Repenser le cidre !

Avec son degré d’alcool similaire à celui de la bière, cette boisson fermentée est loin d’être une énième appellation pour le jus de pomme.

Apples and pears  300 (photo credit: Thinkstock/Imagebank)
Apples and pears 300
(photo credit: Thinkstock/Imagebank)
Demandez à la plupart desIsraéliens s’ils savent ce qu’est le cidre : ils vous répondront sans hésiterqu’il s’agit de jus de pomme sucré et légèrement visqueux. Et surtout, sansalcool. Allez donc en Angleterre, en Normandie ou en Bretagne, là-bas, le cidreest une boisson alcoolisée qui s’obtient par la fermentation du jus de pomme.
Le cidre est connu dans le monde entier. Il contient un degré d’alcooléquivalent à celui de la bière et peut être brut ou doux.
En Angleterre, il se vend dans des bouteilles de bière. Rares sont les bars quin’en proposent pas. Strongbow, Bulmers, Blackthorn et Woodpecker sont des nomsinternationalement connus. Le cidre est un produit artisanal. En voyageant dansle Sud- Ouest de l’Angleterre, vous n’aurez pas de mal à rencontrer desproducteurs locaux.
En France, le cidre est tout aussi important.
Les locaux en sont très fiers. On le trouve dans des bouteilles similaires àcelles du champagne ou du vin, de 750 ml. La boisson pétillante est traitéeavec beaucoup de respect dans les régions productrices.
On le confond souvent avec le poiré. Les deux produits sont assez analogues, sice n’est la composition, à base de poire, du second. Mais les poires permettantde faire du poiré sont rares et mettent beaucoup de temps à fermenter. Aussi leproduit estil précieux. Si l’on trouve parfois sur les bouteilles la mention «Cidre Poiré », il s’agit généralement de cidre dans lequel a été ajouté un peude poiré pour donner plus d’intensité à l’arôme.
La nouvelle bière 
Le cidre fait une brève apparition en Israël au milieu desannées 1990 quand Cider Hagalil, société productrice de boissons nonalcoolisées, propose sur le marché Outcider.
Au grand dam des consommateurs, le breuvage, lourd et trop sucré, ne ressemblepas vraiment au cidre produit en Europe.
Sans surprise, il ne durera pas.
Néanmoins, le cidre est la boisson idéale pour le climat israélien. Léger,frais et pétillant, le tout associé au bon arôme de la pomme.
En Israël, la tendance est aux nouvelles boissons. Certains, par exemple,parlent de la bière comme du nouveau vin. Dans la même veine, certains pensentque le cidre est la nouvelle bière, sous prétexte que, soudainement, quelquesâmes particulièrement entreprenantes se sont lancées dans la production decette boisson sortie de nulle part.
Depuis deux ans environ, quelques initiatives ont émergé pour permettre aucidre israélien de trouver ses lettres de noblesse sur l’avantscène de laboisson pétillante et légère. Il est ainsi produit de différentes manières :dans une cave à vin, par un brasseur ou par un cultivateur de vergers de pommeset de vignes.
Sideffect est un cidre nouveau. Ses racines sont profondément ancrées dansl’industrie de la pomme. Il est produit par le kibboutz Elrom, dans le Nord duGolan. Cette coopérative cultivait ses vergers de pommes bien avant les autres.Déjà, dans les années 1970, elle était connue pour la qualité de ses fruits. Sasituation à 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer est idéale.
C’est à cette époque que le Professeur Cornelius Ough de l’Université deCalifornie visite le Golan et observe la qualité des pommes. Selon lui, larégion est parfaite pour la culture des vignes. Les premières seront doncplantées en 1976. Et, en 1982, Shimshon Welner abandonne les pommes au profitdu raisin pour produire le vin israélien le plus goûtu depuis 100 ans. Il créealors la cave des vins du Golan, dont le kibboutz Elrom devient partenaire.
Pomme, raisin, pomme 
Trente ans plus tard : le kibboutz s’est maintenantreconverti en entreprise de fabrication de cidre. Il fait appel aux pommes demeilleure qualité possible provenant de la société Bereshit et à l’expertise dufabriquant de vin Itai Lahat. Résultat : la production de deux types de cidre,l’un brut et l’autre demi-brut.
Ses connexions avec les vins du Golan sont toujours d’actualité et deux des PDGde la cave à vin viennent du kibboutz Elrom. Il est d’ailleurs possible queleur cidre soit un jour distribué par le fameux vignoble.
Tura Winery (la cave à vin de Tura), dont le slogan est « patience etinspiration », a été créée en 2003 par Erez et Vered Ben-Saadon.
Leurs vignobles et vergers poussent sur le mont Bracha à une altitude de 850mètres.
Ils produisent du très bon vin (vous devez absolument tester leur Merlot !)ainsi qu’une nouvelle huile d’olive. Mais leur dernière initiative est celle deproduire du cidre.
Un troisième nom à retenir dans la production de cidre en Israël est DennyNeilson, un immigrant californien. Sa boisson porte le nom malin d’Isra-Ale. Ilproduit son cidre dans sa boutique appelée The Winemaker (le « fabricant » devin) situé sur les collines de Jérusalem. Son travail fournit les fabricants devin, les brasseurs et tout un chacun qui souhaite produire du cidre.
Il confectionne deux types de breuvages, nommés Buster, avec des pommes enprovenance du kibboutz Tzova.
Plus d’excuse donc pour ne pas connaître le cidre en Israël ! Inutiled’attendre une crêpe bretonne pour en déguster. Pour les fraîches soiréesd’hiver ou les chaudes journées d’été, le cidre local reste la meilleuresolution pour se désaltérer en toute sécurité !