Une trahison programmée

Par leur conformisme de classe, leur élitisme et leur mépris chevillé au corps, ces gens-là auront participé au délitement de la nation.

FRENCH PRESIDENT François Hollande 370 (photo credit: REUTERS)
FRENCH PRESIDENT François Hollande 370
(photo credit: REUTERS)
Je vous écris du paysdes yeux fermés et des bouches closes. Un pays au passé si radieux qu’on ledisait terre de grandes promesses. Hélas : les soldats de l’an II l’ont depuislongtemps déserté. Sont arrivés en revanche, et en masse, les bobos mondialisésd’une planète proclamée « village global ». Heureux « branchés » d’un pays oùdiscours et réalité ne coïncident plus. Où la novlangue des élites enjointchacun à dire son amour du multiculturel, de la mixité, du brassage ethnique etdu « vivre ensemble », cette douce niaiserie adressée au peuple françaissupposé raciste comme l’on sait.
Croyantes mais pas pratiquantes en la matière, les élites, elles, usent plutôtde l’« entre soi » : ségrégation sociale, ségrégation spatiale et évitementscolaire pour faire en sorte que sa progéniture n’atterrisse dans un collègepar trop « multiculturel ». Traduction : fréquenté par « trop » de Noirs et deMaghrébins.
Cet éloge du « multiculturel », les élites de France le prônent pour lesclasses populaires en se l’épargnant pour ellesmêmes.
Leurs mérites sont innombrables comme leur sens du copinage. Le quotidien LeMonde en offre même un exemple émouvant de naïveté avec son supplémentlittéraire devenu depuis peu une revue de copains (progressistes à l’évidence),où l’on pratique l’entre soi entre gens de bien et gens bien, entreuniversitaires chics et éclairés. Comme leurs papas.
Dans le numéro du 4 janvier 2013, par exemple, une page entière était réservéeau dernier livre d’Olivier Wieviorka consacré à la Résistance française. Il nes’agissait pas d’une recension, seulement d’extraits de l’ouvrage. Une franchepage de publicité eut mieux fait l’affaire pour nous convaincre que l’on avaitaffaire à un « grand historien », type Philippe Ariès ou Georges Duby. Ce n’estmême plus nécessaire dans ce monde de réseaux qui fait la bien-pensance.
Ces progressistes-là, depuis des décennies, écrasent les classes populaires deleur mépris. Elles les relèguent dans la sphère de la « franchouillardise ». Enretour, cette « gauche » là est désertée par un « peuple » jadis porté auxnues. Et que l’on qualifie aujourd’hui qu’il « vote mal » (ou plus du tout) de« raciste » ou de « fasciste ».
Il se trouve, hélas, que de nombreux intellectuels juifs (d’une judéité souventfantôme) ont participé à ce rejet d’une nation française assimilée à unpatriotisme attardé. Cela nous sera compté un jour. Obscurs Juifs de Sarcelleset du XIXe arrondissement de Paris, vous paierez l’addition laissée par cesélites. Par cette bourgeoisie israélite qui, comme les autres, n’a rien comprisà la souffrance des classes populaires juives. Qui vit dans des quartiersprotégés et fréquente de « bonnes écoles ». Et ne se demande plus guère, saufen termes d’imprécation (« fasciste ! »), pourquoi dans ces zones de Francesinistrées par le chômage, l’ultra-gauche « bobo » fait à peine 3 à 4 % desvoix et le Front National, parfois, près de 40 % (comme à Hénin-Beaumont, dansle Nord, en 2012).
Par leur conformisme de classe, leur élitisme et leur mépris chevillé au corps,ces gens-là auront participé au délitement de la nation.