Charlie Hebdo : un hommage planétaire

Après l’attentat qui a touché la rédaction le 7 janvier, les messages de soutien ont commencé à affluer des quatre coins de la France et, plus étonnant, du monde entier

L'Empire State Building de New-York aux couleurs du drapeau français (photo credit: REUTERS)
L'Empire State Building de New-York aux couleurs du drapeau français
(photo credit: REUTERS)
C’est un slogan plutôt simple : « Je suis Charlie ». Une façon pour ceux qui l’utilisent de dire que s’attaquer à Charlie Hebdo, c’est s’attaquer à la presse, à la liberté, à la démocratie. A la France. Mais l’indignation face à l’attaque a dépassé les frontières et s’est répandue à travers le globe. Les dirigeants étrangers ont été nombreux à adresser des messages de soutien : la reine Elisabeth II a présenté « ses condoléances » aux familles des victimes et les dirigeants allemands, espagnols, italiens se sont également exprimés. Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, s’est dit « consterné » ; Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne) a condamné « un acte intolérable ». 44 Etats étaient représentés par des officiels à la marche républicaine de Paris dimanche 11 janvier dernier.
La presse internationale a également été touchée par l’événement. Des caricaturistes du monde entier ont rendu hommage à leurs homologues français, et de nombreux titres ont choisi de consacrer leur une au sujet dont le New Yorker, hebdomadaire américain reconnu pour la qualité de ses dessins. Pour L’Orient-Le Jour, « la mort de ces 12 personnes nous rallie derrière cette belle exception culturelle française qui accepte que toute vérité soit bonne à dire tant qu’elle est dite avec intelligence et courage ».
Rassemblements spontanés et officiels
Mais ce qui frappe le plus, c’est la quantité de rassemblements spontanés qui ont eu lieu sur tous les continents. A Londres et à Montréal (par moins 33 degrés), où vivent beaucoup de Français. A Hong-Kong, où la liberté de la presse est restreinte par le pouvoir communiste chinois. A Washington, mais aussi Buenos Aires, Abidjan, Beyrouth, Séoul ou Auckland. Les attentats ont eu un écho international.
En Israël, deux rassemblements officiels ont eu lieu. Le premier, organisé à l’initiative de l’ambassade de France le lendemain du premier attentat. Après avoir allumé deux bougies devant le portrait des victimes, l’ambassadeur a écouté Shimon Peres rendre hommage aux valeurs de la France avant de parler à son tour. Il a tenu notamment à remercier l’ensemble des Israéliens pour leur amitié. « A travers Charlie Hebdo, on s’en est pris à la liberté de la presse, à la liberté d’expression. Israël, comme la France, est attaché à ces valeurs qui sont les piliers de nos démocraties, et Israël ne connaît que trop bien, hélas, les méthodes des terroristes », a-t-il déclaré.
Arrive ensuite le grand public, constitué majoritairement de Franco-Israéliens. La Maison de France de Jaffa est pleine. Beaucoup n’ont pu rentrer. Dans les mains, beaucoup de pancartes « Je suis Charlie » (en français et en hébreu), des dessins, des journaux, des crayons. L’émotion est palpable. Itzhak Herzog, Tzipi Livni, Amir Peretz et Silvan Shalom sont présents. Ils participent à une minute de silence, avant de prononcer de brefs discours qu’ils concluent tous par un « Je suis Charlie ».
Et dimanche 11 janvier, un autre rassemblement était organisé à la mairie de Jérusalem en présence du maire Nir Barkat, d’un de ses adjoints, de l’ancien président du Fonds social juif unifié Pierre Besnainou et du Grand Rabbin de Jérusalem Shlomo Amar. Initialement dédiée aux victimes de l’attentat de Charlie Hebdo, la cérémonie a évidemment pris une autre tournure à la suite de la prise d’otages de Vincennes. Pour Pierre Besnainou, ce drame s’ajoute aux horreurs de l’affaire Halimi et de la tuerie de Toulouse, qui laissent penser que malgré l’implication des pouvoirs publics « on ne peut pas protéger les juifs en France ». Il ajoute cependant qu’« Israël n’est pas une porte de sortie » et considère que l’aliya ne doit pas être motivée par la peur, une façon de réagir aux propos tenus par Netanyahou après l’attaque. 
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