Confessions d’un marin

Un commandant de Tsahal explique sa mission de protection des eaux israéliennes.

INS Eilat 300 (photo credit: IDF Spokesman’s Office)
INS Eilat 300
(photo credit: IDF Spokesman’s Office)
La seule frontière sûre d’Israëlest son littoral, selon le commandant de la Marine israélienne, Oren Hagag, quidirige l’INS Eilat, un bateau lance-missiles, attaché à port de Haïfa.
La plupart des frontières israéliennes sont des zones à risque. A la lisière dela Syrie et du Liban, elles sont hermétiquement fermées. Côté égyptien, leSinaï est le théâtre d’une activité terroriste croissante. Hagag note donc quel’Etat hébreu a toujours été isolé géographiquement, à l’exception de « notrefrontière occidentale », comme il surnomme la côte méditerranéenne.
Les importations arrivent dans leur grande majorité en Israël par cargaisonnavale. La Flottille 3, dont l’Eilat fait partie, doit faire en sorte que cetteartère maritime essentielle reste ouverte et sûre.
« Si les compagnies navales ne se sentent pas en sécurité, les primesd’assurance grimperont tellement qu’elles deviendront rédhibitoires », expliquele militaire.
Un tel scénario priverait Israël d’échanges commerciaux vitaux.
« Pour savoir ce qui se passe en mer, nous devons être en mer », assène Hagag,décrivant une doctrine maritime de longue haleine. Ce qui signifie despatrouilles côtières, l’arrestation et la fouille des navires suspects etl’interception de convois d’armes vers Gaza en provenance de l’Iran.
Mais l’armée maritime mène également d’autres missions stratégiques, pour laplupart secrètes. Les marins à bord de l’Eilat sont exposés à tantd’informations classées qu’ils doivent signer un contrat de confidentialité.Souvent, ils ne connaissent pas exactement le rôle de leurs collègues.
« L’équipage est divisé en unités, et chacune fait son travail », continue lecommandant.
Sous ses ordres : un navire armé jusqu’aux dents et équipé de la plus hautetechnologie. Son arsenal comprend des missiles Barak merair, mer-mer, de longueportée ; des canons capables de viser des cibles en terre ferme et un héliport.Des cyber-armes complètent le tableau.
L’officier souligne l’efficacité ergonomique du navire et son organisation.C’est la seule plateforme israélienne qui permette de se battre « en troisdimensions : terre, mer, eaux sous-marines et airs », dit-il fièrement.
Son équipage se compose de 75 marins et 25 officiers, diplômés de l’Académienavale israélienne.
Du fait de l’exigence des missions, l’entraînement est très intense.
En dépit de son rôle majeur dans la défense de la nation, la marine israéliennen’hérite que d’une petite partie du budget militaire, accaparé par les arméesde l’Air et de Terre. « Nous attendions des fonds supplémentaires qui ne sontpas venus », note sèchement le commandant. Le nombre de vaisseaux diminue, maisles menaces restent les mêmes. Hagag et ses homologues doivent donc continuer àassurer la sécurité méditerranéenne avec les moyens du bord.