Un petit air rétro

La haine anti-israélienne étalée une fois de plus au grand jour

Juin 2015, des manifestants protestaient lors de la journée annuelle "Al Quds" (photo credit: REUTERS/FABRIZIO BENSCH)
Juin 2015, des manifestants protestaient lors de la journée annuelle "Al Quds"
(photo credit: REUTERS/FABRIZIO BENSCH)

Chaque année de par le monde, des centaines, parfois des milliers de manifestants, défilent dans les rues des grandes capitales occidentales, réclamant à plein poumons la destruction de l’Etat d’Israël – un Etat, faut-il le rappeler, membre de l’ONU, qui entretient d’excellentes relations avec la plupart des pays où se tiennent les manifestations. L’occasion ? La journée « Al Quds ».

Al Quds signifie « la sainte » en arabe, et c’est le nom donné par les musulmans à Jérusalem. Petit rappel historique : c’est à l’Iran que l’on doit cette tradition qui remonte à 1979. L’ayatollah Khomeiny avait alors expliqué qu’il s’agissait de défendre les droits des peuples musulmans de Palestine contre l’usurpateur Israël, et avait invoqué l’aide divine pour faire triompher l’islam sur les infidèles. En juin 2107, on a donc encore pu voir de « braves gens » défiler dans les rues de Londres sous la bannière du Hezbollah, fidèle vassal de l’Iran, en scandant des slogans comparant Israël à l’Etat islamique, et allant jusqu’à accuser les « sionistes » d’avoir causé l’incendie qui avait fait des dizaines de morts dans une tour d’habitation quelques jours auparavant. Une pétition avait bien demandé au maire de la ville d’interdire la manifestation, mais elle n’avait réuni « que » quinze mille signatures.
L’an dernier, l’événement s’était tenu sous les auspices de la Commission islamique des droits de l’homme, dont le siège est à Londres. Il s’agit d’une organisation « à but non lucratif qui milite contre les violations des droits de l’homme envers les musulmans ».
Ce genre de violations intervient quotidiennement dans les pays de l’islam, mais là n’est évidemment pas le propos de l’organisation. Celle-ci s’était ainsi distinguée en 2015 en décernant le titre « d’islamophobe de l’année » à Charlie Hebdo, deux mois après le sanglant attentat perpétré dans les locaux de l’hebdomadaire par des fanatiques musulmans, justement. Il est vrai qu’au Royaume-Uni, on peut crier en toute impunité « From the river to the sea, Palestine shall be free » – de la rivière [le Jourdain] à la mer [Méditerranée], la Palestine sera libre –, appel à la destruction d’Israël. En Grande-Bretagne mais pas seulement, car c’est devenu un peu partout le cri de ralliement des ennemis d’Israël. A Paris, les manifestations de ce genre passent de plus en plus inaperçues tant les riverains en ont pris l’habitude. En Allemagne, en revanche, ce n’était pas encore le cas. Le souvenir de l’Holocauste, peut-être ? Mais il faut croire qu’avec le temps ce souvenir s’estompe. Comment comprendre autrement que des centaines d’individus aient pu défiler dans les rues de Berlin en réclamant la destruction d’Israël et en braillant des slogans qui résonnaient étrangement dans ce qui fut la capitale du Troisième Reich ? Naguère on y criait : « Dehors les juifs ! » ; aujourd’hui, des manifestants scandent : « Sionistes hors d’Israël ! » Là encore, le maire n’a pas jugé bon d’interdire. Et la chaîne franco-allemande Arte a prudemment déprogrammé dans un premier temps le documentaire qu’elle avait réalisé sur le thème « Elus et exclus, la haine des juifs en Europe ».
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