« Quand j’étais petite, je n’étais pas grande »

Ce film se concentre sur l’enfance de Rachel Gladstein, 9 ans, entre angoisses enfantines et malices.

JFR P22 370 (photo credit: DR)
JFR P22 370
(photo credit: DR)
Adaptation de la bande-dessinée et du roman éponyme de RaphaëleMoussafir, Du vent dans mes mollets est un long-métrage touchant etattendrissant. Au moment de la rentrée des classes, on découvre le personnagede Rachel, petite fille de 9 ans introvertie, en proie à des angoissesenfantines. Elle dort avec son cartable, et fait pipi au lit, ce qui pousse sesparents à la protéger davantage. Fille unique, comme sa mère, elle s’ennuiedans l’appartement qu’elle partage également avec sa grand-mère, peu bavarde etcompatissante.
Jusqu’au jour où Rachel fait la connaissance d’une petite Valérie, dans saclasse depuis la rentrée, à la personnalité totalement opposée à la sienne.Valérie est enjouée, pleine de vie, peut-être même hyperactive, et commetbêtise sur bêtise. La petite fille malicieuse du film qui va essayer de libérerRachel de ses angoisses.
Alors entrent en scène les mères. Celle de Rachel, incarnée par Agnès Jaoui,juive d’Afrique du nord surprotectrice, et celle de Valérie, superbement campéepar Isabelle Carré, jeune femme naïve et peu sûre d’elle qui réussira à charmerDenis Podalydès, père de Rachel et rescapé d’Auschwitz.
Du vent dans mes mollets est un film attachant et attendrissant, qui flirteparfois avec le fantasque. On se prend rapidement d’affection pour la jeunehéroïne Rachel empêtrée, au début du film, dans un rythme de vie qui n’est pasdes plus faciles. Les jeux des deux fillettes, pétris d’insouciance et deplaisirs, ravive chez chacun de nous des pans d’enfance, une certaine forme denostalgie de cette période révolue de la vie.
Caricatures de la maîtresse en pleine classe, premiers émois devant le frère oula soeur de sa ou son meilleur ami, discussions houleuses avec les parents,dans un élan d’émancipation… Du vent dans mes mollets propose un retour enarrière des plus charmants, qui ne pourra laisser de marbre l’enfant qui secache dans l’adulte que nous sommes devenus.