Incident diplomatique sur fond de fake news

La Jordanie, championne de la mauvaise foi

Fake news (photo credit: DR)
Fake news
(photo credit: DR)
Le site populaire Wikipédia accrédite désormais l’expression « fake news » en français, en précisant qu’il ne faut pas la confondre avec « fausses nouvelles ». La différence proviendrait, selon ce site, du caractère délibéré des « fake news ».
Prenons par exemple ce qui s’est passé le 13 mai dernier dans la Vieille Ville de Jérusalem. Un individu armé d’un couteau se précipite sur un policier et le frappe. Blessé, le policier réussit malgré tout à dégager son arme, tire et blesse mortellement l’assaillant. Lui-même est ensuite transporté à l’hôpital. L’événement a été capté du début à la fin par les nombreuses caméras de surveillance déployées dans cette zone sensible, qui a déjà connu de nombreuses attaques semblables. Seulement cette fois, le terroriste est un citoyen jordanien entré en toute légalité en Israël, muni d’un visa délivré par l’ambassade de l’Etat juif à Amman.
Venu avec un autocar de tourisme, il n’était pas reparti avec le reste de son groupe. Selon sa famille, ce retraité de 57 ans, père de quatre enfants, « avait une personnalité chaleureuse et était aimé de tous. » En Israël, on ne sait toujours pas pourquoi Mohammad Abdullah Salim Al Kassaji – c’est son nom – est passé à l’acte. En Jordanie, par contre, il n’y a pas de doute : ce touriste innocent a été sauvagement assassiné par « un officier des forces d’occupation ». Un membre du parlement a demandé aux autorités de son pays d’agir sans délai, sans toutefois préciser de quelle façon. Le gouvernement jordanien s’est contenté jusqu’ici de publier un communiqué rendant « le gouvernement israélien responsable de la mort d’un citoyen jordanien », ajoutant qu’il condamnait « sévèrement ce crime ignoble ». Alors que l’ambassade de Jordanie à Tel-Aviv a été chargée de faire toute la lumière sur les circonstances de ce crime, Israël a protesté contre la « réaction scandaleuse » du gouvernement d’Amman, qu’il accuse de soutenir le terrorisme.
Naturellement, les Jordaniens ont rejeté avec indignation  cette accusation.
Va-t-on en rester là ? Ce qui est invraisemblable dans cette affaire, c’est que la vidéo de l’attaque a été largement diffusée, qu’elle est toujours disponible en ligne, et que le déroulement des faits ne peut prêter à confusion, au point que les médias du monde entier les ont rapportés fidèlement. Ainsi le magazine français Le Point du 13 mai : « Un Jordanien poignarde un policier israélien, avant d’être abattu. » Une information reprise par la chaîne internationale française France 24.
Les autorités jordaniennes ne pouvaient donc pas ne pas savoir ce qui s’était passé. Ce sont pourtant elles qui ont créé et propagé délibérément ces « fake news », provoquant ce qu’il faut bien appeler un incident diplomatique, fort mal venu en cette période où l’on assiste à de nouveaux efforts pour résoudre le conflit israélo-arabe. Difficile aussi de comprendre pourquoi le gouvernement jordanien jette de l’huile sur le feu, alors que le pays vit très mal les festivités du 50e anniversaire de la guerre des Six Jours – réveillant immanquablement le traumatisme de la perte de Jérusalem et de la Cisjordanie.
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