Attention, talent(s)

Défilé de fin d’études pour les élèves de la Wizo, l’école de design de Haïfa. Audace et maturité étaient au rendez-vous.

P24 JFR 150 (photo credit: DR)
P24 JFR 150
(photo credit: DR)

Tel-Aviv, Jérusalem, Haïfa. Le triangled’or des écoles de mode israéliennes. Mais si les réputations de Shenkar (RamatGan) et Bezalel (Jérusalem) ne sont plus à faire, l’école de design Wizo deHaïfa avait, semble-til, un train de retard. Fondé en 1971, l’établissementcompte 6 départements : architecture, graphisme, photographie, cinéma, mode etgestion.

Côté fashion, pendant longtemps l’école n’a pas su se hisser au niveau de sesconsoeurs. Mais, 5 ans après la nomination de Ran Shanvi aux commandes de lafilière mode, la Wizo relève fièrement la tête. Son défilé de fin d’année,jeudi 20 juin au port de Tel-Aviv, a été unanimement salué par la critique.Modeste, Shanvi loue le corps professoral dans son ensemble et un nouveau p r og ra m m e « mis au point en commun ».
Le soir du défilé, son énergie communicative et son attention toute paternelleportée aux jeunes créateurs en disaient cependant long.
23 étudiants présentaient leurs collections, fruit d’une année entière delabeur. Après une première partie où se sont dévoilés quelques-uns des élèvesles plus talentueux de 2e e t 3 e années, le défilé s’est ouvert par lacollection Indigo.
Kim Dror a choisi d’explorer les tonalités du bleu dans un travail remarquable,d’inspiration balkanoorientale, pour hommes et femmes. Richesse et attentionaux détails étaient au rendezvous.
A noter également, la collection d’Irit Shalev, intitulée AntoinNext. La jeunefemme a mélangé le rococo, en vigueur sous Marie-Antoinette, à l’univers dusport pour un résultat flashy et dynamique. Rula Jaraisy, elle, a voulu jeterun pont entre le Moyen-Orient et le monde occidental.
Sa collection Post Arabesque allie la délicatesse des motifs orientaux à unereprésentation moderne et féministe du vêtement. Une démarche que l’on retrouveaussi chez George Zaid qui a fait défiler des modèles masculins, une croixchrétienne sur la bouche.
Sa collection, Kyrie, eléison a pour point de départ le mont Athos,exclusivement réservé aux hommes moines, et entre en résonance avec un universurbain et architectural. Enfin, la Française Rebecca Sayada a présenté unecollection féminine de toute beauté (voir encadré).
Quelques jolis talents semblent donc avoir éclos et mûri dans l’école de Haïfa.Entre passé et futur, occident et orient, préoccupations et aspirationscontemporaines, la mode made in Wizo a de beaux jours devant elle.