Chefs-d’œuvre en péril

Comble de l’absurde à l’UNESCO avec la résolution sur le Caveau des Patriarches

Le Caveau des Patriarches à Hébron (photo credit: WIKIPEDIA)
Le Caveau des Patriarches à Hébron
(photo credit: WIKIPEDIA)
C’est une de ces perles d’examen qui font la joie des  correcteurs et dont on parle encore aujourd’hui ; un écolier américain aurait écrit : « Abraham Lincoln est né dans une cabane en rondins bâtie de ses propres mains. » Si cette affirmation prête à rire, c’est pourtant là qu’il faut sans doute chercher l’inspiration de la dernière résolution de l’UNESCO, organisation qui semble chaque jour plus éloignée de l’éducation, de la culture et des grands sentiments à l’origine de sa création. Le comité du patrimoine mondial de l’instance s’est penché, toutes affaires cessantes, sur le sort d’un monument historique dont il a estimé qu’il était en danger. On peut le comprendre : ces temps derniers, on ne compte plus les chefs-d’œuvre en péril, particulièrement au Moyen-Orient, et plus précisément en Irak et en Syrie. Des joyaux inestimables inscrits à ce patrimoine mondial ont été partiellement ou totalement détruits. Dans tous les cas jusqu’à aujourd’hui, la menace venait de fanatiques musulmans déterminés à éradiquer la trace d’antiques civilisations ayant précédé l’islam. On se souvient aussi de la destruction des deux statues gigantesques de Bouddha en Afghanistan par les Talibans. 
Mais cette fois, c’est un peu différent : ce sont les Israéliens qui sont accusés de mettre en péril un haut lieu « musulman ». Il s’agit d’une structure massive datant de l’époque hérodienne, soit six siècles avant la naissance de l’islam, et qui recouvre la tombe des Patriarches où sont inhumés Abraham, Isaac et Jacob ainsi que leurs épouses, Sarah Rébecca et Léa. Le chapitre XXIII de la Genèse raconte en détail comment Abraham a fait l’acquisition de l’endroit. Faut-il le rappeler, la Bible a été rédigée plusieurs siècles avant le livre saint des musulmans, qui en reprend et incorpore de nombreux éléments dont il fait la trame de la nouvelle religion. Ainsi Abraham, David et même Jésus sont désormais révérés comme précurseurs et prophètes de l’islam…
Avec la conquête musulmane au VIIe siècle, la tombe des Patriarches devient mosquée, les juifs en sont chassés et n’y ont plus accès.                                                                                                                   
Au XIIIe siècle, ils reviennent peu à peu et on les laisse prier sur l’escalier de pierre qui conduit au monument – mais pas plus haut que la septième marche. Une situation qui ne change pas avec l’arrivée des Anglais en 1917. En 1929, malgré cette présence, 69 juifs de Hébron sont massacrés – et de nombreux autres blessés – par leurs voisins musulmans avec lesquels ils croyaient vivre en bonne intelligence. Il faudra attendre 1967 et la guerre des Six Jours pour que les juifs puissent enfin revenir prier sur la tombe des Patriarches. Pourtant, ils n’en interdisent pas l’accès aux musulmans et des dispositions rigoureuses règlent la répartition des heures de prières entre les deux communautés. Bref, le monument n’est pas menacé. Enfin, pas par les Israéliens. Les membres du comité de l’UNESCO qui viennent d’en décider autrement ont sans doute oublié la destruction des mausolées musulmans de Tombouctou au Mali, détruits par des islamistes radicaux qui les jugeaient impies…
© Jerusalem Post Edition Française – Reproduction interdite