du monde, sinon la plus sûre. Les Romains, jadis, auraient conclu en haussant les épaules que Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre.
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