Beit Frankforter, 30 ans au service des anciens

Fondée en 1983, l’institution bien connue de Beit Frankforter à Baka, fête son 30e anniversaire. Un des fils des fondateurs raconte.

JFR P22b 370 (photo credit: DR)
JFR P22b 370
(photo credit: DR)
Ce 30e anniversaire, c’est l’occasion de faire unrappel historique sur ce centre d’aide aux personnes âgées de Jérusalem, fondépar mes parents, le Rav Isidore-Zeharia et Léa Frankforter, en mémoire de leurspropres parents.
Mon père a suivi une tradition familiale d’assistance aux personnes endifficulté : son propre père, le Rav Gaon Israël Frankforter avait ouvert avantla Guerre, dans le quartier juif du Marais à Paris, un centre d’accueil etd’aide aux réfugiés (polonais pour la plupart) ayant fui le nazisme. Son parcourspersonnel est hors du commun : il commence sa carrière comme rabbin à Troyes en1936, puis devient industriel en bonneterie après la Libération (la communautéjuive locale ayant été décimée), tout en consacrant énormément de temps auxpersonnes défavorisées. Il préside activement nombre d’institutionscommunautaires et met à profit ses vastes compétences professionnelles,associatives et humanitaires alliées à ses connaissances religieuses pourréaliser des actions efficaces en faveur des démunis.
Ma mère lui a apporté son soutien tout au long de leurs 54 années de viecommune. Tous deux attendaient impatiemment leur retraite, prise à la fin desannées soixante-dix, pour pouvoir enfin consacrer tout leur temps à leurengagement social. Ils se sont totalement investis dans le soutien auxpersonnes âgées en précarité, en aménageant un bâtiment proposé par TeddyKollek, maire de Jérusalem à l’époque, pour y mettre en place une organisationoriginale.
Baka était alors une zone misérable, mal fréquentée, abritant de nombreusesfamilles en difficulté. Rien à voir avec sa situation actuelle de quartierplutôt huppé.
Leur idée n’était pas d’ériger une nouvelle maison de retraite, mais bienplutôt d’offrir une vie agréable et utile aux personnes âgées. Mon père résumaitcette conception en disant : « Baroukh Hashem, les progrès de la médecine ontrajouté des années à la vie, mais ma mission c’est de rajouter de la vie auxannées ! » Car ils avaient constaté que la plupart des pensionnaires desmaisons de retraite affichaient une grande tristesse, par manque de visite etpérissaient d’ennui et de solitude.
Le poids des difficultés sociales 
Beit Frankforter avait donc pour objectif deproposer des activités pour tous, ainsi qu’une assistance dans de nombreuxdomaines, dans le cadre d’un centre de jour pour personnes âgées, afin de leuroffrir un programme souriant dès le début de la journée. Ainsi, aujourd’huiencore, le centre bourdonne d’activités très tôt le matin, pour le plaisir desadhérents qui vivent le bonheur d’avoir retrouvé une vie sociale avec denouveaux amis, à défaut du soutien de certains de leurs proches… Le centre,dirigé dès l’origine par le regretté Shmouel Zini, décédé prématurément, a étéremarquablement repris en mains par son épouse, Sima, qui en assure depuis ladirection avec efficacité et compétence.
Outre l’équipe de volontaires qui déploie bénévolement ses compétences, il fautaussi noter la présence fréquente de stagiaires étrangers qui viennent yapprofondir leurs connaissances en sociologie et gérontologie associative.
Le centre est en constante croissance, en raison de l’aggravation desdifficultés sociales, et ne vit que grâce au soutien de ses nombreux amis. Nosbesoins sont considérables, mais nous savons que ce 30e anniversaire marqueraune étape très positive dans l’esprit de ceux qui nous ont soutenus jusqu’àprésent et des autres, qui seront les bienvenus dans notre groupe de soutien àBeit Frankforter.
Leur aide sera indispensable pour réaliser les nombreux projets d’envergure dontle seul but est de faire naître encore plus de sourires sur le visage de nosaînés. Pour tous renseignements : Beit Frankforter, 80 Derekh Bet-Lehem, Baka,Jérusalem Téléphone : 02-671 88 65 et 02-671 48 48 (Bureaux ouverts le matinuniquement)