L’Occident et l’Iran jouent les prolongations

La date butoir est arrivée. Mais les puissances occidentales et l’Iran ne sont pas parvenus à un accord sur le nucléaire iranien. Rendez-vous dans six mois, même heure, même endroit

L'Occident et l'Iran jouent les prolongations (photo credit: REUTERS)
L'Occident et l'Iran jouent les prolongations
(photo credit: REUTERS)
Quand le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Au moment où nous mettons sous presse, quelques heures à peine avant l’expiration de la date butoir officielle des pourparlers entre le groupe 5+1 et Téhéran, aucun accord final n’a pu être signé sur le dossier du nucléaire iranien, tandis que les chefs des diplomaties occidentales travaillaient à une prolongation des pourparlers. Malgré d’intenses tractations diplomatiques, les Iraniens et les Occidentaux devront encore poursuivre leurs efforts pour s’entendre. L’accord intérimaire, signé à Genève le 24 novembre 2013, sera donc prolongé de six ou sept mois.
Ce dernier avait permis de relancer le dialogue/les négociations entre Téhéran et les grandes puissances après 12 années de tensions ininterrompues. L’Iran avait accepté de limiter ses capacités d’enrichissement d’uranium, combustible indispensable à la fabrication d’une bombe atomique, en contrepartie d’une levée partielle des multiples sanctions internationales imposées contre le pays des mollahs depuis 2006.
Benjamin Netanyahou s’est félicité de cet échec : ce n’est un secret pour personne, le Premier ministre israélien était contre la signature d’un accord. Il s’évertue depuis des mois à prévenir la communauté internationale du danger que représente un tel document  qui d’après lui, aurait permis à l’Iran de poursuivre sans entraves son programme nucléaire.
Au contraire, le chef du gouvernement est convaincu qu’il est temps de renforcer les sanctions économiques contre la République islamique. «J’espère que les puissances occidentales ne relâcheront pas la pression sur l’Iran car les sanctions économiques sont la seule chose qui l’ait poussé à la table des négociations», a déclaré lundi le Premier ministre israélien à la BBC.
«L’Iran ne devrait jamais avoir la capacité d’enrichir de l’uranium. Pourquoi enrichir de l’uranium si ce n’est pour fabriquer une bombe atomique? Et personne ne veut qu’un régime médiéval comme celui de l’Iran, qui jette de l’acide sur le visage des femmes, opprime les homosexuels, asservit toute une population, et exporte le terrorisme dans le monde se dote de l’arme atomique», a prévenu Netanyahou.
Malgré plusieurs rounds de négociations acharnées depuis la signature de l’accord intérimaire de Genève il y a un an, les puissances du P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ne sont pas parvenues à surmonter leurs désaccords : « Les fossés demeurent importants », a confié un diplomate.
 «Nous faisons le maximum, mais il faut que l’accord conclu soit un accord positif, qui permette de travailler pour la paix», soulignait dimanche soir le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, de retour dans la capitale autrichienne.
«Il est préférable de ne pas signer d’accord du tout que de signer un mauvais accord, qui aurait des conséquences terribles pour le monde entier», a conclu quant à lui le Premier ministre israélien.
Mais tout le monde n’est pas de cet avis. Pour le président américain Barack Obama, l’échec des négociations équivaut à un sérieux revers qui risque d’affaiblir considérablement sa marge de manœuvre. Le Congrès américain, désormais dominé par les républicains, sera moins enclin à faire des concessions lorsqu’il entrera en fonction en janvier. 
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