Un attentat de plus

La dernière attaque terroriste dans une église du Caire précarise un peu plus les chrétiens du Moyen-Orient

La terreur de nouveau semée dans un lieu de culte (photo credit: REUTERS)
La terreur de nouveau semée dans un lieu de culte
(photo credit: REUTERS)
Ce n’est pas chez nous qu’un attentat d’envergure a eu lieu, mais chez nos voisins égyptiens. Eux aussi y sont, hélas, accoutumés… D’habitude, on y voit des Egyptiens musulmans tuer d’autres Egyptiens musulmans. Pas cette fois. Ce dimanche 11 décembre, c’est une église copte qui était visée. On oublie trop souvent en Occident que l’islam, qui n’aime pas les juifs, n’est guère plus tendre avec les chrétiens. Un vieil adage ne dit-il pas : « Après samedi viendra dimanche ? », c’est-à-dire qu’après le tour des juifs viendra celui des chrétiens. Les fanatiques musulmans, qui voient d’un très mauvais œil les préparatifs de la fête de Noël et les manifestations qui l’entourent, ont donc perpétré cette attaque. Il fallait s’y attendre, expliqueront les commentateurs. Reste à savoir pourquoi les autorités, elles, n’y avaient pas pensé, mais ceci est une autre affaire.
Quoi qu’il en soit, les terroristes avaient soigneusement préparé leur action. La cible d’abord : l’église la plus proche de la grande cathédrale Saint-Marc, actuellement en travaux, et au sein de celle-ci, la section réservée aux femmes, seul endroit où on ne trouve pas de gardes. La date, ensuite : un dimanche bien évidemment, jour de plus grande affluence dans le lieu de prières. L’exécutant, enfin : une femme. Entrée tout naturellement avec une modeste valise contenant douze kilos d’explosifs, elle l’a simplement déposée sous un banc avant de repartir tranquillement. A-t-elle seulement jeté un coup d’œil sur les femmes – et les fillettes endimanchées – qu’elle venait de condamner à un sort atroce ? Sans doute pas. Après tout, ces personnes n’étaient pour elle que des infidèles indignes de la miséricorde divine. Est-elle sortie la tête haute et le sourire aux lèvres ? On ne le saura pas, les caméras de surveillance ne couvrant pas cette partie de l’édifice. A-t-elle déclenché la bombe à distance pour être sûre de ne courir aucun danger ? A-t-elle laissé cette tâche à un complice ? La suite, les 25 personnes décédées après l’explosion – bébés, gamines, jeunes filles à l’aube de leur vie, mères de famille, grands-mères – et les dizaines de blessées, elle a dû l’apprécier à la télévision en recevant les félicitations de ses collègues.
La presse occidentale en a parlé bien sûr, mais pas plus que d’un autre fait divers. La une était réservée à un double attentat plus meurtrier encore en Turquie. Ensuite on est passé au reste des nouvelles. On s’inquiète pour la ville de Palmyre, joyau de l’art antique, et ses superbes monuments, déjà durement touchés pendant les longs mois d’occupation de l’Etat islamique. Libérée il y a peu, elle vient d’être reprise par Daesh dont les combattants ont réussi à traverser le désert sans être repérés par les forces du régime. Un expert militaire, cité par Le Figaro, explique pourquoi : les hélicoptères syriens étaient tous accaparés par les bombardements intensifs de la ville d’Alep, et n’étaient donc pas disponibles pour surveiller les mouvements de l’organisation Etat islamique… 
© Jerusalem Post Edition Française – Reproduction interdite