Le Proche-Orient s’invite à New York

Symbole de l’amitié israélo-américaine, la première conférence du Jerusalem Post a donné lieu à une réflexion sur la nécessité d’une riposte ferme contre la menace nucléaire iranienne

conf (photo credit: © Marc Israël Sellem et Reuters)
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(photo credit: © Marc Israël Sellem et Reuters)

Pari réussi. Dimanche 29 avril, devant une assemblée de plusde 1 000 personnes, la toute première Conférence du Jerusalem Post à New York aréuni des figures majeures des corps militaire et diplomatique israéliens, auxcôtés de spécialistes américains tels que le professeur Alan Dershowitz del’université de Harvard et de nombreux journalistes du Jerusalem Post. Lesinterventions de chaque invité ont généré une réflexion commune sur Israël, saplace au Proche-Orient et ses relations avec les Etats-Unis, sur fond de menacenucléaire iranienne.

En ouverture de la conférence, à l’hôtel Mariott Marquis de New York, lerédacteur en chef du Jerusalem Post, Steve Linde, a souligné l’importance d’untel débat seulement quelques jours après la fête de l’Indépendance, qualifiantIsraël de “lieu d’attache pour tous les Juifs du monde”, et a appelé lacommunauté américaine à se mobiliser en faveur de l’Etat hébreu.
Les interventions se sont avant tout focalisées sur la nécessité d’un Etatd’Israël fort, capable de répondre avec fermeté à la menace iranienne. A cetitre, les intervenants ont souligné le risque que présente la Républiqueislamique pour la sécurité d’Israël et la nécessité d’une réactionintransigeante.
Meir Dagan, ancien chef du Mossad, a notamment démontré que laisser l’Iran se doterde l’arme nucléaire mènerait à une dangereuse escalade dans le monde. Lesopinions se sont alors multipliées quant aux moyens de défense contre cettemenace.
Selon Gabi Ashkenazi, une attaque israélienne contre l’Iran n’est “pasnécessaire pour demain”. L’ancien chef d’état-major de Tsahal privilégie encorel’effet des sanctions économiques et des actions secrètes ciblées contre laRépublique islamique.

Patience mais prudence

Pourtant, s’il a estimé “que nous avons encore dutemps”, Ashkenazi s’est dit aussi conscient du besoin pour Israël “d’avoir unecapacité d’autodéfense” : “Nous ne pouvons pas vivre constamment sous l’ombrenucléaire iranienne”.

Selon lui, les sanctions doivent donc être accrues et méritent encore d’avoirleur chance, mais Israël doit en outre se présenter comme une puissancecrédible, capable de se défendre efficacement en cas de menace. Et de rappelerque l’Iran est un important soutien économique du Hezbollah et de la Syrie deBashar El-Assad, deux ennemis d’Israël qui pâtiraient également des sanctionséconomiques contre la République islamique.
Des propos confirmés par l’ancien Premier ministre Ehoud Olmert, lui aussipartisan d’une stratégie économique et diplomatique en amont d’une actionmilitaire. Olmert a souligné la nécessité vitale pour Israël d’entretenir debonnes relations avec ses alliés traditionnels, au premier rang desquels lesEtats-Unis et le président Obama.
Outre l’Iran, les leçons à tirer de la Shoah, la lutte contre l’opinionanti-israélienne dans les médias internationaux ainsi que la nécessité pourIsraël de maintenir de bonnes relations avec la communauté internationale fontpartie des conclusions de cette conférence. Ehoud Olmert a aussi exprimé unjugement critique à l’égard du processus de paix israélo-palestinien mené parBinyamin Netanyahou, déclarant qu’ “Israël cherche des excuses alors que nousdevrions nous-mêmes soumettre aux Palestiniens des propositions concrètes”.
Hormis cette dernière déclaration fortement contestée, l’assemblée, composée engrande majorité de Juifs américains, a dans son ensemble plutôt abondé dans lesens des intervenants.