L’ancien marécage devenu lieu de vie prisé

La mairie de Hadera est déterminée à développer le potentiel résidentiel et touristique de la ville.

P21 JFR 370 (photo credit: DR)
P21 JFR 370
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Hadera est située à mi-chemin entre Haïfa et Tel- Aviv. Commebeaucoup de villes en Israël telles que Binyamina, Zichron Yaacov, RishonLeTsion ou Petah Tikva, la cité revendique des débuts modestes, et a été bâtiedans le cadre d’une planification agricole à la fin du XIXe siècle.
Durant la plus grande partie de son histoire, Hadera est associée à un marais.Elle est alors éclipsée par ses voisines, Binyamina et Zichron Yaacov au nord,et Netanya au sud.
Zichron Yaacov et Binyamina sont des localités prisées des classes aiséesaujourd’hui, alors que Netanya est devenue à la mode avec ses jolies plages etson charmant front de mer.
Hadera, en revanche, ne s’est jamais vraiment affranchie de son coté provincialet reste toujours, à tort, perçue comme un bourg agricole. Une perceptionpeut-être liée à son nom, dérivé du mot arabe « Khadra », qui signifie « vert».
A la fin du XIXe siècle, le terrain qui est aujourd’hui Hadera n’était alorsqu’un vaste marécage, une véritable mer de roseaux verdâtres. Avant que lesterres ne soient vidées de leurs eaux par un réseau d’assèchement des sols etla plantation d’une forêt d’eucalyptus, l’endroit n’était guère sain et doncpeu recherché. Sur les 550 habitants qui vivaient sur ces terres avantl’assèchement, 210 personnes ont succombé à la malaria.
Aujourd’hui, Hadera n’a pas encore réalisé tout son potentiel. La cité couvreune surface de 53 km2, légèrement plus grande que celle de Tel-Aviv qui compte,elle, 52 km2. La ville s’étend sur des champs fertiles à l’est et jusqu’à lamer Méditerranée à l’ouest.
L’une des raisons de son assoupissement et de son apparence modeste réside sansdoute dans le fait que la ville n’a jamais pris la peine de mettre en valeurses 7 kilomètres de côte.
Par ailleurs, la cité est traversée par la grande route reliant le vieux Haïfaà Tel-Aviv et celle plus récente du littoral, et enfin par la ligne ferroviairecôtière.
La ville a développé la zone est de la ligne Haïfa–Tel-Aviv.
C’est là qu’une majorité de résidences ont été construites, comme la plupart deses entreprises. L’aire située à l’ouest de la grande route était considéréecomme infréquentable.
Ainsi, au lieu de développer son front de mer comme sa voisine Netanya, Haderal’a tout simplement négligé. Au lieu de tirer parti de l’atout que constituaitl’excellent réseau de transports, celui-ci est resté à la périphérie de laville.
Aujourd’hui, tout cela est train de changer, et la municipalité fait lapromotion d’un plan de développement pour la partie ouest de la ville en sedécidant à mettre enfin en valeur sa zone côtière.
Comme sur la Côte d’Azur 
La zone de Hadera située à l’ouest de la grande routeHaïfa–Tel-Aviv, et en particulier la partie qui se trouve à l’ouest du cheminde fer, avait été négligée en tant que zone résidentielle par la municipalité,mais quelques points demeurent intéressants.
D’abord la forêt d’eucalyptus à l’est de la ligne ferroviaire ; mais aussi le «Hadera Paper Mill » (la plus grande papeterie du Moyen-Orient) ; la centraleélectrique Orot Rabin (la plus grande du pays), et enfin la plus vaste usine dedessalement des eaux, qui fonctionne sur le principe de l’osmose inverse et quiproduit 127 millions de m3 d’eau traités par an.
Sans oublier le parc de Hadera, véritable « grain de beauté », qui abritaitautrefois l’une des rivières les plus polluées du pays.
Aujourd’hui la partie ouest de Hadera est appelée à se transformer en zonesrésidentielles qui auront vue sur la mer, sur le même modèle que les hôtels deprestige de Tel- Aviv ou de Herzliya. Une bonne perspective pour les futursrésidents « jeunes cadres dynamiques », avec notamment des niches d’emploisprévues à proximité.
Car la municipalité projette de construire un parc industriel et technologiqueultramoderne aux alentours. Le maire de Hadera, Haïm Avitan, fer de lance decet aménagement de toute la partie ouest de la ville, annonce : « Le nouveauHadera – à l’est comme à l’ouest – est appelé à devenir un centre moderne etanimé, et qui doublera sa population actuelle de plus de 80 000 habitants aprèsla mise en oeuvre du plan principal. Ce sera une ville bénéficiant d’un frontde mer et de plusieurs poumons verts, la forêt d’eucalyptus, le Sharon Park etle Nahal Hadera Park, tout comme les parcs publics dans la ville intra-muros.Nous construisons maintenant une esplanade sur le front de mer qui seral’équivalent des promenades de la Côte d’Azur et de la Riviera italienne. » 
Hadera mise sur l’ouest
« Au cours des 10 prochaines années, nous pensonsconstruire un certain nombre d’hôtels de luxe, pour un parc total de 2 300chambres. Est prévu également dans ce projet l’indispensable centre touristiqueavec restaurants, cafés, etc.
Nous prévoyons aussi de construire des parcours pour faire du jogging et duvélo – en résumé, tout ce qu’une station balnéaire du XXIe siècle peut offrir», résume le maire.
« L’esplanade sera réservée aux hôtels, mais la zone comptera néanmoins un bonnombre de tours modernes, résidences haut de gamme, juste derrière. Quelquescentaines d’appartements sont en cours de construction.
Durant les 10 prochaines années, en plus des hôtels de luxe planifiés, 10 000appartements sont également prévus.
Ainsi la zone ouest de Hadera adjacente à la mer verra sa population passer à40 000 habitants », poursuit l’élu.
La municipalité a donc choisi de miser sur la partie ouest de la ville, maisces plans auront une incidence sur Hadera dans son ensemble. La mairiedéveloppe un terrain à l’extrémité ouest de la ville, appelé « ParkNeighborhood ».
Une alternative résidentielle moins coûteuse pour ceux qui ne pourront choisirBinyamina ou Zichron Yaacov, fiefs de la plupart des familles aisées.
Une fois rempli, le voisinage comptera 7 500 unités résidentielles, ou 30 000résidents. Des habitations mitoyennes, à l’instar des 18 blocs de toursd’habitation et de bâtiments de 7 étages. Aucun prix n’a été précisé pour lesappartements.
Les fourchettes annoncées pour le « Park residences » peuvent déjà donner uneidée des prix attendus pour les logements situés dans l’ouest de la ville. Ilsdevraient être 5 à 10 % plus chers. Pour le « Park », un appartement moyen dequatre pièces se situera entre 1,2 et 1,3 million de shekels. Et la partieoccidentale devrait s’évaluer entre 1,3 et 1,45 million de shekels.