L’affaire Dreyfus : quelles leçons à retenir ?

Un colloque est organisé le 11 mars prochain à l’université de Tel-Aviv sur l’héritage de l’affaire Dreyfus

La une du Petit Journal (photo credit: Wikimedia Commons)
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Une affaire sur laquelle on a déjà tant écrit et dit. Le colloque organisé par le Département d’Etudes  Françaises et le Centre de recherche Kantor sur le Judaïsme européen contemporain, en association  avec l’université Paris IV et avec le soutien de l’aAmbassade de France en Israël, cherchera à élargir  le débat sur l’affaire Dreyfus à travers deux actes : celui de l’antisémitisme et de l’identité juive  d’une part, et celui de l’engagement intellectuel d’autre part. Cet événement, qui s’inscrit dans le  programme du mois international de la francophonie, vise à donner « une épaisseur intellectuelle » à  l’exposition sur Alfred Dreyfus et sa famille au musée du Beit Hatfoutsot (situé sur le campus de  l’université), qui sera inaugurée lundi 10 mars.

La question de l’existence parallèle, au début du XXe siècle, de la littérature engagée d’une part et  de la montée de l’antisémitisme et du nationalisme d’autre part, sera notamment abordée à cette  occasion. Ce colloque aura également pour ambition de redéfinir la notion d’engagement, telle  qu’elle s’est constituée à l’occasion de cette affaire, notamment en étudiant les agissements des  protagonistes de ce scandale, qu’ils soient dreyfusards ou non.
Parmi les invités, seront notamment présents Philippe Oriol, spécialiste de l’affaire Dreyfus, Alain  Pagès, historien-expert d’Emile Zola, Simon Epstein, directeur du Centre international de recherche  sur l’antisémitisme, ainsi que les arrière-petites-filles d’Alfred Dreyfus et d’Emile Zola. Les deux  langues du colloque seront l’hébreu et le français et une traduction simultanée sera proposée. Les  séances seront évidemment ouvertes au public.
Pour Michèle Kahan, directrice du département d’Etudes françaises, l’affaire Dreyfus reste un  événement majeur pour anticiper les heurts de demain : « Ce colloque nous permettra de réfléchir à  cette affaire dans le cadre israélien, afin d’y extraire les valeurs de la démocratie, du droit, de la  laïcité et de l’antiracisme face à l’antisémitisme. Il ne faut pas oublier que les préjugés et les  rumeurs sont encore d’actualité de nos jours. » Le rôle de la littérature engagée sera lui aussi  valorisé, selon cette organisatrice : « De nos jours elle n’a plus de but dans la cité, cela doit revenir.  Elle est importante pour permettre la sauvegarde la démocratie. » Enfin, la professeure tient  également à insister sur l’importance de ce colloque pour comprendre le rôle de la presse de nos  jours : « L’affaire Dreyfus montre que la presse peut changer les choses, et que son rôle et  primordial, même s’il peut être utilisé à mauvais escient ».