Univers parallèle

Les Palestiniens poursuivent leur offensive et réclament désormais les Manuscrits de la mer Morte

Les Manuscrits de la mer Morte (photo credit: REUTERS)
Les Manuscrits de la mer Morte
(photo credit: REUTERS)
Il fallait s’y attendre. Forts de leurs succès dans cette éminente institution culturelle qu’est l’UNESCO, où ils disposent d’une majorité quasi automatique, les Palestiniens poursuivent leur offensive. Ils s’apprêtent désormais à réclamer la « restitution » de ce qu’ils appellent « une partie de leur patrimoine historique », les Manuscrits de la mer Morte. Pour rappel, il s’agit de textes qui, selon les experts, ont été écrits entre le IIIe siècle avant J.-C. et le Ier siècle de notre ère, en hébreu pour la plupart. Ils comprennent de nombreux fragments de l’Ancien Testament ainsi que la plus ancienne version complète du livre d’Isaïe.
Des chercheurs chrétiens ont voulu trouver dans ces rouleaux des indications concernant Jésus de Nazareth. Lequel, vous expliquera-t-on à Ramallah, était lui-même palestinien. Vous souriez ? Pourtant en décembre 1995, alors que la ville de Bethléem venait de passer sous l’Autorité palestinienne à la suite des accords d’Oslo, le journal Le Monde n’a pas hésité à consacrer une page entière à ce qu’il saluait comme « le premier Noël palestinien ».
Il est urgent de prendre conscience du fait qu’il existe désormais un univers parallèle où une autre histoire est en train de remplacer l’histoire traditionnelle. Evidemment, il va falloir occulter quelques questions embarrassantes. Inutile de chuchoter que Jésus était juif, et que les mots « Palestine » ou « Palestinien » ne figurent pas une seule fois dans le Nouveau Testament. Pire : on ne trouve ni l’un ni l’autre dans le Coran. Jérusalem n’est d’ailleurs pas mentionnée dans cet ouvrage fondateur de l’islam.
Curieusement, on y parle beaucoup de « Issa », la version arabe de Jésus. Le prophète Mahomet en a fait un précurseur de l’islam au même titre qu’Abraham, Moïse, David et la plupart des grandes figures bibliques. C’est ce qui explique, par exemple, pourquoi le caveau des Patriarches à Hébron est si âprement disputé, les musulmans y vénérant la sépulture d’Abraham ou Ibrahim. Il en est de même de la tombe de Rachel et de bien d’autres lieux saints juifs qu’ils revendiquent. Le Coran ne reprend-il pas l’essentiel du narratif biblique – Ancien et Nouveau Testaments confondus – en y apportant quelques modifications ? Ainsi ce n’est plus Isaac mais Ismaël qu’Abraham ou Ibrahim s’apprêtait à sacrifier… Mais revenons à l’UNESCO. En 2010 déjà, c’est par 44 voix contre 1 et 12 abstentions que le Conseil de cette organisation évoquait « les sites palestiniens d’Al-Haram Al-Ibrahimi/Tombeau des Patriarches à Al-Khalil/Hébron et la mosquée Bilal Bin Rabah/Tombe de Rachel à Bethléem ».
Confrontées à l’islamisation au pas de charge de lieux saints qui font partie de leur histoire, les Eglises chrétiennes observent un étonnant silence. Aucune voix ne s’est élevée pour convaincre des pays comme la très catholique Espagne, l’Italie, ou la France, naguère fille aînée de l’Eglise, de s’opposer à cette scandaleuse décision. Aucune voix, même timide, ne s’est élevée pour protester contre la négation du lien entre le mont du Temple et le peuple juif et rappeler que selon les Evangiles, Jésus en a foulé le sol plus d’une fois. Pendant ce temps, les chrétiens établis au Moyen-Orient depuis l’aube du christianisme fuient les exactions et les persécutions des musulmans justement, mais là encore, les Eglises se gardent bien de condamner.
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