A qui profitera la guerre ?

L'autre guerre: les partis politiques pour le pouvoir.

Binyamin Netanyahou sur l'opération Bordure Protectrice (photo credit: REUTERS/KNESSET)
Binyamin Netanyahou sur l'opération Bordure Protectrice
(photo credit: REUTERS/KNESSET)
Nombre de dirigeants, américains ou israéliens, ont vu leur cote de popularité grimper à la faveur d’un conflit armé ou d’une attaque terroriste menée contre leur territoire. Car ce type d’événement sonne le rassemblement de la nation autour de son drapeau et aplanit les différends. Le meilleur exemple aux Etats-Unis en est le président George W. Bush, fort de 92 % de soutien dans les sondages, après l’attentat du 11 septembre 2001. Un record absolu dans l’histoire américaine. En Israël, c’est le premier ministre Ehoud Olmert qui enregistre le meilleur score avec 71 % d’avis favorables à sa prise de contrôle du pays, suite à l’attaque cérébrale d’Ariel Sharon. Sa cote était aussi au plus haut au début de la seconde guerre du Liban. Avant de tomber à 2 %, pire résultat jamais obtenu, à l’issue du conflit.
Si Binyamin Netanyahou était désavoué quand les questions économiques primaient, il a pu regonfler son image à chaque fois que les questions sécuritaires ont fait la une. Difficile de dire si tel semble être le cas avec l’opération militaire en cours. Bon nombre de citoyens sont en colère contre le Premier ministre et le tiennent pour responsable de cette pluie de roquettes qui s’abat sur le pays.
Le seul parti de droite qui se porte bien et pourrait cueillir les dividendes du conflit est à ce jour HaBayit HaYehoudi qui gagnerait 6 sièges supplémentaires aux prochaines élections selon un sondage de la Chaîne parlementaire. Pour l’heure, c’est son dirigeant Naftali Bennett qui se positionne au mieux pour capitaliser ce nouveau conflit. Il s’est rendu dans le Sud, a appelé à briser le Hamas et à perpétrer des assassinats ciblés comme ceux qui ont causé la mort de Cheikh Ahmed Yassin et Abdel Aziz Rantisi.
Bennett, ancien général d’un commando de reconnaissance, s’est exprimé sur les médias étrangers et a tenu tête à un journaliste d’Al-Jazeera qui l’a invectivé sur le fait que Tsahal tue des civils dans la bande de Gaza. Lors de la « conférence sur la paix » au cours de laquelle les participants ont dû courir aux abris lors d’une alerte, il a tenu la dragée haute aux journalistes de gauche, leur expliquant ce que lui avait appris son expérience dans le high-tech : quand une idée s’avère ne pas être la bonne, on va de l’avant et on tente de nouvelles approches. Puis il a été épinglé par un activiste pour la paix aux intentions belliqueuses, ce qui lui a permis de faire à nouveau les gros titres dans la presse israélienne et étrangère. « Les gens peuvent me chahuter autant qu’ils veulent, c’est le privilège d’une démocratie que de pouvoir le faire en toute impunité. Ce qui est le loin d’être le cas dans les pays de la région auxquels je souhaite de pouvoir bénéficier de la liberté offerte par une telle démocratie », a-t-il déclaré sur Al-Jazeera.
Les Israéliens soutiennent l’opération Bordure protectrice, même ceux les plus à gauche de l’électorat. Des sources proches du Likoud affirment que si l’opération militaire peut être qualifiée de victoire, Netanyahou pourrait bien être réélu haut la main à la tête du Likoud et bénéficier après-guerre d’un regain de popularité. Et tous les leaders de droite pourraient profiter de retombées positives. Si un tel scénario se confirmait, Netanyahou n’aurait à craindre ni le député Moshé Feiglin, ni la forte concurrence de son ministre de l’Intérieur Gidon Saar, pas plus que l’ancien ministre des Affaires sociales Moshé Kahlon. Selon la rumeur, si l’opération se termine bien, Netanyahou trouverait un moyen de lancer non seulement des primaires anticipées du Likoud, mais aussi des élections générales.
Un ancien ministre du Likoud, Moshé Kahlon entend fonder un nouveau parti et se présenter aux prochaines élections générales. Quant à la formation travailliste, elle a d’ores et déjà annoncé que son dirigeant actuel Isaac Herzog, serait candidat au poste de Premier ministre lors de ces prochaines élections.
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