Steinitz/Yacimovich : 1 partout

Le ministre des Finances, Youval Steinitz, a accordé un entretien exclusif au Jerusalem Post. Et défendu son bilan

Yuval Steinitz 370 (photo credit: Hadas Parush)
Yuval Steinitz 370
(photo credit: Hadas Parush)
Youval Steinitz ne mâche pas ses mots. Après avoir énuméré les chiffres de croissance de l’économie israélienne, il attaque sans pincettes le parti travailliste, et son leader Shelly Yacimovich, qu’il dit « naïve ».
« Son plan de destruction économique », ne tiendrait pas la route. « Prenez les réformes économiques de Yacimovich, appliquez-les en Israël, et vous aurez l’Espagne, en pire ». Il tacle tout particulièrement la proposition travailliste de faire passer l’impôt sur les entreprises à 30 %. Les multinationales comme Intel et Teva, pour ne pas citer Cisqo, s’indigne-t-il, ne sont soumises qu’à 6 à 12 % de taxes. 
Une telle augmentation les feraient fuir du pays d’ici à deux ans. En invertissant en périphérie, certains de ces groupes bénéficient d’allègements fiscaux. Ils cesseront d’investir », menace-t-il, car « cela représente plusieurs centaines de milliards de shekels pour eux ». Et de « déconseiller fortement » à tout candidat aux élections de promettre de telles mesures.
L’équipe travailliste chargée des questions socioéconomiques a rendu la monnaie de sa pièce à Steinitz : « Si la politique de Netanyahou et du Likoud perdure après les élections de janvier, Israël court à la catastrophe sociale. » Le communiqué ajoute : « Il est impressionnant de constater le stress du ministre des Finances et de Netanyahou devant leur incapacité à fournir des solutions économiques concrètes aux citoyens israéliens. Par conséquent, ils focalisent leurs attaques sur le seul vrai plan alternatif présenté jusqu’à présent, et soutenu, par ailleurs, par de nombreux économistes ». 
Le parti travailliste a qualifié le gouvernement d’irresponsable, arguant qu’il a plongé les pauvres dans une situation inacceptable, creusé un déficit sans précédent et conduit la classe moyenne au bord du précipice. Steinitz a reconnu que le prochain gouvernement devra retrancher environ 14 milliards de shekels sur le budget 2013, mais a refusé de détailler ces coupes budgétaires.
Croissance contre distribution 
Le ministre a par la suite confirmé qu’il était peu probable qu’un gouvernement dirigé par le Likoud imposerait de nouvelles hausses d’impôts l’an prochain, sans pour autant exclure cette possibilité. Bien qu’il ait concentré la plupart de son énergie à s’attaquer à Yacimovich, il a également critiqué d’autres rivaux politiques comme Yaïr Lapid, le leader de Yesh Atid ; le ministre de l’Intérieur Eli Yishaï du Shas ; Habayit Hayehoudi et son chef Naftali Bennett et enfin Tzipi Livni pour ne pas avoir reconnu, selon lui, l’importance de la croissance économique pour le bien-être social. « Ils discutent de la distribution du gâteau, mais encore fautil le confectionner !», a-t-il ironisé. Refusant d’affirmer qu’il conserverait son rôle au sein du prochain cabinet ministériel, Steinitz a insisté sur les réalisations économiques de son gouvernement, soulignant que dans une période de tourmente financière mondiale, la croissance économique et le taux de chômage israéliens étaient remarquables. Il a reconnu, cependant, que des efforts restent à fournir, en particulier dans la réduction des écarts économiques.
Concernant le coût du logement, il a affirmé que combler le déficit d’appartements exigerait une construction intensive à travers le pays, y compris en Judée-Samarie.