Joyeux Adloyedet !

Cette année, Ramat Hasharon fête son 90e anniversaire. Et combine cet événement avec la célébration de Pourim, dans une parade spectaculaire

adloyedet (photo credit: © DR)
adloyedet
(photo credit: © DR)
Il y a exactement 100 ans, Avraham Aldema a eu une fabuleuse idée. L’artiste et acteur a décidé que la ville naissante de Tel-Aviv accueillerait chaque année un défilé coloré et lumineux, en l’honneur de Pourim. “En 1912, j’ai organisé moi-même la parade de Pourim”, raconte-t-il dans son journal. “Nous appelions alors cela une procession. J’ai regroupé tous les élèves des écoles d’Herzliya, par groupe de trois, et en tête de parade, un étudiant déguisé en Mordekhaï sur un cheval blanc ouvrait la marche. Un autre étudiant, habillé comme Haman, conduisait le cheval. D’autres personnages complétaient le tableau : Esther, dans des vêtements de luxe, Assuérus, etc.”
Une fois en route, la procession rencontre toutefois un petit problème. Dans une Tel-Aviv, sortie des dunes à peine trois années plus tôt, les infrastructures routières étaient quasiment inexistantes. Le parcours de la parade s’étendait donc sur quelque 350 mètres seulement, depuis la cour de l’école d’Herzliya, jusqu’à la fin de la rue Herzl.
Mais cette première initiative, avec ces centaines d’enfants en costumes, restera ancrée dans l’histoire de la ville.
Les habitants étaient venus en masse assister à l’événement, et le maire de Tel-Aviv, Méïr Dizengoff, avait promis d’accorder un budget pour réitérer l’expérience l’année suivante. Une tradition était née.
Au fil des ans, le défilé s’agrandit. Une année, Dizengoff lui-même a mené des processions à cheval. Puis l’idée est venue de fixer un thème central qui oriente désormais chaque défilé.
Plus important encore : le choix du nom. En 1932, la ville organise un concours pour baptiser les festivités.
Parmi les propositions : Pourimon, Tel-Avivon, Hinga Por ou Tahaluhon. Mais c’est le célèbre écrivain Isaac Dov Berkowitz qui triomphe avec Adloyada. En clin d’oeil à la croyance populaire qui veut qu’il faut boire à Pourim “ad lo yada”, “jusqu’à ne plus savoir faire la différence entre ‘Béni soit Mardoché’, et ‘Maudit soit Haman’”.
La tradition, interrompue lors de la Seconde Guerre mondiale, a repris définitivement ses droits en 1955.
Depuis lors, la pratique s’est propagée dans les rues principales des villes de tout le pays.
Cette année, Netanya, promet de gâter ses visiteurs.
Jeudi 8 mars, dès 10h30, débuteront les célébrations de l’Adloyada locale. Jongleurs, magiciens, échassiers, clowns et autres joyeux animateurs viendront transformer les rues du centre-ville en cirque à ciel ouvert.
Ramat Hasharon, toutefois, se targue de proposer le plus grand Adloyada du pays. En ce mois d’Adar 5772, la ville redouble ses festivités puisqu’elle célèbre son 90e anniversaire. Les organisateurs ont même créé un nouveau mot pour l’occasion : Adloyedet, contraction de Adloyada et Houledet (anniversaire).
Tous les ans pour Pourim, ce sont des milliers de personnes qui viennent célébrer la coutume avec les habitants de Ramat Hasharon. Et leur nombre s’intensifie d’année en année. En 2011, Adloyada a attiré 20 000 visiteurs, de tous les coins d’Israël. Mais les célébrations à venir seront plus impressionnantes que jamais.
Le carnaval prévoit de commencer à 10 heures, jeudi 8 mars, le long de la rue Usshiskin, artère principale de Ramat Hasharon. Musique, enfants, et une scène spéciale africaine viendront agrémenter le tableau. A noter aussi, la présence de spectacles de rues, avec acrobates et gymnastes, danseurs et marionnettes géantes, qui viendront s’ajouter aux performances.
Le défilé proprement dit débutera à 11h30, sous la houlette du maire de la ville Itzhak Rochberger, et des membres du Conseil municipal. Parmi les chars, emportés par d’énormes camions : une bande de mimes, un cirque de clowns, des magiciens et un manège de chevaux. Ce sont plus de 1 200 personnes qui sont attendues dans le cadre de la parade. Pour les organisateurs, pas de doute : Adloyedet sera le carnaval le plus festif et le plus spectaculaire qu’Israël ait jamais connu.
Tout le monde se demande déjà ce que la ville nous réserve pour son 100e anniversaire...