La dernière charge de Liberman ?

Le ministre des Affaires étrangères, qui a démissionné depuis, a violement critiqué la communauté internationale lors de la Conférence diplomatique du Jerusalem Post.

1912JFR07 521 (photo credit: Marc Israël Sellem)
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(photo credit: Marc Israël Sellem)
Ses plus fidèles partisans parleront de virulence. Avigdor Libermanétait encore ministre des Affaires étrangères lorsqu’il s’est adressé àl’audience de la Conférence diplomatique du Jerusalem Post, composéeessentiellement de diplomates, mercredi 12 décembre. Et à ce titre, il s’en estpris avec force à la communauté internationale, affirmant que les leadersmondiaux n’hésiteraient pas à « sacrifier » Israël en un instant. « Je doisdire la vérité », a-t-il dit au cours d’une allocution de 20 minutes. « J’ai lesentiment que les promesses et les engagements en faveur de la sécuritéd’Israël ne sont que des vains mots. Acculés, de nombreux leaders sacrifierontIsraël sans la moindre hésitation afin d’apaiser les militants de l’islamismeradical et garantir la paix chez eux ».
C’était la seconde fois en quelques jours que Liberman critiquait l’Europe pourcondamner les implantations israéliennes mais rester sans réagir face auxappels au génocide et à la glorification terroriste palestinienne.
« En dépit des déclarations des leaders du Hamas qui n’accepteront ni nerespecteront aucun accord avec Israël, et leur intention de détruire l’Etathébreu, les Européens ont décidé de ne faire pression que de notre côté », alancé Liberman lors de la conférence. Et d’accuser l’Union européenne de fermerles yeux lorsque les Palestiniens nomment rues, parcs et concours sportifsd’après les poseurs de bombes et autres terroristes de premier plan, quel’Autorité palestinienne condamne à la peine de mort quiconque vendrait sesterrains à Israël et que le Hamas importe illégalement des armes dans la bandede Gaza.
« Obsession » 
Selon le leader russophone, la communauté internationale faitpreuve d’une véritable « obsession pour la cause palestinienne ». Il amentionné avec ironie le nombre d’organisations et de corps onusiens créés àcet effet.
Et avancé que « la communauté internationale se voit régulièrement forcée decondamner le président syrien Assad, l’Iran, les Talibans, Al-Qaïda, le Soudanet le Djihad global. Mais à cause des besoins occidentaux en pétrole et desmarchés musulmans, les grandes puissances cherchent à paraître objectives endénonçant Israël ».
Liberman s’est demandé à voix haute « de quel droit l’UE vient nous sermonnerau sujet de la paix, en particulier au vu de ses éclatantes réussites enAfghanistan, au Pakistan, en Irak, en Syrie, en Libye et au Yémen ». D’ailleursen Europe même, a-t-il souligné, les situations à Chypre et au Kosovo n’ont pasdavantage été résolues.
Pour conclure, le chef d’Israël Beiteinou n’a laissé entrevoir que peu d’espoirconcernant le processus de paix : « Aujourd’hui, nous pouvons simplementespérer maintenir la coopération sécuritaire et économique avec lesPalestiniens, améliorer leur vie quotidienne et garder la situation souscontrôle ».
Oncle Sam, le protecteur
L’ambassadeur américain Dan Shapiro revient surl’engagement américain à soutenir Israël.
Négociations bilatérales. C’est lemessage qu’a voulu transmettre l’ambassadeur américain en Israël Dan Shapirolors de la conférence diplomatique du Jerusalem Post mercredi 12 décembre. LesEtats-Unis comprennent, a-t-il dit, que les échanges de territoires, acceptéspar les deux côtés, sont liés aux changements survenus sur le terrain depuis1967. Mais ces questions doivent être négociées entre Israéliens etPalestiniens.
Le diplomate faisait référence aux récentes annonces de construction dans lazone E1, reliant Jérusalem et Maalé Adoumim. « Personne d’autre ne peutdessiner cette carte, c’est pourquoi les négociations doivent reprendre. Lesquestions doivent se régler à la table des pourparlers, et non unilatéralement». Et d’ajouter : « Dès que les parties seront prêtes, le président Obama seraun vrai partenaire pour la paix ».
Pourquoi tiquer sur E1 ? Shapiro répond qu’il s’agit d’une « zone très sensible», vue par beaucoup comme « un territoire qui pourrait endommager laperspective d’un accord territorial en vue de la solution à deux Etats avec uneentité palestinienne viable et souveraine en Judée- Samarie ».
L’ambassadeur reconnaît que Jérusalem n’a fait qu’annoncer un projet deconstruction, mais selon lui, « ces annonces ont un impact politique ». Parailleurs, il admet que le passage de l’Autorité palestinienne au statut d’Etatobservateur permanent devant l’ONU le 29 novembre dernier est « malheureux etcontreproductif ». Et d’ajouter que les Etats-Unis se sont déclarés contre ladémarche, non pas parce Washington serait opposé à l’aspiration nationalepalestinienne, mais parce que « nous pensons que ceci ira justement àl’encontre de cet objectif ».
Concernant l’opération Pilier de défense, Shapiro s’est dit fier « en tantqu’Américain et en tant qu’ambassadeur » du soutien des Etats-Unis à Israël aumoment de l’attaque et en faveur de la désescalade « d’une façon qui a ramenéle calme dans le Sud pour la première fois depuis de longs mois ».
Selon lui, les déclarations fermes et sans équivoque de Washington sur le droitd’Israël à se défendre – prononcées par le président Barack Obama, lasecrétaire d’Etat Hillary Clinton et l’ambassadeur aux Nations unies Susan Rice- « étaient primordiales dans le façonnement de l’opinion publique, quant à lacrise, et ont garanti le soutien des autres pays tout en focalisant l’attentionlà où elle était nécessaire : sur les roquettes en provenance de Gaza ».
L’ambassadeur a rappelé que la coordination israéloaméricaine a été « trèsrapprochée » pendant l’opération.
Obama et le Premier ministre Binyamin Netanyahou se sont parlé à plusieursreprises et plus encore, Clinton a appelé quelques homologues internationaux àse faire les porteparole du droit d’Israël à se défendre.
Sur le plan militaire, les Etats-Unis ont récemment alloué 275 millions dedollars supplémentaires pour accélérer le développement et le déploiement dusystème de défense aérien. « Des alliés soutiennent leurs intérêts mutuels. Cequi définit et continuera de définir l’approche des Etats- Unis quant à larelation israélo-américaine », conclut le diplomate.