Visite de Kerry : statu quo

Les efforts du secrétaire d’Etat américain ne débouchent pas sur une reprise des négociations.

P6 Kerry JFR 150 (photo credit: Reuters / Jacqueline Martin)
P6 Kerry JFR 150
(photo credit: Reuters / Jacqueline Martin)

Un marathon de 72 heures. Au terme de 3 jours de visite, alternantles rencontres avec le Premier ministre Binyamin Netanyahou et le président del’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le secrétaire d’Etat américain JohnKerry a assuré que « de réels progrès » ont été réalisés entre les deux camps.Il s’exprimait dimanche 30 juin devant les journalistes, juste avant dereprendre l’avion à l’aéroport Ben-Gourion.
Des sources de part et d’autre se sont dites sceptiques quant à une reprise denégociations israélo-palestiniennes.
Mais le diplomate s’est au contraire affirmé convaincu du désir sincère deprogresser entre Jérusalem et Ramallah.
« Netanyahou et Abbas ont passé des heures à élaborer une terminologie, desidées et des mesures avec leurs équipes.
Ceci me persuade qu’ils ont réellement envie de réussir », a déclaré Kerry.Optimiste, il a néanmoins rappelé que la patience était cruciale et a refusé dedévoiler plus de détails sur le contenu des réunions. « Nous sommes tousd’accord pour dire que le meilleur moyen de protéger les efforts déployés estde ne pas laisser échapper des idées et des possibilités, que chacun semettrait immédiatement à évaluer et à analyser », a-t-il justifié.
Au même moment, le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat faisait entendreun son de cloche radicalement différent. « Les Israéliens sont responsables del’échec de ces dernières tentatives », a-t-il affirmé. « Le gouvernementisraélien doit décider s’il veut vraiment la paix ou s’il veut continuer àblâmer les Palestiniens, encore et encore ».
De son côté, Netanyahou a laissé entendre que l’Etat hébreu était prêt àrevenir à la table des négociations sans préconditions. « Nous ne créons aucunobstacle au renouveau des pourparlers et à un accord de paix entre nous-mêmeset les Palestiniens », a martelé le Premier ministre.
Lors de sa conférence de presse, Kerry a tout même noté qu’un certain nombre deconcessions doivent être réalisées : « Il y a des obstacles, mais nous nousemployons à les résoudre ». Interrogé sur un éventuel calendrier de retour auxnégociations, le diplomate a botté en touche.
« On ne va pas créer de gros titres artificiellement. C’est une grave erreur ».
Plusieurs collaborateurs de Kerry demeurent sur place pour prolonger lesefforts américains. Le secrétaire d’Etat a lui-même promis de retourner dans larégion dès que Netanyahou et Abbas en exprimeraient le désir.