Après Pékin, Moscou

Bibi repart cette semaine en Russie. Objectif: éviter une vente de missiles S-300 à la Syrie.

Bibi 521 (photo credit: OLIVER WEIKEN/REUTERS)
Bibi 521
(photo credit: OLIVER WEIKEN/REUTERS)
Retour éclair. Après 5 jourspassés en République populaire de Chine, le Premier ministre BinyaminNetanyahou doit se rendre à Moscou cette semaine.
Un voyage confirmé samedi 11 mai, alors que Bibi avait déjà échangé avec leprésident russe Vladimir Poutine depuis Shanghai.
Au programme : la Syrie. La Russie compte en effet parmi les derniers soutiensinternationaux à Damas, en dehors de l’Iran. La semaine dernière, la presseaméricaine a rapporté qu’Israël avait fait part aux Etats-Unis d’une venteimminente de missiles S-300 russes au régime de Bachar el-Assad. Des missilessol-air, à la portée de 200 kilomètres. Il s’agirait d’une opération conclue en2010, comprenant 144 missiles opérationnels, à livrer d’ici 3 mois. Le S-300est le missile multicible et antisystème aérien le plus évolué au monde.
Il serait capable d’atteindre 100 cibles simultanément, y compris dans lesairs, à une altitude de 27 000 mètres.
Voilà plusieurs années qu’Israël invite régulièrement la Russie à ne pas vendred’« armes qui changeraient la donne de la région » à la Syrie ou à l’Iran. Unestratégie qui avait déjà permis d’éviter une transaction avec Téhéran, en 2010.
Le Premier ministre devrait être reçu à la résidence présidentielle de Sochi,au bord de la Mer noire. Les deux dirigeants se sont rencontrés pour ladernière fois l’année dernière, un mois après la réélection de Poutine.
Bilan chinois 
Sur le même sujet, le secrétaire d’Etat américain John Kerrys’est montré très ferme sous des dehors courtois : « Je pense que nous avonsété suffisamment clairs. Nous préférons que la Russie n’assiste pas la Syrie. Ceserait contre-productif », a-t-il déclaré la semaine dernière. Le diplomates’est également rendu à Moscou le 7 mai pour des pourparlers avec Poutine et leministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, afin d’essayer demettre un terme à la guerre civile syrienne.
Par ailleurs, Binyamin Netanyahou a su se montrer très persuasif, la semainedernière en Chine, plaidant pour davantage de coopération économiquesino-israélienne. Loin de la polémique budgétaire en Israël (voir ci-contre),Bibi a pris le temps de visiter de nombreuses entreprises à Shanghai comme àPékin au cours de ses 5 jours dans l’Empire du Milieu.
Mais si le Premier ministre convoite surtout des accords commerciaux avec la 2epuissance économique au monde, la nouvelle équipe dirigeante à Pékin voit leschoses autrement. Le président et le Premier ministre chinois, Xi Jinping et LiKeqiang, souhaitent en effet occuper une nouvelle place diplomatique parmi lessuperpuissances.
Un souhait qui passe souvent par la table de négociationsisraélo-palestiniennes, d’autant que Pékin a des intérêts pétroliers auProche-Orient.
C’est pourquoi la Chine a reçu le chef de l’Autorité palestinienne, MahmoudAbbas, la même semaine que Netanyahou et proposé un plan de paix en 4 points.Si le projet ne contenait rien de nouveau, Bibi a eu soin d’accueillir laproposition avec respect. Prouvant, s’il le fallait, le grand désir israéliende faire des affaires avec Pékin.