Des exigences sans extravagance

Tapis rouge déployé, drapeaux français sur le toit, services de sécurité maximaux : le King David s’est mis sur son 31 pour la venue de François Hollande.

P7 JFR 370 (photo credit: Martin Alargent)
P7 JFR 370
(photo credit: Martin Alargent)

Pour l’intendancedu King David, habitué à recevoir les grands de ce monde, la venue d’unprésident est toujours un événement important. Surtout quand il s’agit d’unpersonnage de premier plan, comme l’est François Hollande. C’est là qu’entrenten scène Sheldon Ritz – doté d’un pseudonyme tout trouvé pour officier commevice-directeur d’un hôtel de luxe – et ses équipes. Car Ritz est aussiresponsable de l’accueil des délégations officielles au King David. Ce quisignifie parfois réorganiser le fonctionnement entier de l’hôtel lors de lavisite d’un invité de marque.

Entre deux coupsde fils, l’un en provenance de Turquie, l’autre de Paris concernant la visitedu Président Français, il accepte de révéler quelques détails du séjour deFrançois Hollande et sa compagne Valérie Trierweiler dans l’hôtel « leplus connu du monde ».

« La suitedu chef de l’Etat fait 180 m². Elle comprend deux salles de bain, unecuisine aménagée et l’une des vues les plus époustouflantes sur la VieilleVille. Toutes les vitres sont naturellement à l’épreuve des balles »,confie-t-il.

On se rappelle duthème de campagne de François Hollande présenté comme un « présidentnormal ». Et de fait, selon Ritz, ses demandes ne sont pas extravagantes.Le locataire de l’Elysée privilégie les repas simples, n’aime pas vraiment lesplats en sauce ou les ragoûts et désire boire de la San Pellegrino et del’Evian. Le chef de cuisine de l’Elysée est arrivé jeudi afin de brieferl’équipe sur place et commencer la préparation des menus.

Concernant lasécurité qui entoure un tel événement, rien n’est laissé au hasard. Chaque metsà destination de la délégation officielle fait l’objet d’une attention touteparticulière. Sans aller jusqu’à comparer Hollande à César, que les luronsauteurs d’Astérix affublent systématiquement d’un goûteur, un agent du Shin Betest réquisitionné pour superviser la bonne préparation de chaque plat. Unascenseur est également mis à l’unique disposition du Président, car si 180chambres des 233 de l’hôtel sont réservées pour la France, d’autres clientsoccupent également les lieux. « Pour la visite d’Obama ou de Poutine, onnous demande de fermer tout l’hôtel. Mais pour le président français, il nousfaut simplement augmenter notre vigilance. Nous n’avons pas eu besoin d’annulerune seule réservation, l’administration française nous ayant également prévenuil y a deux mois, donc relativement tôt, de la venue du Président »,précise Ritz.

Employés modèles pourhôtes de marque

A chaque fois quele président entre ou sort de l’hôtel, les rues environnantes sont fermées. Lesvéhicules officiels sont systématiquement cachés sous des tentes pour empêchertout curieux de les voir ou de s’en approcher. Et afin de garantir la meilleureforme physique des agents de sécurité français, la salle de musculation del’hôtel reste ouverte 24 heures sur 24.

Si le King Davidest « l’hôtel des présidents », ce n’est pas par hasard selon SheldonRitz. « Nous sommes en retrait, éloignés de la route tout en étant aucentre de Jérusalem. L’hôtel à une vue dégagée et n’est pas très grand, ce quile rend facile à sécuriser », analyse-t-il. « De ce fait, chaqueemployé du King David a préalablement passé un test auprès du Shin Bet qui l’aensuite déclaré apte à côtoyer les grands de ce monde », ajoute-t-il.

Ritz était déjàen fonction lors de la visite du prédécesseur de François Hollande, NicolasSarkozy, en 2008. « Il n’y a aucune différence entre la venue d’ungouvernement de droite ou d’un gouvernement de gauche. Les délégationsofficielles bénéficient d’un “tarif diplomatique” lorsqu’elles réservent parune ambassade, ce qu’elles font quasiment toutes. Je me souviens seulement queNicolas Sarkozy avait organisé un cocktail de 3 000 personnes dans lesjardins de l’hôtel et que la sécurité était alors à son maximum, avec des agentsarmés sur le toit. François Hollande a lui prévu un cocktail, mais pour1 200 personnes, et à Tel-Aviv », conclut-il.

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