Le président d’El Al annonce sa démission

La compagnie a enregistré une perte de 17,4 millions de dollars depuis 2010.

P5 JFR 370 (photo credit: Sivan Faraj)
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(photo credit: Sivan Faraj)

Le PDG d’El Al,Elyezer Shkedy, a annoncé sa démission dimanche 1er décembre. Elle prendraeffet dès qu’un remplaçant sera nommé au poste. « Je termine mon travailavec fierté et grande satisfaction », a-t-il écrit dans une lettre auxemployés de la compagnie. Il a qualifié son poste de « l’un des plusexigeants de l’économie israélienne », mais n’a pas donné de raisonparticulière quant à sa démission.

Depuis qu’ElyezerShkedy a pris la tête de la compagnie aérienne en 2010, une perte de17,4 millions de dollars a été enregistrée, et le prix de son action abaissé de 38 %, selon le Globes. A noter cependant qu’El Al est de nouveaurentable sur les trois premiers trimestres 2013, avec un bénéfice de29 millions de dollars.

Le directeursortant a déclaré qu’il regrettait ne pas avoir pu mettre en place une nouvelleconvention collective, une exigence incontournable pour obtenir uninvestissement majeur de la compagnie FIMI (le fonds de capital-investissementprincipal en Israël, NDLR). « El Al doit réduire ses dépenses pour le bienet l’avenir de son personnel et de ses passagers si elle veut continuer à sedévelopper, à être compétitive et à faire face à l’industrie aéronautique, quiest volatile et difficile », a-t-il ajouté.

La perte des75 millions de dollars de FIMI en octobre dernier a été l’un des pointsles plus négatifs du parcours de Shkedy, et aurait probablement influencé sadécision de partir. « A un certain niveau, il y a eu des critiquesinternes de la part du conseil d’administration disant que Shkedy n’avait pasfait assez pour faire monter FIMI à bord et pour essayer de pousser àl’obtention d’un accord avec l’union des salariés », a rapporté auJerusalem Post un industriel de l’aéronautique sous couvert d’anonymat.« Quand vous ne pouvez pas apporter un gros investisseur – et FIMI estl’un des fonds d’investissement les plus sérieux en Israël – cela ne présagerien de bon ».

Shkedy apeut-être saisi l’opportunité de sortir d’El Al avant de subir une quelconquepression plus explicite en faveur de son éviction. Le président du conseild’administration d’El Al, Amikam Cohen, a cependant réfuté toute spéculationsur coup d’Etat interne. « Le conseil d’administration a accepté avecregret la décision de M. Shkedy de mettre fin à ses fonctions, et a ajouté quela personnalité, le management et les contributions uniques d’Elyezer Shkedyméritaient une appréciation particulière, et s’exprimaient dans tous lesdomaines d’une compagnie complexe », a-t-il déclaré.

Durant sonmandat, la compagnie a engagé des achats et des reconfigurations qui ont accrusa flotte de 20 %, qu’elle avait augmenté le nombre d’adhérents à sonclub, qu’elle avait changé sa politique de ravitaillement et qu’elle avaitréduit ses coûts, a rappelé Elyezer Shkedy. El Al a reçu un grand soutien dugouvernement pour ses dépenses de sécurité lors d’une grève en avril au sujetde l’approbation de l’accord Open Skies.

Il y a unesemaine, El Al a lancé un vol low-cost, appelé « Up », pour s’alignersur les prix des vols bon marché en constante augmentation provenant d’Europe,découlant directement de l’accord Open Skies. De sérieux défis attendent celuiqui remplacera Shkedy. Son successeur devra trouver une solution pour réduireles coûts et rationaliser le management de la compagnie ainsi que samain-d’œuvre, et décider de modifier ou non la politique de l’absence de vol leShabbat. Shkedy a confirmé qu’il restera en place jusqu’au choix de sonremplaçant.