I24News a pris l’antenne

Premiers décryptages avec Stéphane Calvo, pour le lancement de la nouvelle chaîne d’infos internationale en français I24News.

P22 JFR 370 (photo credit: Lauren Tolila)
P22 JFR 370
(photo credit: Lauren Tolila)

Mardi 30 juillet,18 heures, heure israélienne. Le journaliste du soir, Jean-Charles Banoun, quiprésente la grand-messe du 20 heures, a exceptionnellement pris l’antenne deuxheures plus tôt que prévu. Motif : la conférence de presse conjointe de JohnKerry, Tzipi Livni, Saeb Erekat, en direct de la Maison Blanche, qui doivent seprononcer sur le renouveau du processus de paix.

Sur l’écran, le bandeau rouge Breaking News. Pour l’occasion, la nouvellechaîne d’infos internationales I24News, financée par Patrick Drahi et dirigéepar Franck Melloul a bouleversé ses programmes. Actualité oblige. Un exercicesans filet pour la jeune station. Ou presque, puisque l’opération ne relève pasde l’improvisation totale.
Le matin même, 11 heures, dans les locaux de la station, Stéphane Calvo, auxcommandes de la chaîne française, directeur de l’info et des programmes, prendles choses en main. « Nous allons casser l’antenne », explique-t-il, « maisc’est programmé ». « Car en télé », poursuit-il, « il y a deux façonsd’interrompre inopinément la programmation : soit en raison d’une actu chaude,imminente, qu’il faut couvrir, c’est alors du direct complet. Soit pour un événementattendu dans le courant de la journée, et là, nous avons quelques heures pournous organiser ».
C’est le cas de l’événement de ce soir. Calvo cale avec ses homologues deschaînes anglaise et arabe le lancement de cette édition spéciale, chacune danssa langue de diffusion.
Mais aussi préparée que soit la couverture d’un tel événement, l’improvisationa toujours sa place en télévision. La conférence de presse débutera avec uneheure de retard, une heure que Jean-Charles Banoun, entouré des experts de lachaîne aura dû combler. Au total : près de 4 heures de direct pour lejournaliste du soir et ses intervenants juifs et arabes, invités la journéemême, qui se sont succédé au micro. Et un pari réussi pour Stéphane Calvo. Unde ses premiers grands moments dans les nouvelles fonctions qu’il occupe àI24News.
Questions de cibles

Un bon point pourla toute nouvelle chaîne qui n’affiche alors que quinze jours d’existence.Après plusieurs semaines d’attente et à grand renfort d’annonces, la station afinalement pris tout le monde de court pour occuper les écrans le 17 juilletdernier. Un départ précipité ? Non, estime Calvo, « nous attendions juste lesautorisations administratives d’émettre qui sont enfin arrivées. Les équipesétaient prêtes. Nous avons même pu procéder à une sorte d’entraînement en fauxdirect pendant une quinzaine de jours, en circuit fermé. Mais comme pour toutesles télévisions du monde, la technique a besoin d’être “en vrai” pour serégler, ce qui explique les quelques problèmes techniques du début,inévitables. Tout cela s’oublie vite », affirme-t-il, « le public est indulgent».
Double avantage pour ce lancement en début d’été : une actualité chaude avec lareprise des pourparlers de paix et une marge de manœuvre pour progresser, histoired’être fin prêt début septembre, le grand rendez-vous de la rentrée.
Pour l’heure, Stéphane Calvo se déclare satisfait des premiers retours. « Nousenregistrons un très bon feed-back », affirme-t-il, « surtout sur Internet ».Le directeur de la chaîne française n’a pas encore de chiffres à communiquer –trop tôt ou trop discret – mais se félicite de voir que « les stationsinternationales commencent à reprendre nos infos, comme la BBC ou France 24 »,la preuve que selon lui la chaîne est vue par les professionnels de la télé. «Nous ne sommes pas encore cités, mais cela viendra », assure-t-il.
Côté téléspectateurs, difficile de définir le public type. La chaîne françaiseest diffusée en France, Belgique, Luxembourg, Afrique francophone, Antilles. Etprochainement en Israël et au Canada. Stéphane Calvo se fait l’écho des propostenus par Frank Melloul, il y a quelques mois. A savoir : faire une télévisionpour ceux qui ne connaissent pas, qui n’aiment pas Israël. Mais à voir lescommentaires sur les réseaux sociaux, Facebook notamment, c’est en premier lieula communauté juive de France qui semble avoir répondu présent. Une communautéen attente d’une chaîne de remplacement après la disparition de feu Guysen, etdont l’indice de satisfaction est mitigé. Outre la curiosité qu’elle suscite,la nouvelle station ne semble pas faire l’unanimité car friande d’actualitéssur Israël, cette population considère I24News trop généraliste et pas assezcentrée sur l’Etat hébreu.
Pas de quoi inquiéter Calvo, qui confirme : « Ce n’est pas notre cible. Nousenregistrons un bon démarrage pour les 3 chaînes. Le streaming sur Internetfonctionne très bien, nous allons proposer des Podcasts d’ici peu ». Depuisl’entrevue, les applications Androïd pour Smartphone ont été lancées.
Montrer cet Israël que je ne saurai voir

En matière decontenu, I24News refuse de se définir comme une chaîne israélienne. Elle seprésente comme une station émettant d’Israël, forte d’une expertiseparticulière sur la région, mais qui se veut internationale « à l’image de laBBC ou d’al-Jazeera ». « Bien sûr », ajoute Calvo, « les spectateurs viendrontnous voir pour nos informations sur Israël, et nous n’avons pas à rougir decela. C’est avant tout l’actu qui décidera ».

Un jeu d’équilibriste en quelque sorte : jongler entre des informations àteneur internationale, des contenus généralistes – comme le magazine du sportqui ne peut se nourrir de la seule, trop faible, actualité locale –, et desémissions thématiques – Culture, Le Mag ou Social Blog – et autres débatspolitiques — Tout est dans la presse – quasiment exclusivement consacrés à lasociété israélienne. Qui devront donc séduire les téléspectateurs, a priori nonjuifs, du monde entier.
Irréaliste ? Défi osé ? Pari risqué ? On peut s’interroger sur la réellepossibilité d’intéresser celles et ceux, dispersés sur la planète, hostiles àIsraël – et ils sont nombreux – en leur parlant un peu, beaucoup,passionnément, mais pas trop, de l’Etat hébreu. Le dosage semble alambiqué.
Ni télé d’opinion, ni chaîne d’Etat, I24News se propose de « décrypter,débattre pour présenter “toute la photo” ». Son objectif : combler pendant desannées le manque d’informations sur Israël, « la mauvaise compréhension de cetEtat qui fait qu’il est mal perçu, mal accepté dans un monde focalisé sur leconflit et qui oublie qu’Israël, c’est aussi un îlot de culture, high-tech,démocratie ».
« Ce qui est important », ponctue Calvo, « c’est de montrer ce qu’on ne voitpas, ou peu, à l’étranger : la culture israélienne, dans toute sa diversité,juive et arabe ».
Ni de droite, ni de gauche
Un brinpropagandiste I24News ? Non, rétorque-t-il. Et d’affirmer l’indépendance de lastation qui, si elle ne sera jamais anti-israélienne, aspire à rester critiqueet à suivre une ligne éditoriale la plus honnête possible. A présenter l’infode façon factuelle et de manière crédible, « sans trop avoir tendance àdéfendre ». Mais aussi, à faire parler toutes les voix. « Il est rare depouvoir suivre un débat sur une chaîne internationale entre un Arabe et un Juifqui porte une kippa », note Stéphane Calvo. « Et bien cela arrivera chez nous.Comme il pourra bien sûr s’agir d’un intervenant juif laïc de gauche. Notrepromesse, c’est d’amener une originalité et de donner la parole à tous. »Objectivité pour maître mot, crédibilité comme credo, I24News refuse lesétiquettes et ne se revendique, ni de droite, ni de gauche. La partialité,encore et toujours. Sa terminologie lexicale ? Là encore, elle opte pour unsavant équilibre entre le vocabulaire de la communauté internationale et celuide la presse francophone israélienne. « On parlera de “Territoires” et non de“Territoires occupés” », précise Calvo, « on n’emploiera pas le terme de colon,mais on préférera Cisjordanie à Judée-Samarie ».

A ceux – juifs francophones notamment – qui reprochent à I24News de se placertrop à gauche de l’échiquier politique, Stéphane Calvo donne rendez-vous dansle temps. « C’est sur la durée que sera jugée l’honnêteté de notre démarche.Notre volonté est d’être pluraliste, ce qui peut provoquer des blocages dans lamesure où on a toujours besoin de mettre les gens dans des cases. La chaîneessaie simplement de présenter Israël autrement, dans sa diversité, comme on apu le faire avec ce portrait de femme, professeur de danse, à Ramallah. »Diversité, le mot revient souvent dans la bouche de Stéphane Calvo. Quand onlui fait remarquer qu’elle ne s’affiche pas à l’écran de la chaîne française,puisque pour l’heure, aucun présentateur arabe ne fait partie des équipes, ilréplique que les choses pourraient changer avec l’arrivée de France d’unnouveau venu. Les négociations sont en cours. Mais il insiste sur le fait de nepas céder aux quotas : « Je n’irai jamais chercher une femme voilée pour leprincipe. J’embauche celui qui convient au poste, qu’il soit juif, arabe, oupas ».
L’info en tête de liste
Calvo, qui aroulé sa bosse dans nombre de rédactions françaises, est un habitué de lagestion d’équipe. Pour le lancement de la chaîne française, il a procédé aurecrutement de 70 personnes.

De quelle tête d’affiche est-il le plus fier ? « On ne peut pas choisir parmises enfants », sourit-il, « chacun est à sa place ». Il se félicite toutefoisde ce qu’il définit comme les deux points d’ancrage de la station : Le Morning,quotidienne du matin et le journal du soir.
Selon lui, l’équipe de la matinale de 2 heures, de 8 à 10 heures, autour deBarbara Scherer, « a trouvé une identité, un rythme. Elle s’est déjà installée.C’est un bon réveil et constituera incontestablement un vrai rendez-vous de lachaîne. » Quant à la tranche info du soir, 20-22 heures, elle a été confiée àJean-Charles Banoun, journaliste sportif radio fort de 15 ans d’expérience aumicro d’Europe 1 : « une vraie personnalité », estime Calvo. « C’est un choixpersonnel, un choix risqué puisqu’il n’avait jamais fait de télé auparavant,mais c’était le bon choix. Je n’ai aucun regret. » Banoun, qui avait envie devenir tâter le sol israélien depuis un certain temps déjà a donc débarqué avecfemme et bagages. Son épouse Déborah a elle aussi intégré l’aventuretélévisuelle en tant que chef d’édition sur Le Morning. Un heureux timingfamilial.
Autre source de satisfaction pour Calvo : les journaux télé. « Nous avons desjournalistes de qualité ». Et de citer une jeune recrue, Sarah Gaudron, encharge des éditions du soir, qui elle aussi fait ses premiers pas derrière lepetit écran, après être passée par la Turquie. « C’est une découverte, ellevient du monde du documentaire. Elle possède une solide connaissance de l’info,elle est très douée ». Un visage pour Calvo. « Il faut aussi citer DanielleGoldminc, qui passe à merveille. Dans l’ensemble, en termes de présentation denews, nous sommes sur un très bon niveau ».
Un point important pour Calvo puisque les journaux s’enchaînent – et seressemblent – à un rythme de 10 minutes toutes les demi-heures. Une qualitéd’info qu’il attribue également aux chefs d’édition qu’il est allé débaucher deFrance 24, « car c’est un métier très spécifique qui ne se trouve pas enIsraël. C’est comme chercher un moniteur de ski à Tel-Aviv ».
Détendre et étonner
Quant à la partiemagazine, elle apporte fraîcheur et originalité à la chaîne. « Le sport esttrès bien porté par Valérie Perez, une grande professionnelle. » Laprésentatrice blonde, qui a officié pendant des années sur France 2 avant defaire récemment son aliya, mérite en effet la palme de la pétulance et dusourire. Le sport est incontestablement son dada et sa passion estcommunicative. Son point fort selon Calvo : « savoir s’adresser au plus grandnombre, pas seulement aux inconditionnels ».

Le directeur de la chaîne cite aussi l’émission de Julien Bahloul, Sur le web,« un programme qui n’existe pas ailleurs ». Et salue Tout est politique,émission tournée depuis Paris, présentée par Isabelle Assayag, et qui réunitchaque semaine Michaël Darmon et Christian Mallard, « deux grands spécialistesqui commentent l’actualité de la semaine, politique et internationale, etcroisent leur regard sur différents sujets ».
Et parmi les projets qui lui tiennent particulièrement à cœur, l’émissionReportage, qu’il présente. Le concept : un film documentaire de 13 minutessuivi d’un débrief avec le réalisateur. « J’étais tout à fait légitime pour lefaire puisque je viens du reportage, j’en ai tourné des centaines ». Une bulled’oxygène pour ce directeur d’antenne multicasquettes qui a dit adieu auterrain par manque de temps. « En tant que rédacteur en chef du programme, jeconstruis le sujet, assiste au montage », explique celui qui accumule desannées d’expérience radio, mais découvre le passage à l’antenne.
Au total, une dizaine d’émissions magazines composent la programmation. « Noussommes partis avec du contenu », estime Calvo, « mais bien sûr, la grille desprogrammes va être amenée à évoluer ».
Ce qui manque ? «Mettre davantage l’accent sur le high-tech, un domaine tellement riche enIsraël, la santé, l’informatique. Tout ce qui se passe ici constitue une mined’or et nous avons envie de le montrer. »

On s’habitue àtout

Si les chaînesanglophone et francophone occupent le tour du cadran, la version arabe n’émetqu’en soirée, de 18 à 24 heures. Le parent pauvre du projet ? « Elle est aussiimportante, voire plus, que les autres, car elle est censée porter le regardd’Israël vers les pays du monde arabe, et c’est là surtout qu’il y a un vraitravail à faire. » Pour l’heure, le niveau d’arabe est bon, l’info est dequalité, estime Calvo. Si la station diffuse moins, c’est pour des questions deressources humaines. « C’est plus compliqué de recruter des équipes »,explique-t-il, « pour des raisons géographiques. La communauté arabe habite surtoutle nord ou Jérusalem, et c’est difficile de la faire venir à Tel-Aviv. Mais lefait d’avoir commencé la diffusion semble faciliter les choses. A terme, elleémettra 24 heures/24 comme ses homologues anglophone et francophone. » CarI24News est bien un seul et unique concept qui se décline en 3 langues. Sichacune des trois versions a établi sa grille des programmes, des passerellesexistent. Et des synergies, comme celle mise en place pour la couverture endirect de la conférence de presse depuis la Maison Blanche.

L’ensemble s’inscrit dans une démarche de rayonnement à l’international. D’oùle choix d’une prononciation unique à l’anglaise « HyTwentyForNiouze » pour lestrois chaînes. « De la même façon que France 24 se nomme en français sur saversion anglaise, nous avons fait le choix d’un gimmick unique et nous avonsprivilégié l’anglais puisqu’Israël est davantage considéré comme un paysanglo-saxon que francophone. » Cela agace certains puristes français ? Làencore Stéphane Calvo ne s’en émeut pas. « On s’est bien habitué à LCI, à CNN,c’est une question d’habitude. Les téléspectateurs finiront par s’y faire. Ons’habitue à tout. »

L’homme de télé

Stéphane Calvo,la quarantaine moderne, navigue à vue dans un univers qu’il connaît bien. Latélé, il est tombé dedans tout petit, presque par hasard. Après des étudesd’histoire de l’art, il débute comme critique d’art avant d’intégrer à un peuplus de 20 ans les équipes de journalistes de Nulle part ailleurs sur Canal +,sous la houlette de Guillaume Durand.

Très vite, il se lance dans le grand reportage, « la meilleure école » selonlui. Son premier sujet, il le tourne à New York, sur la galerie d’art de JohnMc Enroe, qui donnera ensuite lieu à une émission en plateau en présence del’ancien tennisman, pour NPA. Calvo aura le terrain pour décor pendant desannées. Au total : 500 documentaires, pour de grandes sociétés de productioncomme Tony Comiti ou l’émission Reportages de TF1. Des sujets courts ou longs,divers et variés, comme ce 26 minutes sur les convoyeurs de fonds.

Logiquement, il intègre ensuite la production d’émissions et officie commerédacteur en chef pour une centaine de prime time tous azimuts, pour quasimenttoutes les chaînes – Zone interdite ou Super Nanny pour M6 ou Drôles de petitschampions sur TF1. A son actif : 18 ans de télé au quotidien, dans la «fabrication des programmes », ce qui lui paraît le plus intéressant.
Son point fort ? Ses qualités de management, acquises auprès de personnalitéscomme Christine Bravo, Eric Zemmour, ou Stéphane Bern. Sa capacité à gérer degrosses équipes. Mais aussi son ouverture sur l’artistique « qu’un purjournaliste d’infos n’aura peut-être pas ».
Son ambition sur I24News en tant que directeur de la chaîne française,directeur de l’information et des programmes : faire passer un message au plusgrand nombre, car « un reportage doit être accessible à tous », affirme-t-il.

Une chaîne, despoints forts, des points faibles

Les moins

Rediffusions ensérie 

Si Stéphane Calvoaffirme qu’I24News se situe dans la moyenne des chaînes d’information, avec 4rediffusions d’émissions hebdomadaires par 24 heures, la nouvelle chaîne peutparfois présenter le même programme plus d’une douzaine de fois, sur unesemaine.

Certes, le public d’une chaîne d’info est habitué aux reprogrammations endifférents horaires de la journée, mais la fréquence sur I24News reste encoreélevée. Un mal qui devrait sans doute s’atténuer avec le temps.
Toujours plus vite

Le concept d’unjournal d’info de 10 minutes toutes les demi-heures ne laisse que des tranchesde 18 minutes pour les programmes dits longs. C’est peu et parfois frustrantsurtout pour traiter de sujets de fonds. Pour Stéphane Calvo, tel est pourtantle concept de la chaîne d’info qui se consomme « entre deux », dans l’instant,par tranche de quelques minutes, au contraire de la chaîne généraliste quiinvite le téléspectateur à s’installer dans le temps.

Reste que sur I24News, la contrainte temps bouscule parfois les animateurs quidoivent faire « vite », surtout en présence de 3 intervenants.

Manque d’images

Pour l’heure,beaucoup de plateaux et de débats et peu encore de reportages. Un état de faitqui devrait s’améliorer à la rentrée, au terme d’un été qui va permettred’engranger des réserves de documentaires.

Une télé trop branchée ?

Si la moyenned’âge de celles et ceux qui font I24News est jeune, la chaîne est censéeséduire toutes les tranches d’âge. Seule l’émission Social Blog est vraimentconçue à destination des jeunes, pointe Calvo. Les autres sont appelées àrépondre aux attentes des CSP + de 30-60 ans qui composent généralement lepublic des chaînes d’info.

Impression, pourtant : un accent mis sur le Web et les réseaux sociaux, unequête d’originalité et de dynamisme peut-être excessive au détriment de sujetsde fond et de société et qui s’exprime par des rubriques légères – le buzz dujour, le twitt du jour, le Top Five de, 5 conseils sur quoi faire à la plage –poussés à l’extrême qui finissent par lasser et ne s’adressent pas forcément autéléspectateur de plus de 35 ans.

Les plus

Un bon casting

Globalement, lesvisages et les voix françaises d’I24News sont très bien choisis. Stéphane Calvopeut s’enorgueillir d’un casting réussi, constitué de journalistes et d’animateursprofessionnels, même si certains sont novices, qui dégagent aisance etcompétence.

Sens artistique

C’est un de sespoints forts : sa sensibilité artistique. Calvo peut se déclarer satisfait : lerésultat est à la hauteur de ses attentes. Bandes annonces recherchées, logo etgraphisme chiadés, l’ensemble dégage une teneur gage d’une télévision dequalité. « Nous avons fait un gros travail sur la composition des plateaux,l’angle des caméras. J’ai supervisé chaque détail. On doit encore progresser danscertains domaines comme l’éclairage, mais la qualité de l’ensemble fait que lestéléspectateurs perçoivent une télévision professionnelle, même sans tropsavoir pourquoi. » Autre exigence de Calvo, le niveau de français de tous ceuxqui passent à l’antenne, qui doit flirter avec l’excellence.

Coups de cœur

Deux programmessont à mettre en exergue, Tout est dans la presse, présentée par Dror Sullaper,qui réunit chaque semaine 3 intervenants du monde des médias et Tout estpolitique, par Elisabeth Assayag entourée de Michaël Darmon et ChristianMallard, deux débats rondement menés. Et une mention spéciale à l’émissionReportage, vrai rendez-vous avec le sujet de fond.