L'UE: empêcher l'Iran d'avoir l'arme atomique

« Que les choses soient claires, la France et ses partenaires européens ne sont pas satisfaits de la situation actuelle ».

JFR P11 370 (photo credit: Herwig Prammer/Reuters)
JFR P11 370
(photo credit: Herwig Prammer/Reuters)
Israël ne doit pas se sentir seul. Ses partenaires américainset européens sont plus que jamais déterminés à ce que l’Iran n’accède pas àl’arme nucléaire. Car s’il dispose de la capacité à développer l’arme nucléaire,il fera peser une menace sur tout le Moyen-Orient, sur l’Europe et sur lasécurité internationale Les Etats signataires du Traité de non-proliférationnucléaire (TNP) sont en ce moment même réunis à Genève. Le principal problèmequ’ils examinent est celui du programme iranien. L’Iran continue de refuser derépondre aux questions de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Ilpoursuit la production, sous de faux prétextes, d’uranium enrichi et laconstruction du réacteur d’Arak.
Si l’Iran acquiert la capacité de développer rapidement l’arme nucléaire, alorsle régime de non-prolifération nucléaire sera gravement menacé.
Mais, pourquoi l’Iran, dont le programme nucléaire clandestin a été révélé il ya déjà plus de dix ans, n’a-t-il pas encore l’arme nucléaire ? Parce que legroupe dit des « E3+3 », constitué des Américains, des Européens et de leurspartenaires russes et chinois, fait tout pour freiner ce programme. Nous avonsinterdit les exportations de biens et matériaux dont l’Iran a besoin, l’uranium,les aciers spéciaux, les composants et technologies nucléaires et balistiques.Nous avons intercepté les cargaisons illicites. Nous avons isolé l’Iran. Nousavons fait sanctionner le programme nucléaire iranien par le Conseil desécurité des Nations unies. Avec les Américains, les Européens ont frappé lesexportations de pétrole iranien et imposé des sanctions financières très dures.
Une fenêtre d’opportunité limitée 
Et pourquoi y a-t-il encore une chance pourque l’Iran n’accède pas à l’arme nucléaire, sans qu’il y ait d’interventionmilitaire avec les répercussions prévisibles qu’un conflit aurait dans larégion ? Parce que les Six continuent à chercher une issue diplomatique à cettecrise.
Donc, nous mettons tout en oeuvre, jour après jour, avec une détermination sansfaille, pour que les effets combinés de la pression et du dialogue aboutissentà une décision stratégique, que seul l’Iran peut prendre, souverainement,d’abandonner définitivement toute ambition nucléaire militaire.
Mais que les choses soient claires, la France et ses partenaires européens nesont pas satisfaits de la situation actuelle : nous n’acceptons pas l’extensioncontinue du programme nucléaire iranien ; nous ne concéderons pasdiplomatiquement les activités nucléaires sensibles que l’Iran impose par lapolitique du fait accompli. Et nous savons que la fenêtre d’opportunité pouréviter la crise est limitée, comme cela a été dit par les ministres desAffaires étrangères du G8 réunis à Londres le 11 avril.
Alors, un mois presque après l’échec des discussions qu’ont eues lesAméricains, les Européens, les Russes et les Chinois avec l’Iran à Almaty, auKazakhstan, faut-il en conclure que la voie que nous suivons n’est pas la bonne? Non.
Le président Hollande l’a dit aux côtés du président Shimon Peres à Paris, le 7mars, si l’Iran continue à refuser l’offre faite par les membres du Conseil desécurité et l’Allemagne, alors il faudra renforcer encore les sanctions. Lapression sur l’Iran pourra et devra encore être accrue, dans les prochainsmois, à Washington, à Bruxelles, si possible en Asie voire aussi à New York.