Ariel, l’ange samaritain

Bien que située dans une zone rurale, la ville d’Ariel se révèle riche en activités culturelles. Fière des 12 000 étudiants de son université, elle propose aussi une multitude d’offres d’emploi

ariel (photo credit: (© Conseil d’Ariel))
ariel
(photo credit: (© Conseil d’Ariel))

Ariel est unelocalité de 20 000 habitants, située dans le coeur de la Samarie biblique,souvent désignée comme la Cisjordanie. Elle appartient à ce qu’on appelle les“zones de consensus”, qui ne font juridiquement pas partie de l’Etat d’Israël, maisque la grande majorité des Israéliens espèrent voir sous la souveraineté del’Etat, dans un quelconque traité de paix.

En 1940, 40 familles dirigées par le maire Ron Nahman s’installent au sommetd’une colline aride et rocheuse, qui s’apprête à devenir la ville d’Ariel.L’initiative répond à une tendance qui suit la guerre des Six- Jours : investirles zones qui représentent une importance stratégique pour l’Etat. Cette hautechaîne de montagnes qui domine la région tout entière en fait partie.
Si à l’époque les conditions de vie sont rudes, aujourd’hui, trente ans plustard, Ariel est un endroit agréable où il fait bon vivre. Son territoire couvreplus de 1 200 hectares, à une altitude de plus de 700 mètres.
A mi-chemin entre la mer Méditerranée et la rive du Jourdain, précisément à 35kilomètres de l’une et l’autre destination, la ville se trouve à 25 minutes envoiture de la jonction Morasha, de l’entrée de Tel-Aviv et de Ramat Gan ; et àenviron 50 minutes de Jérusalem.
Ariel répond à la majorité des besoins culturels de ses résidents et offrenombre de divertissements. La commune est surtout riche d’une grande universitéqui compte 12 000 étudiants. Dans une ville de 20 000 habitants, cette quantitéde jeunes exerce une incidence notable sur la vie sociale et culturelle.
D’après Hana Golan, directrice générale de Gvanim - la compagnie municipale quitraite les activités culturelles et les divertissements de la ville - leHeichal Hatarbout (centre culturel) organise régulièrement des représentationsthéâtrales, concerts et autres manifestations culturelles. “Nous ne sommes pasune ville-dortoir”, affirme-t-elle. “Nous proposons des activités culturelles,et comptons divers restaurants et cafés ; un country club et l’hôtel EshelHashomron qui attire... les pèlerins chrétiens ! Ici, c’est le pays de l’Ancientestament, raison pour laquelle les touristes viennent à Ariel.”
Le confort d’une petite ville, avec les services d’une grande

Tova Gilboa etson mari Menahem sont des résidents de longue date. Arrivés avec la secondevague d’immigration, en 1979, ils sont les propriétaires de l’hôtel EshelHashomron. Pour Tova, Ariel est unique en son genre.
“Certains considèrent la vie en Samarie comme problématique”, reconnaît-elle.“Je pense le contraire. Il y a certes certains inconvénients, mais lesavantages l’emportent de loin. Où, en Israël, peut-on trouver une ville denotre taille dans une zone périphérique, avec une institution académique et unedynamique culturelle ? A bien des égards, nous combinons les avantages d’unepetite ville à ceux d’une entité plus importante, en milieu urbain. En résumé :Ariel c’est le confort d’une petite localité, avec un niveau de services àpeine inférieur à celui d’une grande ville.”
Concernant l’immobilier, l’université - et son grand nombre d’étudiants -génère une demande importante de logements locatifs. Le fait qu’Ariel ne soitpas une villedortoir attire en outre d’autres résidents potentiels : les jeunesfamilles avec enfants qui préfèrent un environnement urbain avec desinfrastructures commerciales et éducatives, et des services gouvernementaux.
Les possibilités d’emplois sont par ailleurs intéressantes. L’université estune source importante de postes, à l’instar des incubateurs technologiques, desparcs industriels de la ville elle-même et du parc industriel de Barkan, àproximité.
Nahman, maire depuis la fondation de la ville, est optimiste quant à lasituation. “Ariel est au coeur de la Terre d’Israël, et selon un consensusgénéral, cette partie du pays figurera dans tout traité de paix”,explique-t-il. “La demande est forte parce que nous proposons des logements àdes prix très attractifs, et que la qualité de vie est excellente - excellentclimat, excellent réseau d’éducation, etc.”
Pour l’heure, toutefois, le marché de l’immobilier de la ville évolue sur unepente descendante, à l’instar de l’ensemble du pays. D’après Eli Arbiv, agentimmobilier de la région, “il y a encore peu de temps, le marché immobilierd’Ariel se portait bien mieux. Le tempo était plus rapide : les maisons étaientachetées avec empressement. Aujourd’hui, les gens vendent et achètent desmaisons, certes, mais le rythme est plus lent”. Les professionnels certifientcependant que “pour l’heure, la situation reste satisfaisante”.
Quartiers-phares et zones périphériques

L’investissementperdure. “Après tout, le rapport sur investissement d’un trois pièces dansl’une des régions les moins chères de la ville peut atteindre les 4,5 % par an- soit un taux important.”
La demande provient en majorité des résidents locaux, qui souhaitent vivre dansdes appartements haut de gamme.
Ils vendent aux jeunes mariés qui ont à peine quitté le nid parental, auxlocaux à la recherche d’investissement ou à des habitants externes, à l’affûtd’un modeste investissement immobilier. La demande extérieure est relativementfaible. Certains recherchent également une maison avec jardin à petit prix.
Comme toutes les villes, Ariel a ses quartiers-phares, et d’autres, moins hautde gamme. La zone la moins chère est celle construite pour les nouveauxarrivants, il y a trente ans, dans le quartier de l’entrée occidentale de laville. Là, un appartement de trois pièces peut coûter moins de 600 000 shekels,et un loyer s’élève à 2 200 shekels en moyenne.
La zone la plus chère de la ville est située à proximité de la rue Hashaked.Sur la crête ouest d’Ariel, les maisons sont en majorité unifamiliales oujumelées, avec des vues dégagées sur la campagne environnante. Ces logementsont été construits sur des parcelles de terrains vendus à quelquesuns despremiers habitants, dans les années 1970. Les parcelles peuvent couvrir 650mètres carrés et les maisons avoir une surface au sol de 250 mètres carrés.Elles sont évaluées entre 2 millions et 2,5 millions de shekels.
Les prix des quartiers autour de l’université sont également élevés,relativement, par rapport aux normes d’Ariel : un appartement de quatre pièces,de 120 mètres carrés, peut se vendre 950 000 shekels, ou être loué 3 500shekels par mois.