Ce que pense la majorité silencieuse

Les Arabes israéliens sont beaucoup plus patriotiques qu’on ne le croit

Qalansuwa, une cité arabe proche de Netanya (photo credit: WIKIPEDIA)
Qalansuwa, une cité arabe proche de Netanya
(photo credit: WIKIPEDIA)
Qalansuwa est une cité arabe à proximité de Netanya. Pour la petite histoire, elle comptait moins de 2000 habitants en 1948 et en a maintenant dix fois plus. La crise du logement a entraîné une prolifération de constructions illégales qui viennent d’être détruites suite à une série de décisions de justice. Des destructions qui ont provoqué de violentes manifestations marquées par des discours enflammés applaudis par une foule où beaucoup agitaient des drapeaux de Palestine. Un fait qui n’est, hélas, pas unique. Ces drapeaux se retrouvent dans la plupart des démonstrations de la population arabe d’Israël – qui constitue un cinquième de la population du pays.
Les Arabes sont pourtant des citoyens israéliens à part entière. Lors des dernières élections, la Liste arabe unifiée a obtenu treize sièges ce qui en fait le troisième parti à la Knesset. Or, loin de se consacrer aux besoins de leurs électeurs, certains députés se font les porte-parole de l’Autorité palestinienne, condamnant régulièrement Israël ou exprimant leurs condoléances aux familles des terroristes palestiniens abattus après un attentat. L’un d’eux a récemment défrayé la chronique en excipant de son immunité parlementaire pour pénétrer sans être fouillé dans une prison de haute sécurité et remettre, au mépris de la loi, des dizaines de téléphones et des messages codés à des détenus emprisonnés pour faits de terrorisme. Il fait depuis l’objet de poursuites judiciaires et s’est vu priver de son immunité parlementaire. Un autre député, accusé d’avoir sciemment transmis des informations au Hezbollah, a pris la fuite, et réside désormais dans un pays arabe. On se souvient par ailleurs que le chef de file de la Liste arabe unifiée a refusé de participer aux obsèques de Shimon Peres, leader révéré dans le monde entier et prix Nobel de la paix.
Quant à Hanin Zoabi, autre députée de la liste, elle n’hésite pas à qualifier les soldats israéliens d’assassins, et prétend que Tsahal est plus dangereux que le nucléaire iranien. On le voit, loin de chercher à apaiser les tensions intercommunautaires, ces représentants élus ne font que les attiser.
Et pourtant… une récente enquête menée par le très sérieux Israel Democracy Institute donne une tout autre image de la réalité.
En dépit des drapeaux palestiniens agités en toute occasion, des gesticulations de certains de leurs représentants, en dépit aussi des problèmes qu’ils peuvent avoir au quotidien, la grande, la très grande majorité des citoyens arabes ne se définit pas comme palestinienne. 29 % des Arabes israéliens se définissent en tout premier lieu comme musulmans, et 12 % seulement comme Palestiniens. Mais il y a plus surprenant encore : l’identité arabe arrive en troisième position avec 24 %, tandis qu’en seconde position on découvre que 25 % des citoyens arabes du pays se définissent comme Israéliens. Pour le Pr Amnon Rubinstein, ces chiffres traduisent la profonde influence des valeurs libérales, pour ne pas dire occidentales, auxquelles sont exposés les Arabes vivant en Israël. Bien sûr, un sondage n’est qu’un instantané de la réalité à un moment précis. Mais cette réalité est aujourd’hui porteuse d’espoir
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