Monde Juif Ilan Halimi, huit ans déjà

Ilan Halimi est mort le 13 février 2006. Cette semaine, les Juifs français commémorent son assassinat, perpétré par le gang des barbares, dans un climat délétère

Ilan Halimi (photo credit: Wikimedia Commons)
Ilan Halimi
(photo credit: Wikimedia Commons)

Ilan Halimi a été enlevé en région parisienne, séquestré et torturé par un groupe d’une vingtaine de personnes se faisant appeler le « gang des barbares », dirigé par Youssouf Fofana. Découvert agonisant le 13 février 2006 à côté des voies ferrées du RER C dans l’Essonne, il est décédé peu après lors de son transfert à l’hôpital. Ce jeune Français a été ciblé en raison de son appartenance à la communauté juive, parce qu’il était censé répondre au cliché du Juif riche.

L’affaire a bien sûr suscité une vive émotion en France, atteignant le plus haut niveau de l’Etat. Mais l’antisémitisme des auteurs du crime ne fait aujourd’hui plus exception. Le 7 février, Dieudonné, qui évoquait l’affaire Ilan Halimi en réclamant la libération de Fofana tout en reprenant sa chanson « shoah-nanas », a été relaxé, parce que l’enquête de police n’a pas « permis d’identifier l’auteur de la diffusion de la vidéo ». Youssouf Fofana a en effet été condamné en juillet 2009 à la prison à perpétuité avec une peine de sûreté de vingt-deux ans. Mais le chef du « gang des barbares » a fait parler de lui durant cette même semaine de commémoration du meurtre d’Ilan Halimi : il a agressé lundi 10 février un surveillant de la prison de Condé-sur-Sarthe, avec une brosse à dents aiguisée.
Dimanche 16 février, l’association AMI organise une conférence de presse, en réaction à l’augmentation des actes antisémites en France. Cette association, qui a pour vocation d’aider et d’accompagner les nouveaux immigrants français, compte aborder les problématiques des Juifs de France face à l’immigration vers Israël. L’Aliya de France est devenue, ces derniers mois, la plus importante après l’Aliya russe. L’association AMI ouvre en urgence un bureau de représentation à Paris, et dès mars 2014, des experts dans les domaines de l’éducation, l’emploi et du social se rendront dans toutes les communautés juives françaises pour informer et accompagner afin que l’Aliya soit accessible à tous dans des conditions améliorées.
Lors de cette conférence de presse, le Dr Gil Taieb, vice-président du CRIF, vice-président du Fond social juif unifié, président des associations AMI et ASI-ABSI, a dressé un bilan de la situation de la communauté juive de France et de la recrudescence des actes antisémites de ses derniers mois. Avi Zana, directeur général de l’association AMI, a présenté le détail de son projet parisien. 
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